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Coupe du monde 2022 : les Bleus briseront-ils la malédiction des champions du monde en titre ?

En dehors du Brésil en 2006, le tenant du titre est systématiquement passé à la trappe dès le premier tour du Mondial au XXIe siècle.

France Télévisions - Rédaction Sport
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Fabio Cannavaro, Zinédine Zidane et Toni Kroos. (AFP)

Si des histoires de maraboutage ont plombé l'été des Bleus, gare à une autre malédiction cet automne : celle des champions du monde de football. Au XXIe siècle, en dehors du Brésil en 2006, le tenant du titre n'a jamais survécu à la phase de poules. Née en 2002 avec l'équipe de France de Roger Lemerre, cette malédiction - qui a aussi touché l'Uruguay en 1934, l'Italie en 1950 et le Brésil en 1966 - perdure depuis. L'Italie, l'Espagne et l'Allemagne en ont fait les frais.

Performance des vainqueurs sortants à la Coupe du monde de football. (AFP)

France 2002

L'anecdote est connue, mais elle suffit à rappeler le contexte qui entoure la France à l'aube de la Coupe du monde 2002 au Japon et en Corée du Sud : Adidas, l'équipementier des Bleus, lance sa campagne publicitaire avec des maillots brodés de deux étoiles. Il faut dire que la confiance est totale dans les rangs tricolores, champions du monde et d'Europe en titre. Zinédine Zidane est alors au sommet de son art, et Roger Lemerre peut aussi compter sur une force de frappe offensive impressionnante, avec les meilleurs buteurs de Premier League (Thierry Henry), Serie A (David Trezeguet) et Ligue 1 (Djibril Cissé). 

Le tirage au sort a en plus de cela épargné les Bleus, avec le Sénégal, l'Uruguay et le Danemark au menu. Mais la blessure de Zinédine Zidane à l'entame de la compétition jette un froid sur le groupe France, avant la rencontre face au Sénégal. Battus par les Lions de la Teranga, les Français enchaînent avec un nul décevant contre l'Uruguay, alors loin d'être l'équipe difficile à jouer de ces dernières années. Une victoire par deux buts d'écart face au Danemark pourrait alors sauver les Bleus lors du dernier match. Mais malgré le retour de Zidane, les champions du monde sombrent et terminent derniers de leur groupe avec un point et zéro but inscrit. 

Italie 2010 

Vainqueurs des Bleus quatre ans plus tôt en Allemagne, les Italiens peuvent une nouvelle fois remercier la France en 2010 : leur naufrage dès les poules est éclipsé par le désastre tricolore de Knysna. Il n'empêche que la Squadra Azzurra réalise une compétition catastrophique en Afrique du Sud. Dans le groupe du Paraguay, de la Nouvelle-Zélande et de la Slovaquie, les champions du monde réussissent l'exploit de terminer derniers.

Piégés par le Paraguay, puis par les Néo-Zélandais, les Italiens jouent leur tournoi sur le dernier match face à la modeste Slovaquie. Malgré l'ossature de champions du monde 2006 (Buffon, Cannavaro, Zambrotta, Camoranesi, Pirlo, De Rossi...), l'Italie s'incline 3-2. Pour la première fois de son histoire, la Squadra Azzurra termine un Mondial sans aucune victoire. La fin d'une ère pour le football italien. Finalistes malheureux de l'Euro deux ans plus tard face à l'Espagne (2-0), les Italiens seront de nouveau éliminés dès les poules au Mondial 2014, et ne se qualifieront pas en 2018 et 2022. 

Espagne 2014

En 2014, l'Espagne domine le football mondial de la tête et des épaules. Double champions d'Europe en titre, et champions du monde, les Espagnols arrivent au Brésil avec la ferme intention de faire durer leur hégémonie internationale, alors que leurs clubs règnent sur le football européen, et que leurs idées de jeu ont révolutionné le football. Pour cela, ils peuvent compter sur un effectif XXL, fort de plusieurs cadres de 2010 (Casillas, Piqué, Ramos, Iniesta, Xavi, Fabregas, Busquets, David Silva, David Villa, Torres...). 

Dans le groupe B, la Roja doit batailler face aux Pays-Bas, mais le Chili et l'Australie n'inquiètent pas trop les Espagnols au premier abord. Problème : la gifle administrée d'entrée par les Néerlandais (5-1) balaye toutes les certitudes espagnoles. Mais c'est contre le Chili de Jorge Sampaoli, future sensation de ce Mondial, que la Roja sombre (0-2). Avant même le dernier match, la toute puissante Espagne est éliminée. La victoire anecdotique face à l'Australie (3-0) ne masquera pas l'immense désillusion espagnole après un Mondial brésilien qui a marqué la fin du règne de la Roja sur le football mondial, et également du jeu de possession prôné par la formation ibérique, devenu obsolète face au pressing tout terrain développé par les champions du monde allemands. 

Allemagne 2018

Connue pour sa fiabilité au plus haut niveau, l'Allemagne arrive en Russie avec la ferme intention d'ajouter une cinquième étoile à son palmarès. Demi-finalistes du dernier Euro, les hommes de Joachim Löw figurent parmi les grands favoris à leur propre succession. Malgré des adversaires coriaces, que sont le Mexique, la Suède et la Corée du Sud, le sort de l'Allemagne semble scellé en poules. D'autant que les Allemands n'ont jamais été éliminés en phase de groupes de la Coupe du monde. La formalité annoncée va toutefois se transformer en ascenseur émotionnel, et pas dans le bon sens.

Battus d'entrée par le Mexique (0-1), les Allemands, pourtant dominateurs, sont plombés par le manque de réalisme face aux cages. Le scénario se répète face à la Suède, mais l'Allemagne pense s'en sortir grâce à un coup franc sublime de Toni Kroos dans le temps additionnel (2-1). Avec une victoire au compteur avant de défier la modeste Corée du Sud, les voyants sont au vert. Mais les Allemands, en dépit de leur 74% de possession de balle, chutent à la surprise générale face aux Sud-Coréens, pourtant déjà quasi-éliminés (0-2). Derniers de leur groupe, les champions du monde quittent le Mondial par la petite porte. Une première dans leur histoire.

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