Coupe du monde de football : Aitana Bonmati, la rebelle espagnole qui rêvait de se parer d'or
De quinze, elles ne sont plus que douze. Parmi les internationales qui avaient adressé un mail collectif à la Fédération espagnole il y a dix mois pour demander à ne plus revêtir le maillot de la sélection tant que des conditions propices à la performance sportive n'étaient pas réunies, Aitana Bonmati fait partie des trois à être revenues sur leur décision avant le Mondial.
La milieu de terrain et ses coéquipières Ona Batle et Mariona Caldentey sont bien présentes au sein du groupe ibérique, qui défie le Costa Rica, vendredi 21 juillet, pour ouvrir l'aventure du groupe C à Wellington. Mais, à la différence des deux autres Aitana Bonmati a de bonnes chances de figurer haut sur le podium du prochain Ballon d'or. Une source de motivation supplémentaire pour l'inciter à participer à cette Coupe du monde où elle espère se démarquer.
Membre de "Las 15"
Des ambitions qui paraissaient bien lointaines à l'automne dernier. Malgré une génération dorée, son Espagne venait une nouvelle fois de sortir prématurément d'un Euro dès les quarts de finale. De quoi donner des idées de révolte à un groupe nourrissant une forte animosité envers son sélectionneur, Jorge Vilda, en poste depuis 2015.
Un mail à la fédération envoyé plus tard et voilà Aitana Bonmati en marge de l'équipe comme l'ensemble de "Las 15" ("les 15" en français). "Sur le plan sportif, Aitana et les autres reprochaient à Vilda son manque de qualification, car il n'a connu que les U17 et U19 espagnoles", détaille Laia Cervello Herrero, journaliste spécialiste du FC Barcelone pour The Athletic.
"Les joueuses sont frustrées car elles ne retrouvent pas le même matériel et un staff aussi compétent qu'en club. En plus, elles ne supportent pas que Vilda les infantilise..."
Laia Cervello Herrero, journaliste espagnoleà franceinfo: sport
Si le climat au sein de la sélection n'a pas spécialement évolué, Aitana Bonmati a pourtant fait son apparition dans la liste espagnole en juin, après une année pleine au Barça où elle a remporté sa deuxième Ligue des champions. "C'est sa meilleure saison (16 buts et 19 passes décisives). En jouant plus proche de la surface, elle a beaucoup plus pesé en C1. On sait que le jury du Ballon d'or aime les joueuses présentes dans les moments clés. Avec sa magie, c'est ce qu'Aitana a fait", poursuit la journaliste.
Rivale d'Alexia Putellas
Favorite pour décrocher la récompense individuelle suprême, la Barcelonaise a profité de l'absence prolongée de l'autre Catalane de renom, la double Ballon d'or Alexia Putellas, victime d'une rupture des ligaments croisés en juillet 2022.
"Elles ont beaucoup de similitudes : elles sont talentueuses, jouent au même poste et sont toutes deux formées à la Masia. Sans sa rivale, Bonmati s'est positionnée dans la course au Ballon d'or", abonde Laia Cervello Herrero.
"En Espagne, on a la sensation qu'Aitana a retrouvé la sélection uniquement parce que Putellas y est."
Laia Cervello Herrero, journaliste espagnoleà franceinfo: sport
Pas dans "Las 15" en raison de sa convalescence, Alexia Putellas aurait eu une plus grande fenêtre pour combler son retard sur Aitana Bonmati, si cette dernière ne s'était pas présentée en Océanie cet été, et postuler à un troisième Ballon d'or. Désormais, la revenante sait qu'elle a les cartes en main. Nul doute que Bonmati tentera d'aider la Roja à enfin passer le cap d'une rencontre à élimination directe lors d'une grande compétition. De quoi se démarquer pour espérer enfin se parer d'or.
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