Coupe du monde 2022 : "On va jouer comme on sait faire, on est là pour gagner", prévient le sélectionneur du Maroc, Walid Regragui, avant la demi-finale contre la France
A une marche d'une première finale en Coupe du monde, le Maroc a rendez-vous avec l'histoire, mercredi 14 décembre, contre l'équipe de France. A la veille du match, son sélectionneur, Walid Regragui, a délivré un message clair : il croit en un exploit de plus, après avoir déjà éliminé l'Espagne et le Portugal. Il a également botté en touche concernant l'état de forme de ses joueurs blessés.
En atteignant les demi-finales, avez-vous déjà réussi votre Coupe du monde ?
Walid Regragui : Je ne suis pas de cet avis. On me prend pour un fou, mais ce n'est pas comme ça qu'il faut voir les choses C’est un peu ce qu’on veut changer comme mentalité. On est venu avec beaucoup d’ambition. On est venu pour changer les mentalités de notre continent. On a notre mot à dire demain pour aller en finale. On a confiance. On a peut-être le parcours le plus difficile. À chaque fois, on nous prédit l’élimination mais on est encore là, avec nos valeurs. On va se battre demain pour aller plus loin (...). On a faim et on n'est pas fatigués.
Quel sera le style de jeu de votre équipe face à la France ?
On va jouer comme on sait faire. (...) Vous êtes obsédés par la possession, vous les journalistes. Je suis passé par là, par [l'obsession d'avoir] la possession. Pep Guardiola m’a rendu fou. Mais l'idée c'est de gagner même si on ne l'a pas. Le sélectionneur en face, qui est le meilleur du monde, a très bien compris ça et il gagne comme ça. Il faut qu’on sache comment faire pour les empêcher de tirer, pour qu’ils aient le moins de xG (expected goals, une statistique qui mesure la dangerosité des tirs) possible.
Les journalistes européens ont critiqué notre jeu. Ça les embête de voir une équipe africaine jouer comme une équipe européenne. On a envie de gagner pour l’Afrique, pour les pays qui sont en voie de développement dans le football, pour qu’ils apprennent qu’on peut gagner. Il n’y a pas qu’une manière de jouer. Je prends l’exemple sur la France, ils ont tout compris en 2018, ils ont explosé tout le monde. C’est la meilleure équipe, contre l’Angleterre c’était pareil. Si on peut prendre exemple sur la France, c’est très bien.
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Avec Nayef Aguerd, Romain Saïss, Noussair Mazraoui, trois de vos titulaires sont incertains. Où en sont-ils ?
On a beaucoup de blessés mais on récupère bien, on a un staff médical qui est de très bon niveau et chaque jour il y a des choses positives qui viennent avec de bonnes nouvelles. On attend toujours jusqu’à la dernière minute pour prendre des décisions. Personne n’est out, et personne n’est in. On verra demain qui est prêt et pas prêt. On mettra la meilleure équipe possible avec des joueurs à 100% pour débuter le match.
Quel sentiment cela vous fait de jouer comme à domicile, dans un stade acquis à votre cause ?
Pour moi, on a les meilleurs supporters au monde, avec les Argentins et les Brésiliens. Je suis très heureux parce que le monde commence à connaître les supporters marocains, qui aiment leur pays et peuvent se déplacer à l’autre bout de planète pour venir nous voir. 20 000 vont venir demain pour nous soutenir. On va jouer à domicile demain, c’est très important pour nous.
Vous êtes né à Corbeil-Essonnes, en France, êtes vous tiraillé comme peuvent l'être d'autres binationaux ?
Je ne rentre pas du tout dans ce contexte. Je suis né en France, j’ai la double nationalité. C’est un honneur et un plaisir de rencontrer la France, mais ce n’est que du football. Ce qui m’importe, ce n’est pas de jouer contre la France, c’est de me qualifier. Ça va être particulier pour mes proches, ma famille et mes amis, mais en tant qu’entraîneur, ça ne m’intéresse pas du tout. Si ça avait été l’Angleterre, ça aurait été pareil. Ce qui m’intéresse, c’est de jouer la meilleure équipe du monde, pour se tester et voir où on est arrivés avec nos joueurs. On joue un match de football, ça doit être la fête. On fera la fête ensemble sur les Champs-Elysées, on vit ensemble et on est contents d’être ensemble
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