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"Cet attentat est une décapitation, une atteinte à la colonne vertébrale du régime syrien"

Pour le spécialiste de monde arabe Antoine Basbous, l'attentat suicide qui a tué mercredi trois hauts reponsables du régime d'Al-Assad marque un point de rupture dans le conflit.

Article rédigé par Floriane Louison - Propos recueillis par
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un milicien du régime patrouille devant le bâtiment de la sécurité nationale, à Damas, touché mercredi 18 juillet par un attentat de l'Armée syrienne libre. (FTVI)

Trois hauts responsables du régime syrien, dont le beau-frère de Bachar Al-Assad et le ministre de la Défense syrien, ont été tués dans un attentat suicide à Damas, la capitale, mercredi 18 juillet, selon des informations de la télévision d'Etat. L'attaque a été revendiquée par l'Armée syrienne libre. Antoine Basbous, politologue, spécialiste du monde arabe et fondateur de l'Observatoire des pays arabes, analyse la situation pour FTVi.

FTVi : Cet attentat est-il un point de rupture dans le conflit syrien ?

Antoine Basbous : C'est une décapitation, une atteinte à la colonne vertébrale du régime. Trois des plus hauts dirigeants du régime syrien sont morts, c'étaient des généraux-pilliers du pouvoir, et l'un était le beau-frère de Bachar Al-Assad. L'Armée syrienne libre a touché les maîtres de la répression. C'est un point de rupture, un coup extrêmement sévère. La guerre est une affaire de psychologie : aujourd'hui, l'avantage est dans le camp de l'opposition. 

Des rumeurs donnent Asma, la femme du président syrien, en fuite. Est-ce plausible ? Que signifierait un tel acte ?

Si Asma Al-Assad est en villégiature quelque part, par exemple en Russie, ça veut dire que toute la famille est consciente qu'elle vit ses dernièrs jours au palais de Damas. Selon mes contacts sur place, l'armée peut péniblement circuler entre les villes et les combats s'intensifient dans la banlieue de Damas. La situation n'a jamais été aussi mauvaise pour le régime. 

Désormais, que peut faire la communauté internationale ?

Ce qui a été fait jusqu'à maintenant a été fait par les Syriens. La communauté internationale, paralysée par la Chine et la Russie, ne peut rien. Elle va sans doute tenir compte des évènements majeurs de ce mercredi 18 juillet, mais quoi qu'il en soit, le gros œuvre a déjà été réalisé par les Syriens eux-mêmes.

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