: Vidéo Dis franceinfo, c'est quoi le dark web ?
Opaque, méconnu, dangereux, le dark web alimente tous les fantasmes. Que se cache-t-il vraiment derrière ? On a demandé à notre assistant personnel quelques éléments de réponse.
Le dark web, un nom qui fait frémir. Repaire pour les trafiquants de drogues ou d'armes, le "web sombre" véhicule de nombreux fantasmes. Le darweb est une composante du dark net, "qui est l'ensemble des réseaux qui permettent de communiquer de manière anonyme", éclaire Jean-Philippe Rennard, professeur à l'école de management de Grenoble et auteur du livre Darknet, mythes et réalités (éd. Ellipses) à franceinfo. C'est pour y être devenu un baron de la drogue surnommé "OxyMonster" que Gal Vallerius, un Franco-Israélien résidant à Plusquellec (Côtes-d'Armor), comparaît devant la justice américaine mardi 29 mai.
Pour plonger dans cette partie cachée d'internet, il faut installer l'un des logiciels spécialisés comme il en existe plusieurs. Le plus connu est TOR, pour "The Onion Router" (le routeur en oignon, en français). Grâce à TOR, on peut surfer sur tous les sites web mais aussi sur des sites qui n'existent que sur le dark web. Pour les trouver, Google ou les autres moteurs de recherche classiques ne vous seront d'aucune aide car ces sites ne sont pas indexés. Il existe un site, disponible sur l'internet classique, Hidden Wiki, qui recense les adresses des sites du dark web. Selon Benoît Dupont, cybercriminologue et directeur du Centre international de criminologie comparée (CICC) de l'université de Montréal, 90% des sites internet sont cachés dans cette zone sombre, rapporte Le Huffington Post.
Un repère de trafiquants, pas une zone de non-droit
Comme en est suspecté Gal Vallerius, ils sont nombreux à entretenir un trafic illégal sur le dark web, à s'y échanger des contenus pédopornographiques ou à se procurer des faux papiers. Pour cela, il existe des plateformes. Certaines comme SilkRoad, AlphaBay ou Hansa ont été fermées grâce aux actions des polices américaine et européennes. Le premier, surnommé l'"Ebay de la drogue", a été fermé en octobre 2013. L'activité des deux autres a pris fin en juillet 2017.
Pour la seule AlphaBay, le montant des transactions s'élévait à plus d'un milliard de dollars en trois ans, d'après les estimations d'Europol. "Mais il faut garder le sens des mesures, nuance Jean-Philippe Rennard. Si vous rapportez ce milliard à l'ensemble du trafic de drogue à l'échelle mondiale, ce n'est pas énorme". En effet, une synthèse estimait qu'en France, le trafic de stupéfiants représentait au moins 2,3 milliards de dollars pour la seule année 2010.
Ces coups de filet sur le dark web prouvent qu'il est possible de sévir en cas d'infractions. Le professeur de management se veut prudent face aux amalgames et rappelle que le darknet peut également avoir des utilisations positives.
Il y a effectivement un usage noir de ces outils. On ne voit le darknet que de ce côté-là. Or le darknet est ce qui a permis aux dissidents syriens de communiquer, c’est ce qui permet aux homosexuels africains de s’organiser.
Jean-Philippe Rennard, auteur de "Darknet, mythes et réalités"à franceinfo
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