Cet article date de plus d'un an.

Coupe du monde 2022 : Dominik Livakovic, la muraille de la Croatie

A 27 ans, le gardien de la Croatie est l’une des révélations de ce Mondial 2022, et l’un des grands artisans de la nouvelle épopée croate.
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Dominik Livakovic en action lors du huitième de finale entre la Croatie et le Japon, le 5 décembre 2022. (EVRIM AYDIN / AFP)

En dehors des touristes qui ont déjà corné leur guide du Routard édition Croatie, peu de gens connaissent la ville de Zadar, sur les bords de l’Adriatique. Ce qui est bien dommage, étant donné le patrimoine architectural, culturel et historique de la cité portuaire. Un patrimoine également footballistique. Car après Luka Modric, elle a donné naissance à un autre héros croate en Coupe du monde : Dominik Livaković. 

Depuis plusieurs semaines, le gardien de but éclabousse le Mondial 2022 de son talent, gants en mains. Avec trois tirs au but stoppés face au Japon, et un match titanesque contre le Brésil, qui va longtemps faire des cauchemars à son sujet, ses exploits ont porté les Vatreni vers une nouvelle demi-finale, et pourraient faire décoller sa carrière, à 27 ans.

Fils de ministre et petit cousin de Skoblar

Inconnu du grand public avant le Mondial, Dominik Livakovic s’est imposé comme l’une des belles révélations du tournoi. Si Yassine Bounou (Maroc) lui tient la dragée haute pour l’oscar du meilleur gardien, le Croate est un sérieux prétendant. En dehors de sa séance de tirs au but héroïque face au Japon (trois arrêts), il a écœuré l’armada offensive brésilienne en quart de finale. Avec onze arrêts à son actif, dont sept sur des frappes dans la surface, et le premier tir au but brésilien arrêté lors de la séance fatidique, il a été logiquement désigné homme du match en huitième puis en quart de finale. Il pourrait être homme du tournoi pour l’équipe au damier.

Car si la Croatie s’est muée en muraille infranchissable, elle le doit en grande partie à son dernier rempart d’1m88. “Livakovic est incroyable. Il nous a encore sauvés”, résumait Lovro Majer, après la rencontre. Pour mesurer un peu mieux l’exploit du portier, un chiffre : en stoppant son quatrième tir au but dans ce Mondial, le Croate a égalé le record d'Harald Schumacher, Sergio Goycochea ou encore de son compatriote Danijel Subasic. Mais pas de quoi prendre la grosse tête pour autant. “Je me sentais très confiant dans ce match et ça me met en confiance pour la suite [...] Je suis ravi. Nous avançons match par match et regardons jusqu'où nous pouvons aller”, se contentait d’analyser Livakovic après l’exploit brésilien. 

“Nous sommes des combattants, nous donnons tout ce que nous avons. Nous sommes expérimentés, nous sommes élevés comme des guerriers, nous n'épargnons jamais nos efforts, c'est la recette du succès.”

Dominik Livakovic

en conférence de presse

Si l’on ne sait pas encore jusqu’où ses parades mèneront la Croatie dans ce Mondial, il est d’ores et déjà clair que la carrière de Livakovic a pris un sacré tournant au Qatar. Titulaire dans les cages du Dinamo Zagreb depuis 2016, le Croate a tout gagné chez lui avec cinq titres nationaux (2018, 2019, 2020, 2021 et 2022) et une coupe (2018) alors qu'il a également déjà disputé trente-six matchs de Ligue des champions. Numéro 2 lors de l’épopée croate de 2018, il a cette fois les projecteurs braqués sur lui, et prouve qu’un avenir dans un club plus huppé d’un championnat majeur peut s’offrir à lui. 

Un avenir qui aurait d’ailleurs pu s’écrire en France, puisque ces dernières années, Rennes et Montpellier ont tenté de l’attirer. En vain. Bien dans ses crampons à Zagreb, Livakovic est chez lui en Croatie. Fils d’un ancien secrétaire d'État au ministère de la Mer, sa mère est la cousine germaine  d'une légende locale : Josip Skoblar, ex-légende de l’Olympique de Marseille, et qui détient encore aujourd'hui le record de buts en une saison de Ligue 1 avec 44 unités lors de la saison 1970-71.

Pour le moment, c’est donc dans sa Croatie natale que Livakovic exposait ses arrêts explosifs, la qualité de son jeu au pied, et son aisance sur penalty. Mais, alors que son contrat prendra fin en juin 2024, il y a fort à parier que le dernier rempart croate quittera bientôt le nid pour s’envoler vers d'autres cieux. D’ici là, il aura une nouvelle occasion d’écrire sa légende en Coupe du monde, mardi, face à l’Argentine de Lionel Messi. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.