Camille récupérée à Notre-Dame-des-Landes, Geneviève ne veut pas rentrer
Les deux jeunes filles en fugue avaient rejoint les opposants au projet d'aéroport. Les parents de Camille l'ont ramenée à la maison, mais Geneviève n'a pas rejoint sa famille. Francetv info fait le point.
L'une rentre, l'autre pas. Camille, 17 ans, l'une des deux lycéennes de Haute-Loire, en fugue depuis le 4 décembre, a été récupérée samedi 29 décembre dans la soirée par sa famille. Elle a été retrouvée dans la zone de construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) où elle avait rejoint les opposants à ce projet.
La seconde lycéenne en fugue, Geneviève, 16 ans, qui avait quitté son lycée du Puy en compagnie de Camille se trouve toujours à Notre-Dame-des-Landes, au nord de Nantes. Francetv info fait le point sur ce que l'on sait de cette affaire.
Comment ses parents ont pu retrouver Camille ?
Sur les indications de leur fille, les parents de Camille, Michel et Dominique Lauran, se sont rendus en voiture samedi soir vers 19 heures à l'endroit où elle vivait, parmi les opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, selon le récit du père à l'AFP. "Mais au moment de repartir avec elle en voiture, a-t-il expliqué, une échauffourée a éclaté avec des résidents des lieux. J'ai pris des coups, ma femme a pris des coups, mon fils a pris des coups et mon véhicule a été endommagé", a-t-il ajouté. Selon lui, la scène s'est déroulée à "200 ou 300 mètres de gendarmes qui ne sont pas intervenus". La famille a néanmoins pu repartir avec Camille et s'est rendue dans un hôpital à Angers pour y subir des examens. Le père de la jeune lycéenne a décidé de porter plainte contre X après les violences dont sa famille a fait l'objet samedi soir, a précisé le procureur.
Quant à Geneviève, elle était absente samedi soir des lieux où Camille a retrouvé ses parents, étant partie à une manifestation à Nantes, qui a regroupé, à proximité de la prison, quelque 300 opposants au futur aéroport, selon le procureur de la République.
La piste de Notre-Dames-des-Landes était suivie mais "difficile"
Depuis le signalement de la disparition de Camille et Geneviève, les enquêteurs avaient privilégié "la piste de la fugue pour rejoindre la région nantaise et ainsi participer au mouvement contre la construction de l'aéroport de Notre-Dames-des-Landes"."On sait qu'elles sont liées à cette mouvance anarchiste et qu'elles souhaitaient lutter contre la création de l'aéroport", avait expliqué le procureur ajoutant que "ce milieu ne va pas aider naturellement la police et la gendarmerie dans leur enquête". Selon lui, il est en effet "très difficile, dans le climat actuel à Notre-Dames-des-Landes, de poser des barrages routiers ou de mener des contrôles d'identité".
Le 4 décembre dernier, à 9 heures du matin, alors qu'elles étaient dans leur lycée Charles et Adrien Dupuy, Camille et Geneviève, deux élèves de première, avaient prétexté une visite à l'infirmerie pour prendre la fuite. Inquiets de ne pas avoir de leurs nouvelles, malgré l'ouverture d'une procédure de disparition de mineures au commissariat du Puy-en-Velay, les parents des deux jeunes femmes avaient écrit au parquet pour que les recherches soient accélérées et que soit autorisée la diffusion de leurs photos dans la presse nationale. Cette diffusion avait permis aux enquêteurs de recevoir de très nombreux appels leur permettant de cerner leurs recherches.
Comment va Camille ?
Camille a été examinée au service des urgences d'un hôpital d'Angers dans la nuit de samedi à dimanche et a également été vue par un pédopsychiatre, à la demande du parquet. Elle "est en bonne santé et va très bien", selon lune source proche du dossier. La jeune fille devrait être entendue par les enquêteurs du SRPJ de Clermont-Ferrand dès son retour au Puy-en-Velay, notamment concernant la situation de sa camarade de fugue, Geneviève.
Pourquoi Geneviève ne veut pas rentrer ?
La mère de Geneviève raconte la (brève) conversation téléphonique qu'elle a eu avec sa fille, vers 13 h. "Elle m'a parlée comme si elle était partie depuis dix minutes, raconte Sylvie Euvrard. Elle m'a dit 'je suis en bonne santé' comme si elle récitait quelque chose. Elle m'a dit qu'elle rentrerait, 'mais pas pour le moment, car elle a des choses à faire'". La mère de Geneviève n'ose pas aller chercher sa fille à Notre-Dame-des-Landes, comme l'ont fait les parents de l'autre fugueuse, Camille. "Je ne peux pas y aller seule, les parents de Camille se sont fait agresser."
Les opposants à l'aéroport Notre-Dame-des-Landes nient avoir une emprise sur Geneviève, qui a choisi de rester avec eux malgré les demandes de sa mère. "Nous n'avons pas de pouvoir démesuré sur cette jeune fille (...) Nous avons réussi à lui faire passer le message qu'il fallait rassurer sa mère. Elle l'a fait et elle l'a appelée""Elle est là, elle n'est pas à la rue, perdue toute seule en France. Elle a à manger, elle est à l'abri."
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