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La généalogie des "mèmes", les images virales du web, retracée dans une exposition à la Villa Arson de Nice

Amusant, intriguant, moqueur, le "mème" - image ou vidéo humoristique à fort potentiel viral sur le web - est devenu incontournable sur internet. Un phénomène mondiale qu'un collectif d'artistes a voulu saluer à travers plusieurs oeuvres. Ces dernières dévoilent les multiples racines de ce mouvement culturel, né sur la toile.

Article rédigé par franceinfo Culture - Margaux Bonfils
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
"Meme Monifesto", compile les très nombreuses évolutions du mème à travers le temps et le monde.  (France 3 Nice)

Trollface, Nyan Cat, Grumpy Cat (qui représentent respectivement un visage moqueur, un chaton en pixels et un chat grognon) comptent parmi les fondateurs du phénomène du "mème". Un concept né sur internet en 2006, qui désigne une image ou une très courte vidéo souvent humoristique devenue virale sur le web et les réseaux sociaux. Le "mème" a la particularité d’évoluer sans cesse grâce aux modifications des internautes et d’être universel, la plupart restant compréhensibles malgré la barrière de la langue.

C'est ce puits de créativité au langage universel qu’a voulu mettre à l’honneur un collectif d’artistes européens à la Villa Arson de Nice. Une exposition entière est consacrée au phénomène, dont une imposante œuvre composée à la manière d’une toile d’araignée. "Les "mèmes" sont arrivés à l’origine sous différents styles et configurations. Nous avons cherché à les collecter et à tous les réunir", explique Silvia Daldosso, membre du collectif Clusterduck.

Un exposition dévoile l'origine de la culture "mème" à la Villa Arson de Nice
Un exposition dévoile l'origine de la culture "mème" à la Villa Arson de Nice Un exposition dévoile l'origine de la culture "mème" à la Villa Arson de Nice

"Detective wall"

L’œuvre massive prend la forme d’un detective wall, une méthode très présente dans les séries policières quand il faut résoudre une énigme. Chaque indice est épinglé à un mur, puis ils sont reliés entre-eux par des fils rouges, pour symboliser leur lien. Ici, les indices sont remplacés par des "mèmes" emblématiques. À l’image du Feels Guy, ce dessin simpliste d’un personnage chauve inexpressif est relié à ses différentes évolutions. Le visiteur peut l’observer en pleurs, caché derrière un masque, frustré, énervé… "L’idée, c’est justement de cartographier, l’univers des mèmes et de leur donner un ordre puis d’accompagner le spectateur", précise Vittorio Parisi, commissaire d’exposition.

Le "Feels Guy" ou "Wojak", l'un des mème parmi les plus repris et détournés sur internet. (France 3 Nice)

Généalogie du "mème"

Au total, les curieux pourront distinguer dix regroupements de différentes familles étalés le long de la surface : les absurds, ugly, weird, cursed (absurdes, laids, bizarres, maudits)... Baptisée Meme manifesto, l’œuvre se veut à la frontière entre l’hommage au monde numérique et l’art contemporain. Le visiteur pourra, téléphone à la main, plonger davantage dans l’univers "mème", avec des contenus supplémentaires à découvrir en scannant plusieurs QR code au fil de sa visite.

Meme manifesto, collectif Clusterduck jusqu’au 28 août, Villa Arson, Nice.

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