Cet article date de plus de deux ans.

Coupe du monde 2022 : "En enfer", "hors du monde"... La presse italienne abasourdie après l'élimination de la Nazionale

Les titres de presse n'ont pas épargné la Squadra Azzurra après son élimination surprise contre la Macédoine du Nord, jeudi soir à Palerme.

Article rédigé par Elio Bono, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le désarroi des quotidiens italiens, vendredi matin, après la déroute de la Nazionale contre la Macédoine du Nord. (FRANCEINFO)

Le caffè italien a beau n'avoir que très peu d'égal dans le monde, il y a fort à parier que celui de ce vendredi 25 mars ait un goût amer. Pour l'accompagner, les titres de la presse transalpine n'en atténueront pas la saveur. La véhémence de leurs critiques envers la Nazionale, piteusement éliminée en barrages du Mondial 2022 par la Macédoine du Nord (0-1) jeudi 24 mars à Palerme, est à la hauteur de la surprise. 

En titrant d'un laconique "En enfer", le Corriere dello Sport résume l'atmopshère générale de tout un pays où le calcio est roi. L'élimination est vécue comme "un nouveau désastre", quatre ans après la déroute contre la Suède (0-1, 0-0) privant la Squadra Azzurra du Mondial 2018. Toujours en Une, le quotidien romain propose un édito tout en mesure, titré "le football est un mensonge". "L'anagramme de 'Macédoine' est 'démoniaque' [...]. Nous avons joué seuls avec nos carences : l'adversaire n'existait pas, était ridicule et ne savait pas quoi faire du ballon.", poursuit le Corriere. Une analyse peu respectueuse de la Macédoine du Nord mais qui place les joueurs italiens devant leurs responsabilités.

"Cher technicien, ne t'en va pas"

"Hors du monde", affiche de son côté La Gazzetta dello Sport. Le quotidien milanais n'est évidemment pas tendre avec certains joueurs, comme Lorenzo Insigne, "prêt pour le Canada", où le Napolitain, insipide jeudi soir, jouera la saison prochaine. Seul Verratti ("lui méritait la finale") est à sauver. "C'est comme ça, après la Corée du Nord (et du Sud), nous avons aussi la Macédoine du Nord", ironise la Gazzetta en référence aux piteuses éliminations de 1966 et 2002 contre ces pays asiatiques. 

La mesure est encore moins de mise pour Tuttosport. Le journal turinois titre "Nooooooooo !", avec neuf "o", qui se passe de traduction. On y lit, par exemple, que Jorginho est une "limace". Les choix du sélectionneur Roberto Mancini sont, certes, remis en cause dans les pages intérieures, mais figure toutefois en Une un appel "Cher technicien, ne t'en va pas". L'ancien mister interiste pourrait faire ses valises à l'issue du match contre la Turquie, mardi.

Dans un pays où le football est une affaire d'Etat, le désarroi dépasse les quotidiens spécialisés. Le très sérieux La Repubblica juge la désillusion "pire que la Suède". "Wembley-Palerme, voyage sans retour", comme si la nuit triomphante de Londres à l'Euro était déjà oubliée de tous. "Une équipe terne, celle que le championnat leur a assigné", se lamente le Romain Il Messaggero, quand le sudiste Il Mattino se prend déjà au "rêve" de Fabio Cannavaro sur le banc, qui serait le"premier sélectionneur napolitain".

La stupeur franchit aussi les Alpes

Hors de la Botte, on se désole de cet échec autant qu'on le moque. "L'Italie perdue dans le désert", titre L'Equipe, affichant en Une le Parisien Verratti. Les Anglais ont, évidemment, la rancœur tenace après l'Euro perdu à domicile"L'Italie se fait botter le c*l !", se réjouit le tabloïd The Sun. Au moins, le séisme ne laisse personne indifférent.

Le choc est tel que, chose rare, la presse espagnole délaisse les affaires courantes du Real Madrid et du Barça. As reprend ironiquement l'expression italienne "Porca miseria !", que l'on pourrait poétiquement traduire par "P*tain de m*rde !". Un langage châtié proche de Dante, dont on se demanderait presque s'il a déjà connu la Squadra Azzurra au Mondial, tant l'attente paraît interminable.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.