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Des monstres de Léopold Chauveau aux impressionnistes canadiens : les expositions à voir en régions à l'automne

Peinture, photographie, dessin, les expositions à voir cet automne en régions

Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 9min
A gauche Yves Klein, Anthropophagie bleue, Hommage à Tennessee Williams, (ANT 76), 1960 - A droite Léopold Chauveau "Fables de la Fontaine/ Le rat qui s’est retiré du monde"  (A droite,  Photo : © Philippe Migeat - Centre Pompidou, MNAM-CCI /Dist. RMN-GP © Succession Yves Klein c/o ADAGP Paris, 2020 - A droite Paris, musée d’Orsay, don de Marc Chauveau, 2016)

Les monstres de Léopold Chauveau s'installent à Roubaix, on découvre les  peintres de paysages américains à Giverny et canadiens à Montpellier, le musée des Confluences à Lyon se met aux couleurs de l'Afrique, Gérard Deschamps peint sans tubes et sans pinceaux à Dunkerque... Notre sélection d'expositions à voir en régions à partir de septembre. Sans oublier les expositions de l'été qui se prolongent souvent jusqu'à la fin de l'année.

Les monstres de Léopold Chauveau à la Piscine de Roubaix

Léopold Chauveau (1870-1940), "Paysage monstrueux n°55", 1921, Paris, musée d’Orsay, don de Marc Chauveau par l’intermédiaire de la SAMO (Musée d’Orsay, 2019)

Après le musée d'Orsay, la Piscine de Roubaix présente l'œuvre du sculpteur, illustrateur et auteur de livres de Léopold Chauveau (1870-1940), peuplée de monstres originaux et maladroits aux postures étranges, sortis de l'inconscient de l'artiste autodidacte et comme surpris d'être là. Il raconte des histoires fantastiques d'animaux et d'enfants, dessinées dans un style naïf, à l'humour cruel. Il a aussi illustré de grands classiques (La Bible, Les Fables de la Fontaine). La Piscine propose également une rétrospective du sculpteur Eugène Dodeigne (1923-2015), figure de proue du Groupe de Roubaix. Du 7 novembre 2020 au 7 février 2021.

Peintres impressionnistes canadiens au musée Fabre de Montpellier

Maurice Cullen "La récolte de la glace" Vers 1913  Acheté en 1913. Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa  (© Photo MBAC)

Deux générations d'artistes canadiens ont découvert et se sont approprié la modernité impressionniste. Au début des années 1880, des artistes voyagent en France, à Barbizon, Giverny, Pont-Aven, et adaptent les innovations de l'impressionnisme à la lumière et aux grands paysages de leur pays, en particulier les scènes hivernales. Ils s'intéressent aussi au portrait et aux paysages urbains. Une nouvelle génération est marquée par le post-impressionnisme et le fauvisme. A travers une centaine de leurs œuvres, le musée Fabre de Montpellier nous fait découvrir des artistes peu connus en Europe et leur contribution au rayonnement international de l'impressionnisme. Du 19 septembre 2020 au 3 janvier 2021.

L'Afrique en couleurs au musée des Confluences

Mur de la maison de la famille Ndala, Martha Mtsweni Ndala, Afrique du Sud, district de Verena, ferme Wolwegat ((c) Photographie Margaret Courtney-Clarke)

Depuis la fin du 19e siècle, la plupart des objets africains ont été dépouillés en Occident des accessoires en tissu et des pigments qui les complétaient, pour mettre l'accent sur leurs qualités sculpturales, d'où une vision de l'art africain partielle et monochrome, qui occulte ses qualités chromatiques. Le musée des Confluences à Lyon rend à l'Afrique la couleur, élément essentiel de sa pensée esthétique depuis les peintures rupestres, les statuettes d'hier, jusqu'aux wax, aux ornements de perles et à l'art d'aujourd'hui. Du 16 octobre 2020 au 22 août 2021.

