Boeing domine le ciel, malgré les déboires du 787 Dreamliner
Retards de livraison et problèmes techniques n'empêchent pas le constructeur aéronautique américain de devancer l'Européen Airbus.
Semaine catastrophe pour Boeing. Le "Dreamliner", dernier long courrier en date du constructeur aéronautique américain, a été affecté par deux incidents lundi 7 et mardi 8 janvier. De quoi entacher à nouveau la réputation de cet avion plombé par les problèmes techniques et très en retard sur son calendrier de livraison. Mais si les investisseurs se méfient, les clients restent pour le moment fidèles. Et Boeing est tout de même le numéro un du ciel en 2012, devant l'Européen Airbus, selon nos confrères de Geopolis.
Début d'incendie, fuite de carburant…
Lundi, un 787 de la Japan Airlines (JAL) a essuyé un début d'incendie après le débarquement de ses passagers à Boston (est des Etats-Unis). Dans un communiqué, le constructeur américain a expliqué que l'incident était survenu "pendant le nettoyage de l'avion". En cause : "La batterie utilisée pour démarrer le turbo générateur auxiliaire", destiné à l'alimentation électrique à bord.
Le lendemain, c'est une fuite de carburant qui est survenue sur un autre vol de Japan Airlines, avant le décollage. Environ 150 litres de carburant se sont échappés. "L'appareil est actuellement en cours d'analyse et les raisons de ce problème technique n'ont pas été confirmées", a noté une porte-parole de JAL, l'un des plus gros clients de Boeing. En décembre, deux fuites de carburants avaient déjà été signalées sur un 787 et avaient entraîné l'ordre des autorités américaines d'examiner toute la flotte de Dreamliner en circulation.
Par ailleurs, selon le Wall Street Journal (en anglais), la compagnie américaine United Airlines aurait découvert des connexions électriques mal installées sur l'un de ses six 787. United a confirmé avoir mené un examen de ses appareils mais pas avoir trouvé des problèmes de câbles.
Les investisseurs méfiants
Le titre Boeing reste classé en "surperformance", mais a perdu 2,63% à 74,13 dollars mardi, après avoir déjà chuté de 2% la veille. Pour la banque Jefferies, la perte de plus d'un milliard de dollars de capitalisation boursière de Boeing "semble surestimer les inquiétudes" d'autant que "la flotte des 787 continue à fonctionner normalement". "Toutefois, bien que chaque incident soit petit, collectivement ils ont le potentiel d'influencer les taux de (...) fiabilité de l'avion", ajoutent les analystes de Jefferies dans une note.
"Les investisseurs ont peur que cela amène à des annulations de contrats" et surtout que "l'un de ces incidents se transforme en accident, ce qui serait beaucoup plus grave", renchérit Gregori Volokhine, stratège boursier de la maison de gestion d'investissement Meeschaert New York.
Les commandes maintenues, malgré les retards
Le Boeing 787 est entré en service en novembre 2011, plus de trois ans après sa date prévue d'exploitation et est principalement employé par les compagnies asiatiques. Le constructeur aéronautique en a vendu à ce jour 848. Le Japon est de loin le premier client du 787 Dreamliner, avec JAL et All Nippon Airways (ANA), qui comptent 24 des 49 appareils livrés à la fin de décembre.
JAL, qui exploite actuellement sept Dreamliner, ne projette pas de revoir sa commande de 38 nouveaux appareils, a déclaré mercredi un porte-parole de la compagnie. Même décision chez ANA, qui possède actuellement 17 Boeing 787 et en attend 49 nouveaux, commande sur laquelle la compagnie ne compte pas revenir, a confirmé son porte-parole. Air China et Hainan Airlines ont également annoncé maintenir leurs commandes respectives de 15 et 10 appareils.
Airbus dépassé en 2012
Boeing peut malgré tout encore se vanter d'une excellente année 2012. L'avionneur a annoncé avoir livré un nombre record de 601 avions commerciaux, l'an dernier. Ce qui place l’Américain devant son concurrent européen Airbus, qui ne devrait annoncer que 580 livraisons. C'est la première fois depuis 2002 que Boeing reprend la tête de la course, selon Les Echos.
Boeing a ainsi enregistré la deuxième meilleure année de son histoire en termes de commandes, et la meilleure en termes de livraisons, avec une hausse de 26% par rapport à 2011. L'Usine Nouvelle explique que "sur deux ans toutefois, Airbus conserve sa suprématie. L'avionneur européen dit avoir enregistré 2 580 commandes brutes en 2011 et 2012, contre 2 260 pour son rival américain".
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