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Coupe du monde 2022 : Bukayo Saka, la revanche de la jeune star anglaise seize mois après avoir subi des insultes racistes à la suite de l'Euro

Auteur d'un doublé face à l'Iran (6-2), lundi, l'attaquant de 21 ans d'Arsenal a fait chavirer le public anglais à Doha.
Article rédigé par franceinfo: sport - Etienne Leray
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Bukayo Saka célèbre son premier but contre l'Iran, le 21 novembre 2022 à Doha. (ADRIAN DENNIS / AFP)

Comme un symbole. Victime d'insultes racistes en ligne après la finale du dernier Euro contre l'Italie (1-1, 3-2 t.a.b), Bukayo Saka a pris sa revanche, lundi 21 novembre, lors de la promenade de l'Angleterre contre l'Iran (6-2). Pour l'entrée en lice des Three Lions en Coupe du monde, l'attaquant de 21 ans a illuminé la pelouse du stade Khalifa International de Doha, en signant un beau doublé, et en prenant à revers ceux qui l'avaient pris à partie sur les réseaux sociaux.

Les faits remontent au 11 juillet 2021 au stade Wembley à Londres, lorsque le joueur d'Arsenal, alors âgé de 19 ans, a vu son tir au but détourné par le portier italien Gianluigi Donnarumma. Bukayo Saka, né à Londres de parents nigérians, mais aussi Marcus Rashford et Jadon Sancho, qui ont aussi manqué leur tentative, sont alors victimes d'un florilège d'insultes racistes en ligne. Un scandale qui dépasse rapidement le cadre du sport. "[Les joueurs de] cette équipe d’Angleterre mérite[nt] d’être traité[s] en héros, et non [en victimes] d’insultes racistes sur les réseaux sociaux. Les responsables de ces abus effroyables devraient avoir honte d’eux-mêmes", s'était indigné sur Twitter l'ancien Premier ministre britannique, Boris Johnson, au lendemain de la finale. 

Comme un symbole

Au centre de cette triste affaire, qui a aussi fait réagir la Fédération anglaise et le prince William, Bukayo Saka s'était dit "désolé" de son penalty manqué, tout en pointant les "puissantes plate-formes" comme "Instagram, Twitter et Facebook", qui ne font pas assez pour stopper les messages "haineux et blessants". Seize mois après les faits, si les problèmes de modération des commentaire racistes sont loin d'être réglés, une réponse a été donnée sur le terrain.

Sur une remise d'Harry Maguire dans la surface de réparation, le joueur d'Arsenal a envoyé une belle reprise de volée du pied gauche, téléguidée sous la barre transversale adverse (35e), avant de passer en revue la défense iranienne sur sa deuxième réalisation (62e). Euphorique, le public anglais a acclamé l'attaquant des Gunners à sa sortie, avant d'applaudir son remplaçant, Marcus Rashford (71e), buteur seulement 49 secondes après son entrée en jeu. Les buts de Jude Bellingham (35e) et Raheem Sterling (45+1e), épargnés par les messages haineux après l'Euro, ont également rappelé ce que l'équipe Angleterre doit à ses joueurs issus de l'immigration. 

"Je ne peux pas décrire ce sentiment, c'est incroyable. Je suis si heureux et si fier", a déclaré Bukayo Saka au micro de la BBC après-coup. "C'est un jour vraiment spécial." Sa volonté de ne pas faire référence au incidents du passé s'explique peut-être par son tempérament, hérité de son prénom. En langue yoruba, Bukayo signifie "Dieu a ajouté de la joie à ma vie", et lundi, c'est Saka qui a apporté de la joie aux fans des Three Lions. Et sans doute fait taire une partie de ceux qui l'avaient pris pour cible il y a seize mois.

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