Coupe du monde de football : Onome Ebi, la quarantenaire aux six participations au Mondial avec le Nigeria
Une longévité qui force le respect. La Nigériane Onome Ebi participe cet été à la sixième Coupe du monde de sa carrière, vingt ans après sa première rencontre dans la compétition. Un record sur le continent africain, hommes et femmes confondus. Entrée en cours de jeu lors de la victoire de son équipe contre l'Australie (3-2), la défenseure des Super Falcons est devenue la cinquième joueuse à atteindre ce chiffre sur le plan international.
Avant elle, la Japonaise Homare Sawa (1995-2015), la Canadienne Christine Sinclair (2003-2023), la Brésilienne Marta (2003-2023), mais également l'autre légende de la Seleçao, Formiga, la seule à s'être alignée à sept reprises (1995-2019), avaient déjà réalisé cet exploit. En bonne position pour se sortir du groupe de la mort avec sa sélection, Onome Ebi peut, à plus de 40 ans, ajouter une nouvelle ligne à son épopée au terme de la rencontre face à l'Irlande, lundi 31 juillet.
La recette pour durer
Pour cette baroudeuse, dont la carrière l'a menée de la Suède à la Catalogne en passant par la Turquie, la Biélorussie ou encore la Chine, la recette pour durer est bien connue. "Ma santé mentale, c'est ça qui prime. Grâce à cela, je peux en faire plus. Je me sens forte comme à 25 ans", déclarait-elle en 2021 dans une vidéo partagée par sa fédération.
Un équilibre qui passe par la maîtrise des heures de sommeil, comme détaillé pour le site de la FIFA avant la compétition, mais également par l'absence de frustration sur le plan alimentaire. "Je ne me prive de rien mais j’opte plus pour la qualité que la quantité. Je fais en sorte de ne pas manger énormément, car tout écart peut m’être fatal."
Pour conserver sa capacité athlétique, la numéro 5 n'hésite d'ailleurs pas à s'entraîner avec l'équipe masculine de son club, Levante Las Planas, durant ses vacances ou ses temps de repos. "Le véritable challenge quand vous êtes une joueuse de mon âge est de se renouveler sans cesse. En me confrontant à des hommes, j'apprends à imposer plus de défi physique dans les duels”, révèle Onome Ebi.
L'heure de la retraite n'a pas encore sonné
Toujours aussi motivée, la joueuse considère qu'il faut laisser "à [son] corps décider quand ce sera le moment" de raccrocher. Qu’importe si sa décision d'arrêter est scrutée au Nigeria. "Elle a été critiquée après la CAN 2022 au Maroc où son âge s'est fait sentir", résume Ishiaka Adegboye, journaliste nigérian pour BBC News Africa, alors que la sélection a échoué à conserver sa couronne continentale pour la troisième fois seulement, en 14 éditions.
"Onome Ebi est une légende, qui a toujours servi les Super Falcons. C'est une source de motivation et d'inspiration, même si elle a aujourd'hui moins de répondant."
Ishiaka Adegboye, journaliste nigérianà franceinfo: sport
Après un nul contre les championnes olympiques du Canada, durant lequel l'habituelle capitaine est restée sur le banc (0-0), le Nigeria a cependant disposé du pays hôte pour prendre à la surprise générale la tête du groupe B du Mondial avant la dernière journée. "A Abuja, il y avait un sacré vacarme, même à 3 heures du matin, les gens ont allumé leur groupe électrogène pour suivre les matchs des Super Falcons", raconte Ishiaka Adegboye. Un engouement rare pour le football féminin au pays. Peut-être de quoi donner l'envie à Onome Ebi de tirer sa révérence et de sortir par le haut, en cas d'une qualification surprise pour les huitièmes de finale.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.