Ce que l'on sait de Kim Jong-un, le "grand successeur" de Kim Jong-il
Le fils de Kim Jong-il a été désigné pour reprendre le pouvoir.
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il, mort samedi 17 décembre d'une crise cardiaque, lègue le pouvoir à son fils Kim Jong-un. Qui est cet homme désigné pour sa succession ?
• Le plus jeune fils de Kim Jong-il
Kim Jong-un, qui aurait entre 27 et 30 ans, est le benjamin des fils du président nord-coréen. Promu en septembre 2010 au rang de général quatre étoiles et de vice-président de la commission de défense nationale dans le cadre de la préparation de la succession, il est assez énigmatique. ll parlerait l'allemand et l'anglais et aurait suivi des études en Suisse. Mais le ministère des affaires étrangères de la confédération a déclaré n'être "pas en mesure de commenter un éventuel lien entre Kim Jong-un et la Suisse".
Une des questions toujours en suspens concerne sa mère, une danseuse née au Japon, Ko Yong-Hui, aujourd'hui décédée. On ignore si elle était l'épouse officielle ou la maîtresse de Kim Jong-il.
En septembre 2011, Kim Jong-un est apparu en public au côté de son père à l'occasion d'un défilé militaire pour le 63e anniversaire du régime communiste. "Jong-un est connu comme ayant le potentiel pour devenir un leader fort, intransigeant", explique Cheong Seong-Chang, spécialiste de la Corée du Nord à l'Institut Sejong, au Monde.fr, qui consacre un diaporama au successeur de Kim Jong-il.
• Un grand héritier pour les médias nord-coréens
Kim Jong-un a été désigné par l'agence de presse nord-coréenne KCNA comme "le grand successeur de la cause révolutionnaire du Juché [l'idéologie développée par Kim Il-sung, son grand-père] et chef remarquable de notre parti, de notre armée et de notre peuple". Les médias l'appelaient, jusqu'à la mort de son père, le "jeune général".
"Le leadership de Kim Jong-un est une garantie certaine pour nous assurer que la cause révolutionnaire du Juché soit portée pendant des générations, cause lancée par Kim Il-sung et conduite à la victoire par Kim Jong-il", a ajouté l'agence.
• Pas favori selon les analystes, mais choisi par son père
"Son demi-frère aîné Kim Jong-nam, issu d'une union jamais officialisée, avait été écarté de la course, alors que son aîné, Kim Jong-chol, manquait de 'virilité' selon le dictateur. Kim Jong-il aurait jeté son dévolu sur son fils cadet", rapporte Le Figaro.
Kenji Fujimoto, chef cuisinier japonais longtemps au service de Kim Jong-il à Pyongyang, l'a décrit comme "fait du même bois que son père, son portrait craché, en ce qui concerne le visage, la corpulence et la personnalité", selon Le Nouvel Observateur.
• Un successeur à la main de fer
Pour les experts du régime de Pyongyang, Kim Jong-un devrait rester dans le sillon militaire tracé par ses prédécesseurs, maintenant un contrôle serré sur l'une des armées aux effectifs les plus importants de la planète et un régime qui poursuit son programme nucléaire militaire.
"Le plus grand danger à présent, c'est que Kim Jong-un ressente le besoin de démontrer sa légitimité par des essais nucléaires ou des provocations militaires", avance Michael Green, du Centre d'études stratégiques et internationales de Washington (Etats-Unis).
Au début, Kim Jong-un devrait être encadré par sa tante Kim Kyong-Hu, la sœur de Kim Jong-il, et l'époux de celle-ci, Jang Song-Thaek. Le couple doit vraisemblablement guider ses premiers pas en tant que numéro un.
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