Coupe du monde 2022 : "Un peu plus près des trois étoiles", "L'envolée finale"… La presse française célèbre "la délicieuse habitude" de la qualification

Ce n'était pas toujours très beau. Mais c'est assurément très bon. La presse française se régale, jeudi 15 décembre, de la victoire de l'équipe de France contre le Maroc (2-0) en demi-finale de la Coupe du monde de football, synonyme de nouvelle finale et de possible troisième sacre. Si les Bleus ont surtout fait le dos rond au stade Al-Bayt, les journaux nationaux comme régionaux ne boudent pas leur plaisir, à trois jours de la finale Argentine-France.

"On y est encore !", titre en une Le Parisien, qui souligne la "délicieuse habitude" d'une quatrième finale mondiale sur les sept dernières éditions, ce qu'aucune autre nation n'est parvenue à faire depuis 1998. Une telle régularité au sommet, c'est "un exploit majuscule, avant un rendez-vous immense", souligne dans ses colonnes L'Equipe, qui affiche sur sa première page un cliché de la superbe volée de Théo Hernandez pour l'ouverture du score tricolore et le titre "L'envolée finale".

"Que du bonheur" pour le Dauphiné Libéré, "Toujours plus haut", célèbrent les Dernières Nouvelles d'Alsace… La presse hexagonale est en fête et s'est trouvé comme titraille un autre hymne au "Freed from desire", que les hommes de Didier Deschamps entonnent après leurs succès. "Un peu plus près des 3 étoiles", s'exclament ainsi conjointement La Voix du Nord et Corse matin. Avant de savoir si Gold retentira aussi dimanche en finale, Ouest-France décrit également des Bleus "portés par leur étoile" et "à une marche de la gloire".

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— La Voix du Nord (@lavoixdunord) December 14, 2022

La France entre joie et lucidité, le Maroc avec fierté

Si les sourires et le vocabulaire de la joie sont en bonne place partout en kiosques, la prestation contrastée des Français mercredi n'est pas éclipsée. Pas toujours brillante, c'est une équipe de France "solidaire" et qui a "assumé son statut", décrit Ouest-France. "Les Bleus n'ont pas fait les fiers face à un Maroc plein de bravoure", insiste L'Equipe en résumé de la rencontre. Dans son édito, le journaliste du quotidien sportif Vincent Duluc évoque, lui, "un exploit venu des tréfonds" (version payante).

"Ce n'est pas le Brésil 1970, il manque des enluminures, de la magie et beaucoup de lumière, et ce n'est même pas la France 2018, faute de maîtrise à certains étages, mais la France 2022 est une drôle d'équipe, finaliste de la Coupe du monde à partir d'une ambition intime qu'il lui a fallu cultiver dans l'adversité, et en un temps incroyablement raccourci", décrit-il.

Pas de quoi bouder son plaisir toutefois pour Le Monde, "le football français s’est trop longtemps complu dans un rôle de perdant magnifique pour oser faire la fine bouche", écrit le quotidien de la mi-journée. Désormais, c'est un nouvel et ultime Everest qui s'avance devant les champions du monde en titre : l'Argentine, qualifiée mardi aux dépens de la Croatie, finaliste vaincu en 2018. Cette affiche, la France, mais aussi le football international tout entier l'attend de pied ferme. Et elle se résume déjà en un match dans le match. "Messi, nous voilà !" titrent Le Télégramme et La Provence.

Le quotidien sportif espagnol Marca estime que "Mbappé menace le rêve de Messi". Après avoir séché ses larmes, la presse anglaise et le tabloïd The Sun définissent aussi la finale de dimanche comme un combat de poids lourds, "c'est Mbappé contre Messi".

De son côté, le Maroc n'en a pas complètement fini de son parcours exceptionnel au Qatar, avec une petite finale à venir, samedi, contre la Croatie. La presse locale évoque sa fierté face à la performance de sa sélection, qui met fin à son rêve fou "la tête haute" titre Le Matin, au terme d'un "duel épique". "L’expérience du champion en titre et de son coach a finalement eu le dernier mot" justifie le quotidien. La France espère déjà que cette histoire se répétera dimanche après-midi.