Coupe du monde 2022 : l'Élysée prêt à bousculer l'agenda du président pour fêter le retour des Bleus
Organiser l'agenda présidentiel en fonction des résultats de l'équipe de France au Mondial est un casse-tête qui n'a pas attendu jeudi 15 décembre. Comme l'hypothèse d'une demi-finale avait été anticipée, le Conseil des ministres cette semaine avait déjà été déplacé à vendredi. Mais là, le casse-tête se corse.
Lundi, au lendemain de la finale qui se joue dimanche 18 décembre à Doha entre les Bleus et l’Argentine, Emmanuel Macron est attendu sur le porte-avions Charles-de-Gaulle qui croise en Méditerranée orientale. Il doit participer au traditionnel dîner de Noël avec les troupes, un rendez-vous d'autant plus important cette année dans le contexte de la guerre en Ukraine car le navire participe à une mission de l'Otan, de sécurisation de l'espace européen. Mardi, le chef de l'État est censé redécoller pour la Jordanie pour participer à Amman à une conférence internationale sur la paix au Moyen-Orient. Il est prévu qu'il ne rentre pas à Paris avant mercredi prochain. Mais "rien n'est complètement calé", chuchote-t-on en coulisses.
Les Français n'attendront pas
La fête pourra-t-elle attendre ? Les Français, eux, c’est sûr, n'attendront pas pour célébrer les Bleus, estime un conseiller du pouvoir, qui juge incontournable un retour à Paris lundi pour accueillir l'équipe, troisième étoile ou pas, puisque, même en cas de défaite, la performance de se hisser deux fois de suite en finale est déjà un exploit. D'autant qu'Emmanuel Macron l'a redit tout à l'heure à Bruxelles, il est derrière les Bleus et il sera derrière eux jusqu'au bout. Le président assume son double aller et retour au Qatar sur fond de polémique sur les conditions d'organisation du Mondial, et désormais de scandale de corruption présumée au Parlement européen.
Emmanuel Macron a, au bas mot, surpris mercredi soir en prenant soin de saluer le Qatar pour sa "très bonne" organisation de la Coupe du monde. Oubliés, les morts sur les chantiers, les violations des droits de l'homme ? Les propos du président ont vivement fait réagir par exemple Marine Tondelier, nouvelle cheffe de file d'Europe-Ecologie-les-Verts, qui écrit avoir "honte" dans un tweet :
Non mais franchement !
— Marine Tondelier (@marinetondelier) December 15, 2022
Quel besoin pour le Président de cirer les pompes du Qatar en louant la bonne organisation de la coupe du Monde ?
Les familles des victimes et les LGBT persécutés apprécieront le satisfecit d’ @EmmanuelMacron .
Pays des lumières ? Là j’ai plutôt honte… https://t.co/F1o2A4fGP0
Le tweet du président daté du 26 novembre pour dire que la première Coupe du monde organisée dans le monde arabe témoignait de changements concrets à l’œuvre, et que le Qatar pouvait compter sur le soutien de la France, avait déjà pu laisser perplexe.
Avec une pointe d'agacement, son entourage rappelle qu'Emmanuel Macron tient une ligne : il ne voudrait pas tout mélanger, et explique que puisque la France organise en 2023 la Coupe du monde de rugby, et en 2024 les Jeux olympiques, il est parfaitement normal que son président porte "un regard attentif" à la question de l'organisation d'événements comparables.
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