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Coupe du monde 2022 : on vous présente Al Rihla, le ballon du Mondial censé aider les arbitres, mais qui n'évite pas les polémiques

Le ballon, confectionné par Adidas, concentre des outils technologiques censés aider les arbitres en cas de hors-jeu litigieux. Mais son utilisation n'empêche pas les polémiques.
Article rédigé par franceinfo
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Le ballon Al Rihla de la Coupe du monde 2022 au Qatar, près de la tête de Lionel Messi, durant le match Argentine-Australie, le 3 décembre 2022. (FRANCK FIFE / AFP)

La technologie au service du football. Au Qatar, la Fifa a encore lancé des innovations censées aider les arbitres et faciliter leurs décisions. Parmi elles, le ballon officiel de cette Coupe du monde, confectionné par Adidas. Il se nomme Al Rihla, ce qui signifie "le voyage" en arabe et "tire son inspiration de la culture, de l’architecture, des bateaux traditionnels et du drapeau du Qatar", explique sur son site la Fifa. Fabriqué au Pakistan, ce ballon est un concentré de technologies, qui n'est pas commercialisé dans cette version. Franceinfo vous présente cet objet connecté qui n'évite pas toutes les polémiques.

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Un ballon qui aide à repérer les hors-jeu

Al Rihla comporte un capteur d'unité de mesure intertielle (IMU), "destiné à détecter les mouvements nuancés d'un objet dans l'espace", et un capteur d’unité de mesure inertielle, pour transmettre des données en temps réel et suivre en permanence la position de la balle. Placé au centre du ballon, il envoie à chaque touche de balle des données "à la salle de visionnage 500 fois par seconde, permettant une détection très précise du moment exact où le ballon est joué", explique le site de la Fifa. Il peut mesurer la vitesse ou encore l'orientation et aide les arbitres à détecter les situations de hors-jeu litigieuses et les touches.

Le ballon n'est pas le seul à intervenir sur le hors-jeu puisqu'en parallèle, 12 caméras, positionnées sous le toit des stades, se concentrent sur les joueurs. Elles permettent de contrôler "50 fois par seconde (...) jusqu'à 29 points de données", détaille encore la Fifa. Avec ces données, une alerte automatique est générée et atterrit directement au QG du corps arbitral. L'interprétation de la machine est validée par les arbitres vidéo qui relaient l'information à l'arbitre principal. C'est toujours l'homme au sifflet sur la pelouse qui prend la décision finale. 

Un ballon qui se recharge

Sur Twitter, les photos de ces ballons en bord de pelouse en train de charger, accrochés à des prises électriques, ont surpris plus d'un internaute. 

Le capteur IMU à l'intérieur n'est en effet alimenté que par une petite batterie qui a environ 6 heures d'autonomie, rapporte le quotidien espagnol Marca. Ce capteur IMU, développé et fabriqué par Kinexon, un acteur majeur dans le monde du suivi des performances dans plusieurs sports, précise le site d'information américain FiveThirtyEight (en anglais), pèse 14 grammes. 

Un ballon qui n'évite pas les polémiques

Lors de la rencontre Japon-Espagne, le deuxième but des Japonais a fait couler beaucoup d'encre. Le ballon était-il sorti lorsque Kaoru Mitoma s'arrache pour centrer ? Le but nippon, d'abord annulé, est finalement validé par l'arbitre central après discussion avec l'arbitre vidéo. Mais sur Twitter, certains, comme l'ancien international britannique Gary Lineker (contenu en anglais), émettent de gros doutes, sans connaître parfaitement la règle : le ballon est considéré comme hors du jeu quand "il a entièrement franchi la ligne de but ou la ligne de touche, à terre ou en l'air".

"Il se peut que des caméras aient présenté des images trompeuses, mais selon les preuves disponibles, le ballon n'était pas entièrement sorti des limites du terrain", a assuré la Fifa dans un tweet. Tout dépendrait effectivement de l'angle et de la perspective de l'image ou de la photo.

Ce ballon a également fait enrager Cristiano Ronaldo, persuadé d'avoir marqué face à l'Uruguay. Sur les images, l'attaquant semble rater d'un rien le ballon qui finit tout de même au fond des filets. Le but est finalement accordé à son coéquipier Bruno Fernandes. Le lendemain, le journaliste anglais Piers Morgan a assuré sur Twitter (contenu en anglais) que Ronaldo lui a confirmé qu'il avait bien touché le ballon.

Pour clore le débat, la Fifa et Adidas ont assuré dans un communiqué, relayé par ESPN (article en anglais), "qu’il n’y a eu aucun contact sur le ballon de Cristiano Ronaldo sur le premier but du match. Aucune force externe sur le ballon n’a pu être mesurée, comme le montre l’absence de battement dans nos mesures. Le capteur IMU 500Hz à l’intérieur du ballon nous permet d’être très précis dans notre analyse".

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