Coupe du monde 2022 : "un mélange de Frank Lampard et de Steven Gerrard"... Jude Bellingham, le nouveau joyau de la couronne
Dans les rues de Doha, les supporters anglais se font discrets depuis le début de la Coupe du monde. Trop de soleil, pas assez de bière… Il faut attendre les matchs des Three Lions en soirée pour les voir arriver en nombre autour des stades et entonner leurs chants préférés. Sur les maillots, les noms de Harry Kane, Raheem Sterling et Marcus Rashford. Mais pas de Jude Bellingham. Le milieu de terrain est pourtant le joueur anglais dont tout le monde parle depuis le début de la compétition.
Après Michael Owen à la Coupe du monde 1998 et Wayne Rooney à l’Euro 2004, l’Angleterre a trouvé en Jude Bellingham, un nouveau "golden boy" dans une grande compétition internationale. Un but contre l’Iran lors de la première journée de la phase de groupes (6-2), un bon match contre le pays de Galles (3-0) et une performance XXL face au Sénégal (3-0) en huitièmes de finale lui ont valu de nombreuses louanges.
"Il n’a aucune faiblesse dans son jeu", assure Phil Foden, qui voit son coéquipier devenir "le meilleur milieu de terrain au monde" dans les années à venir. "Je ne pense pas que nous aurions pu prédire la vitesse à laquelle Bellingham allait progresser. Au cours des cinq derniers mois, il est passé à un tout autre niveau", se satisfaisait Gareth Southgate, le sélectionneur anglais, après la victoire face au Sénégal.
Le seul Anglais à ne pas jouer en Premier League
Aussi étonnant que cela puisse paraître pour les suiveurs assidus des championnats européens, une partie des supporters anglais ne découvre Bellingham que maintenant. Il faut dire que le jeune Anglais est le seul de la sélection, sur les 26 joueurs présents au Qatar, à ne pas évoluer au pays. Après une saison à Birmingham en deuxième division, à l’âge de 16 ans, Bellingham est parti en Allemagne, au Borussia Dortmund, où il est encore sous contrat.
"Les Anglais connaissent Bellingham uniquement par ses apparitions en équipe nationale. Même s’il a fait de très bons matchs par le passé, c’est vraiment dans ce tournoi qu’il impressionne tout le monde", explique Tom Williams, spécialiste du football anglais dont il vient parler sur Canal+.
Obnubilés par la toute-puissante Premier League et peu attirés par les autres championnats européens, les Anglais voient s’imposer un milieu qui n’avait joué que 55 minutes lors de l’Euro 2021, à l’issue duquel les Three Lions s’étaient inclinés en finale. Si les responsabilités pourraient faire flancher n’importe quel jeune joueur dans ce type de compétition, Bellingham voit surtout la pression lui glisser dessus. Sans y prêter attention.
Façonné pour le très haut niveau
"Son atout principal, c’est sa mentalité. Ce qui fait la différence, c’est l’état d’esprit, la volonté, le désir d’apprendre et de s’améliorer. Il a tout cela", assure Gareth Southgate. Le sélectionneur n’a pas sorti son jeune joueur du onze titulaire malgré son mauvais match contre les États-Unis (0-0). Au contraire, il a cherché à le mettre dans les meilleures dispositions en remplaçant au milieu l’offensif Mason Mount par le solide Jordan Henderson. Un changement qui donne beaucoup plus de liberté à Bellingham, qui s'exprime mieux.
Après son match énorme contre le Sénégal, Bellingham sera très attendu en quarts de finale contre l’équipe de France, au cours duquel il va croiser la route de Kylian Mbappé. Les deux ne jouent pas au même poste mais ont semblé grandir dans le même moule, celui qui doit mener vers le très haut niveau. "Il vient d’une très bonne famille, ses parents ont la tête sur les épaules. Ils se sont assurés qu’il termine ses études. Et il a une très bonne vision du monde pour un jeune garçon de son âge. Il garde les pieds sur terre", souligne Nigel Adderley, qui commente les matchs depuis le Qatar pour Talksport.
Cet observateur avisé voit dans Bellingham "le talent générationnel que l’Angleterre recherche pour gagner un grand tournoi. Quand il joue bien, l’Angleterre joue bien", ajoute-t-il. À 19 ans, celui que Jermaine Jenas, ancien international anglais, compare à un "un mélange de Frank Lampard et de Steven Gerrard", a pour objectif d’aller chercher la deuxième Coupe du monde de l’histoire des Three Lions, après 1966. Mais avant le couronnement, il faudra d’abord éliminer la France en quarts.
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