"L'atelier de la nature" : peintres américains de paysages à Giverny

Robert Vonnoh (1858 - 1933), "Coquelicots en France", 1888, Chicago, Terra Foundation for American Art, Collection Daniel J. Terra (© Terra Foundation for American Art, Chicago)

Dès les années 1860, de nombreux jeunes peintres américains ont appris à "l'atelier de la nature", travaillant sur le motif, entre réalisme et émotion, entre grands espaces et scènes ordinaires. Le musée des Impressionnismes de Giverny (Eure) nous invite à découvrir l'évolution de la peinture de paysage outre-Atlantique entre 1860 et 1910. L'exposition met l'accent plus particulièrement sur l'œuvre de James McNeill Whistler, et sur les photographies de paysages. Du 12 septembre 2020 au 3 janvier 2021

La peinture sans peinture de Gérard Deschamps au LAAC de Dunkerque

Gérard Deschamps, "Plumeaux", 1964, Collection Jean-Pierre Raynaud  (© Adagp, Paris, 2020)

"Je n'ai pas abandonné la peinture. J'ai constaté qu'elle n'était pas seulement dans les tubes." C'est donc sans tubes et sans pinceaux que Gérard Deschamps composes ses tableaux, mais avec des objets banals : dessous féminins, jouets, toiles cirées, balais, torchons. Il combine leurs motifs ou utilise leurs qualités chromatiques, déconstruisant et reconstruisant le réel avec humour. Le LAAC de Dunkerque expose une centaine d'oeuvres réalisées par l'artiste entre 1950 et aujourd'hui. Gérard Deschamps a aussi imaginé une sculpture éphémère spécialement pour le lac du LAAC avec des objets de plage (bouées, matelas pneumatiques...). Du 19 septembre 2020 au 7 mars 2021.

Les derniers impressionnistes à Lodève

André Dauchez, "Fumées de goémon", 1931 (© photo O. Dauchez)
Les peintres dits "intimistes", dernier courant majeur de l'art français à se consacrer à la nature, sont considérés pour cela comme les derniers impressionnistes. Réunis dans la Société nouvelle de peintres et sculpteurs, issus de la génération symboliste, il se sont tous nourris à l'impressionnisme. Dans des styles divers, ils peignent les paysages des côtes de Bretagne ou du Pas-de-Calais ou les plages normandes. Ils sont souvent aussi de grands portraitistes, appréciés par le public et la critique de leur temps. Le musée de Lodève (Hérault) nous fait découvrir une centaine d'oeuvres d'Edmond Aman-Jean, Eugène Carrière, Charles Cottet, André Dauchez, Lucien Simon, Henri Martin, Frits Thaulow... Du 26 septembre 2020 au 28 février 2021.

Les "sculpteurs du travail" au musée Camille Claudel

Constantin Meunier, "L’Industrie", 1890  (© Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles / photo : J. Geleyns - Art Photography)

A partir de 1870, les travailleurs devenaient les héros de l'art statuaire qui représentait plus volontiers jusque-là les "grands" hommes. Des sculpteurs comme Constantin Meunier, Dalou ou Rodin se mettaient à décrire la vie des paysans, des mineurs ou des maçons. L'exposition du musée Camille Claudel de Nogent-sur-Seine (Aube), en exposant ces "sculpteurs du travail" au tournant du XXe siècle, raconte comment le travail, d'abord sujet allégorique, est devenu beaucoup plus réaliste, comment il s'est mis à orner les murs des mairies tandis que, au-delà des hommages officiels, certains dénonçaient les méfaits du travail industriel comme Meunier avec son Grisou, femme retrouvant son fils parmi les morts. Du 26 septembre 2020 au 7 mars 2021.

