Condamné en 1997, Jean-Marc Ayrault se défend
Cette condamnation pour favoritisme pourrait gêner le maire PS de Nantes, qui fait figure de favori pour le poste de Premier ministre.
Jean-Marc Ayrault est-il en train de perdre Matignon avant même de l'avoir conquis ? Ce proche de François Hollande qui fait figure de favori pour le poste de premier ministre contre-attaque à la suite du rappel, dans les médias, de sa condamnation à 6 mois de prison avec sursis prononcée en 1997 pour favoritisme.
De quelle affaire s'agit-il ?
Le 19 décembre 1997, Jean-Marc Ayrault, déjà président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, a été condamné par le tribunal correctionnel de Nantes à six mois de prison avec sursis et 30 000 francs d'amende pour délit de favoritisme dans l'attribution d'un marché public.
Le maire de Nantes était poursuivi pour octroi d'avantages injustifiés à la Société nouvelle d'édition et de publication (Snep), qui avait réalisé Nantes Passion, le journal municipal de la ville, de 1989 au 1er janvier 1994. Son PDG, Daniel Nedzela, était alors considéré comme le financier du PS en Loire-Atlantique. Lors de l'audience du 17 octobre 1997, le député-maire de Nantes avait assuré que "ni la Snep ni M. Nedzela n'étaient intervenus dans le financement" de ses campagnes électorales.
Pourquoi l'affaire ressort aujourd'hui ?
Jean-Marc Ayrault tient la corde face à Martine Aubry pour être nommé à Matignon. Problème : pendant la campagne électorale, François Hollande a fait de la moralisation de la vie plublique l'un de ses thèmes de campagne. Et il a assuré qu'il ne prendrait pas dans son équipe des personnes ayant fait l'objet de condamnations.
"Si des élus, socialistes ou autres, sont condamnés pour des faits de corruption, ils ne pourront pas se présenter pendant dix ans. Je n'aurai pas autour de moi à l'Elysée des personnes jugées et condamnées", a-t-il affirmé le 14 avril dans un entretien au Journal du Dimanche.
Que répond Jean-Marc Ayrault ?
"Ma probité personnelle n'a jamais été mise en cause. Il n'a jamais été question d'enrichissement personnel ou de financement politique", a déclaré jeudi Jean-Marc Ayrault. "Honnête homme je suis, honnête homme je resterai."
"C'est une affaire qui ne me concernait pas intuitu personae mais que j'ai assumée en tant que maire", a-t-il souligné. "C'était il y a 15 ans. Je n'ai jamais rien caché, surtout pas aux Nantais qui m'ont depuis réélu deux fois."
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