La cellule islamiste démantelée ce week-end est d'une "extrême dangerosité"
Le procureur de Paris a annoncé la prolongation exceptionnelle de douze gardes à vue, cinq jours après l'interpellation de ces hommes soupçonnés d'appartenir à une cellule islamiste.
ANTITERRORISME - "Nous sommes clairement et objectivement confrontés à une cellule terroriste d'une extrême dangerosité." Le procureur de Paris a justifié ainsi, mercredi 10 octobre, la prolongation exceptionnelle de douze gardes à vue, quatre jours après l'interpellation de jeunes hommes soupçonnés d'appartenir à une cellule islamiste terroriste. Il convient de "prévenir tout risque d'une attaque terroriste en France", a affirmé le magistrat.
Une prolongation prévue par la loi
En matière d'antiterrorisme, le Code de procédure pénale prévoit la possibilité d'une prolongation exceptionnelle de la garde à vue jusqu'à six jours. L'article 706-88-1 indique ainsi que "s'il ressort (…) qu'il existe un risque sérieux de l'imminence d'une action terroriste en France ou à l'étranger (…), le juge des libertés peut, à titre exceptionnel, (…) décider que la garde à vue en cours d'une personne (…) fera l'objet d'une prolongation supplémentaire de vingt-quatre heures, renouvelable une fois."
Au total, la garde à vue, limitée en la matière à 96 heures, peut exceptionnellement atteindre 120, voire 144 heures. C'est la seconde fois que cette prolongation exceptionnelle est décidée depuis l'entrée en vigueur de cette disposition en 2006, a précisé le procureur de la République.
Des éléments permettant de fabriquer des explosifs
Le procureur a indiqué que lors des perquisitions menées à Torcy (Seine-et-Marne) dans la nuit de mardi à mercredi, des "éléments utiles à la fabrication d'engins explosifs" avaient été trouvés.
Parmi les objets découverts par les enquêteurs figurent un fusil à pompe, une arme de poing, "des sacs contenant du nitrate de potassium, du soufre, du salpêtre, des récipients type cocotte-minute et des ampoules de phare, tous produits ou instruments utiles à la fabrication de ce que l'on appelle des engins explosifs improvisés", selon le procureur.
Attentat contre l'épicerie casher : les auteurs en fuite ?
A propos de l'attentat à la grenade perpétré le 19 septembre contre une épicerie casher de Sarcelles (Val-d'Oise), point de départ ce cette enquête, il n'est pas sûr, selon le procureur, que les auteurs de l'attaque fassent partie des suspects interpellés samedi.
"A ce stade des investigations, si deux des organisateurs des faits commis à Sarcelles (…) semblent avoir été interpellés, il n'est pas établi que les deux individus ayant perpétré l'attentat en lançant la grenade défensive dans l'épicerie ont été appréhendés", a-t-il précisé.
Une trace ADN du leader présumé du groupe, Jérémie Louis-Sidney, abattu par la police lors de son interpellation à Strasbourg, avait été retrouvée sur un morceau de la grenade.
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