: Reportage "Léo, c'était l'enfant du quartier que je grondais le plus" : dans le quartier où Messi a grandi, ses voisins attendent avec fébrilité la finale Argentine-France
"¿Dónde está la casa?" "Où est la maison ?" C'est la question, toujours la même, que posent les touristes à l'entrée de ce quartier de Rosario, troisième ville d'Argentine. Tous cherchent la maison où Léo Messi a grandi, jusqu'à ses 13 ans, avant de quitter la ville pour Barcelone. Mais dans son quartier, on se souvient parfaitement de l'enfant qu'a été le prodige du foot argentin, capitaine de la sélection nationale face aux Bleus ce dimanche 18 décembre, pour la finale de la Coupe du monde.
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Nieves, 62 ans, se tient devant son épicerie, cernée par les conserves de tomates et les boîtes de biscuits. Elle est la mère d'un des amis d'enfance de Léo, comme elle dit : "C'était l'enfant du quartier que je grondais le plus !"
"Il nous soûlait avec son ballon toute la journée ! Ce bruit de balle en permanence... une vraie vocation ! Quand tu y penses deux minutes, tu te dis : 'Mais c'est le petit qui jouait sur notre trottoir !' On est très fiers !"
Nieves, habitante de Rosarioà franceinfo
Fernanda, 35 ans, comme Messi, a grandi en face de sa maison d'enfance. Elle se souvient des interminables parties de foot. "Dans ce quartier, les enfants ont toujours joué dans la rue. À l'époque, c'était des chemins en terre, se rappelle-t-elle. Tous s'émerveillaient déjà de la dextérité de Léo qui jouait toujours avec les plus grands."
"Le ballon a toujours été son obsession", raconte Carlos, qui n'est pas non plus avare en anecdotes sur l'enfance du septuple Ballon d'or. "Un jour, Léo jouait contre un garçon baraqué, assez grand et il le baladait. L'autre en a eu marre, il l'a attrapé par la taille, l'a assis sur le côté, et lui a dit 'toi tu bouges plus!' Léo s'est mis à pleurer, se souvient-il en souriant. Léo est une belle personne, tout petit il avait déjà les qualités humaines d'un grand joueur", dit-il. Dans ses mains, une photo de Messi la veille de son départ pour la Catalogne et le FC Barcelone.
Messi, "une multinationale dans un corps d'homme"
Mais c'est bien le visage adulte de Messi qui s'affiche, en très grand, sur les façades des immeubles de Rosario ou juste en face du monument au drapeau national. La mairie de la ville propose d'ailleurs un circuit touristique dédié au joueur, avec un arrête dans son club historique : le Newells Old Boys, où il a commencé sa formation et où Maradona a joué. L'Argentin reste attaché au club, se réjouit Armando Garrido, ancien joueur. "Le symbole le plus fort, c'est le jour où, en hommage à Maradona, il a soulevé son maillot du Barça en plein match. Dessous, il y avait le maillot noir et rouge de Diego au Newells."
Pour Mariano Bereznicki, le chef du service des Sports du quotidien de Rosario, La Capital, "tous les habitants de Rosario ont le même rêve : qu'il vienne jouer avec la première division du club". "Mais bon, reprend, réaliste, le journaliste, son contrat avec le PSG court toujours, il est lié à plein de marques. Messi, c'est une multinationale dans un corps d'homme." Une multinationale au salaire annuel de 41 millions d'euros par an. Autant dire que le contrat à Newells n'aurait rien à voir avec celui qu'il a en Europe. "Si un jour il revient ici, c'est par amour, pas pour l'argent", souligne Mariano Bereznicki. Pour certains supporters ce n'est qu'une question de temps. Et la preuve : la longue file d'attente ne désemplit pas pour renouveler son abonnement au club.
"On va la ramener cette Coupe, car Messi, rien ne l'arrête !"
En attendant, dans son quartier d'enfance, à quelques heures du match, tout le monde est fébrile. Nieves ira voir le match sur le grand écran installé sur dans le terrain vague du quartier. "Juste avant le match, je ne suis pas stressée, je deviens folle, confie l'épicière. J'ai dit à Carlos : 'aujourd'hui, je ne fais pas mon ménage, je fais rien !"
"D'habitude, quand on me dit football, je pense aux shorts et chaussettes sales de mes fils. Mais là, c'est notre identité argentine qui est en jeu."
Nieves, habitante de Rosarioà franceinfo
Jazmine, 10 ans, nous fait signe d'approcher, sur le porche de l'épicérie. Elle a un message à faire passer. "Messi c'est toute ma vie, mon coeur, je l'aime, lance-t-elle. Cette coupe, on va la ramener à la maison, c'est sûr, parce que Messi rien ne l'arrête !" Et la jeune fille d'ajouter : "Il est le capitaine de la meilleure équipe du monde !" Réponse ce dimanche après-midi, à partir de 16h.
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