Laure Prouvost au LaM de Villeneuve-d'Ascq

Laure Prouvost, "Deep See Blue Surrounding You / Vois ce bleu profond te fondre", Pavillon français à la 58e Biennale d’art de Venise, 2019. Pigeon en verre de Murano.  (Photo : Giacomo Cosua. Courtesy de l’artiste, galerie Nathalie Obadia, carlier|gebauer et Lisson Gallery. © Adagp Paris, 2020)

Laure Prouvost, originaire de la métropole lilloise, Prix Turner 2013, revisite au LaM de Villeneuve-d'Ascq l'installation qu'elle a présentée à la Biennale de Venise, Deep Sea Surrounding You / Vois ce bleu profond te fondre, en dialogue avec la collection d'art brut du musée. L'installation est articulée autour d'une vidéo qui invite à un road trip initiatique entre Nanterre, Grigny, Roubaix, les terrils du bassin minier du Pas-de-Calais, le Palais idéal du Facteur Cheval, Marseille et Venise, à travers la France des outsiders. Associant technologies modernes, artisanats traditionnels, éléments naturels, objets récupérés et éléments organiques, l'artiste appelle à "penser en sentant", comme le poulpe, animal totem de la vidéo. Du 17 octobre 2020 au 21 mars 2021.

Yves Klein et ses contemporains au Centre Pompidou-Metz

Yves Klein, "Anthropométrie de l’Epoque Bleue (ANT 82)", 1960,Paris, Centre Pompidou, Musée national d'art moderne (© Succession Yves Klein c/o Adagp, Paris, 2020 Photo : © Centre Pompidou, MNAM-CCI/Adam Rzepka/Dist. RMN-GP)

Le Centre Pompidou-Metz expose Yves Klein (1928-1962), peintre du bleu et expérimentateur d'un art nouveau, fait de performances. Ses monochromes et ses Anthropométries dialoguent avec les œuvres d'artistes allemands, italiens, japonais dont il était proche et qui, comme lui, marqués par la guerre, ont voulu inventer une nouvelle créativité en intégrant à leur art le ciel, l’air, le feu, le vide et le cosmos. L'exposition commencée le 18 juillet se poursuit jusqu'au 1er février 2021.

Les "Perceptions" visuelles de Lukas Hoffmann à Cherbourg

Lukas Hoffmann "Sans titre, Cherbourg", 2019 (reproduction) (© Lukas Hoffmann)

Le Point du Jour à Cherbourg présente une quarantaine de photographies en couleur et en noir et blanc, réalisées par Lukas Hoffmann à New York et dans des villes européennes notamment à Berlin où le photographe suisse travaille. Et aussi une vingtaine de photographies réalisées en résidence à Cherbourg en 2019. L'idée de ses images naît lors de promenades dans des territoires urbains ou industriels en marge où les herbes folles s'insinuent. Il repère des coins déserts, des façades, des arrière-cours, des chantiers ou des terrains vagues et revient avec sa chambre. A mi-distance il isole des détails qui peuvent changer de signification ou devenir quasi abstraits, soulignant leur matière ou leur graphisme.  Du 27 septembre 2020 au 31 janvier 2021  

L'Orient sonore : musiques arabes oubliées et menacées  au Mucem 

Farajallah Baida (Liban) Ya Ghazali Kayfa Anni Ab'aduk / Ma gazelle comment t'ont-t-ils éloignée de moi 1907 Baidaphone, 78 tours AMAR, Foundation for Arab Music Archiving & Research, Beirut ((c) AMAR)

Le Mucem se penche sur les traditions musicales arabes. Avec des disques d'hier, édités au début du XXe siècle : 60 rares 78 tours couvrant une grande variété de genres musicaux et tombés dans l'oubli. On les retrouve grâce à la numérisation effectuée par la fondation libanaise Amar. Et avec des vidéos d'aujourd'hui qui témoignent de douze traditions musicales orales menacées de disparition. De l'Irak au Maghreb, populaires ou savantes, sacrées ou profanes, elles présentent une infinie diversité de sons, de chants et de rythmes. Jusqu'au 4 janvier 2021

Expositions prolongées

Et de nombreuses expositions qui avaient commencé avec retard cet été en régions en raison de la crise sanitaire se poursuivent jusqu'à la fin de l'année : Martin Parr au Frac de Rennes, Soleils noirs au Louvre-Lens, Baigneuses et baigneurs de Picasso au musée des Beaux-Arts de Lyon, William Kentridge au LaM de Villeneuve-d'Ascq...

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