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Jeff Koons, un artiste familier des scandales et controverses

Alors que le "Bouquet de tulipes" controversé de Jeff Koons va être inauguré vendredi 4 octobre, retour sur quelques scandales provoqués par l'artiste américain

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 4min
Jeff Koons à New York, le 23 avril 2018 (ERIK PENDZICH/SHUTTERST/SIPA / REX)

Le plasticien américain Jeff Koons, auteur de la sculpture, Le Bouquet de tulipes, qui sera inaugurée vendredi 4 octobre à Paris, soulève régulièrement la controverse avec ses oeuvres kitsch, révélatrices d'une marchandisation excessive de l'art contemporain.

En mai dernier, une de ses sculptures, le Rabbit, moulage en acier d'un lapin gonflable, a été vendue 91 millions de dollars à New York, record pour un artiste vivant.

Jeff Koons et la Cicciolina à Paris, en 1991 (MENDES/SIPA / SIPA)

Porno avec la Cicciolina

Déjà, au début des années 1990, Jeff Koons faisait sensation : en couple avec l'ancienne actrice de films X la Cicciolina (de son vrai nom Ilona Staller, devenue par la suite une femme politique italienne), il réalisait avec elle plusieurs oeuvres d'art à caractère pornographique, où ils se mettent en scène dans des positions parfois très explicites. Ils se marient en 1991, avant de divorcer en 1994.

L'exposition Jeff Koons au château de Versailles (15 septembre 2010) (MAXPPP / GUY GIOS / MAXPPP FILE)

Plagiat ou art de l'appropriation ?

L'artiste a dû faire face à de multiples accusations de plagiat mais, s'il fait souvent fi du droit d'auteur, il se défend en parlant d'"art de l'appropriation". Il a été condamné aux États-Unis en 1992 pour sa sculpture String of Puppies (plagiat du cliché d'un photographe) et, en 1993, pour avoir représenté Odie, un personnage de la série Garfield, dans Wild Boy and Puppy.

En 2017, les internautes ukrainiens se sont déchaînés contre Jeff Koons, qui avait dévoilé à New York une sculpture gonflable représentant une danseuse assise, copie quasi-conforme d'une figurine d'une sculptrice ukrainienne décédée en 1993.

En France, en 2018, il a été condamné par le Tribunal de grande instance de Paris pour "contrefaçon" pour avoir copié le cochon d'une marque française de prêt-à-porter féminin, Naf-Naf, dans une oeuvre exposée à Paris en 2014. En 2017, le même tribunal parisien avait jugé que son oeuvre Naked était la contrefaçon du cliché d'un photographe français montrant deux enfants nus, et l'a condamné à verser des dommages et intérêts aux ayants-droit de l'auteur de la photographie.

Jeff Koons et sa "Pink Panther" à Brégence (Autriche), en février 2007 (REGINA KUEHNE/AP/SIPA / AP)

A Versailles, certains crient à la provocation

En 2008, le trublion expose à Versailles, aussi bien dans les jardins du Palais que dans les appartements. C'est une provocation pour les défenseurs de l'histoire de France, qui critiquent l'intrusion d'un artiste aussi subversif dans un lieu empreint de classicisme. Une manifestation a lieu devant le château.

Sur le plan judiciaire, la justice déboute le prince Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme, qui se présentait comme le descendant de Louis XIV et demandait l'interdiction de l'exposition, la jugeant pornographique. Il se disait choqué notamment par Pink Panther (1988), où la panthère rose enlace une pin-up blonde, ou encore par un bouquet de fleurs en bois polychrome, pouvant représenter symboliquement des sexes féminins. Au bout du compte, l'exposition est un grand succès.

Les tulipes de la discorde

En 2016, Jeff Koons offre un projet de sculpture - de 10 m de haut pour une trentaine de tonnes, représentant une main tenant des tulipes multicolores - à la ville de Paris, en hommage aux victimes des attentats qui viennent d'endeuiller le pays et sa capitale en 2015. Dans un premier temps, il est prévu qu'elle soit installée face à la Tour Eiffel, lieu très fréquenté par les touristes.

Mais des voix s'élèvent pour contester l'emplacement, le coût de réalisation de l'oeuvre - 3,5 millions d'euros payés par le mécénat -, son intérêt artistique ou encore la personnalité de l'artiste. Après des mois de tension, la sculpture a trouvé un emplacement, plus discret, près du Petit Palais.

La star de l'art contemporain a dit fin septembre au Figaro avoir été "attristé" par ces controverses, assurant qu'il n'avait pas choisi lui-même l'emplacement originellement prévu pour accueillir les Tulipes, mais qu'il n'avait fait qu'accepter l'un des lieux proposés par la mairie de Paris. Il a dit aussi que l'argent n'était pas sa motivation.

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