Paris reste une fête : dix expositions incontournables à voir cet automne

Avec la fin de la période olympique, la saison des expositions est lancée. Et cet automne à Paris, elle est particulièrement riche avec de grands noms de la peinture et des collections d'exception. Voici notre sélection.
Article rédigé par Valérie Gaget
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 10min
Family Commission With Snake (Close up), 2007 (TINA BARNEY. COURTESY DE L'ARTISTE ET KASMIN, NEW-YORK)

Le surréalisme dans tous ses états au Centre Pompidou, les chefs-d’œuvre de la Galerie Borghèse au musée Jacquemart-André, l’or des Ming au musée Guimet, la BD au musée de l'Homme, Caillebote à Orsay... il y en a pour tous les goûts. Nous avons choisi dix expositions à ne pas rater. 

Les 100 ans du surréalisme au Centre Pompidou

Max Ernst

L'ange du foyer (Le Triomphe du surréalisme), 1937

Collection particulière (Vincent Everarts Photographie /Adagp, Paris, 2024)

Le mouvement lancé en 1924 par André Breton fête son centenaire avec une exposition extrêmement riche à Beaubourg. Près de 500 peintures, sculptures, photographies, dessins, films et documents littéraires sont réunis dans une scénographie en forme de labyrinthe. Le Manifeste du surréalisme, texte fondateur d’André Breton, les toiles de Salvador Dali, de Max Ernst, de René Magritte, les photomontages de Dora Maar, les œuvres détonantes de Dorothea Tanning côtoient des pièces moins connues venues parfois de collections privées. L’ensemble raconte l’histoire d’un mouvement visionnaire qui a révolutionné l’art au début du XXe siècle et qui conserve une forte influence sur les artistes contemporains.

Du 4 septembre 2024 au 13 janvier 2025

Les chefs-d’œuvre de la Galerie Borghèse au musée Jacquemart-André

Garçon à la corbeille de fruits, célèbre tableau du Caravage (Galleria Borghese / ph. Mauro Coen)

Pour sa réouverture, après quatorze mois de travaux de restauration, le superbe hôtel particulier du 158 Boulevard Haussman accueille les trésors de la célèbre Galerie Borghèse de Rome. Quarante tableaux et quelques sculptures, les plus belles pièces de cette collection constituée au XVIIème siècle par le cardinal Scipion Cafarelli-Borghèse sont présentées. Le Caravage, Raphaël, Titien, Boticelli, Bernin, Véronèse, Rubens... des toiles signées de la main des plus grands maîtres offrent un panorama exceptionnel sur l'art de la Renaissance et du baroque.

Du 6 septembre 2024 au 5 janvier 2025

Silex and the city, l’expo au musée de l’Homme

Jul dans l'exposition "Silex and the City" au Musée de l'Homme (MNHN-JCDOMENECH)

Plus ludique, cette petite exposition présentée au Foyer Germaine Tillion, accompagne la sortie du film et de La clé, dixième album de la célèbre bande dessinée de Jul. Elle permet de pénétrer dans les coulisses de la fabrication et de comprendre comment le facétieux Jul fait évoluer son petit monde préhistorique. Où puise-t-il ses références, son vocabulaire ? Quelles sont les différentes étapes de la création de ses albums ? La seconde partie de l’exposition confronte les aventures de la célèbre famille Dotcom aux connaissances scientifiques. Retrouve-t-on dans les collections du Musée de l’Homme les étranges outils représentés dans la BD ? Quels rapports les hommes et les femmes préhistoriques entretenaient-ils avec les animaux ? Comment l’art est-il né ? De ces questions naît un dialogue entre Jul, historien de formation et Antoine Balzeau, paléoanthropologue au Musée de l'Homme. C'est à la fois instructif et drôle.

Du 11 septembre au 29 décembre 2024

L'or des Ming au musée Guimet

Epingles à cheveux à décor de dragon de la Dynastie Ming en filigrane d'or serti de rubis. (PETER VIEM KWOK'S DONG BO ZHAI COLLECTION / MUSEE DES BEAUX ARTS DE XI'AN)

Cette exposition inédite vous invite à découvrir le faste de la cour impériale des Ming, une prestigieuse dynastie qui a régné sur la Chine de 1368 à 1644. L'accent est mis sur l'art très codifié de la parure féminine révélant le luxe et la délicatesse des bijoux portés par les élégantes de l’époque (colliers, boucles d'oreilles, épingles à cheveux... ), de la Cité interdite aux grands palais des élites fortunées. Très peu d’objets en or remontant à cette époque sont parvenus jusqu’à nous. Les trésors présentés proviennent du musée des Beaux-arts de Qujiang (Xi’an) qui a prêté des pièces d’orfèvrerie remarquables, notamment des coiffes et des vases datant de cette période considérée comme l’un des âges d’or de la civilisation chinoise, à l’occasion de la célébration du soixantième anniversaire des relations diplomatiques entre la France et la Chine.

Du 18 septembre au 13 janvier 2025

Duo de femmes au Jeu de Paume 

Musical Chairs (Chaises musicales) (TINA BARNEY. COURTESY DE L'ARTISTE ET KASMIN, NEW-YORK)

À l'occasion des vingt ans du musée, honneur aux dames avec deux nouvelles expositions : Tina Barney. Family Ties (Liens familiaux en français) et Chantal Ackerman, travelling (Voyager en français). La première, née en 1945, photographie sa famille et ses amis au tournant des années 70. Ils appartiennent, comme elle, aux milieux privilégiés de la côte Est des Etats-Unis. Son œil aiguisé observe les rituels familiaux et s'intéresse particulièrement aux relations entre les générations, aux codes vestimentaires et aux liens entre ses modèles et leur cadre de vie. Ses portraits colorés, souvent de groupe et en grand format, établissent aussi un dialogue avec la peinture classique. Plus connue en France, la cinéaste belge Chantal Ackerman est morte à Paris en 2015 à l'âge de 65 ans. De ses débuts à Bruxelles à ses dernières installations, l'exposition revient sur son parcours avec des images et des archives. C'est l'occasion de découvrir ou de redécouvrir son travail artistique intense. 

Du 28 septembre au 19 janvier 2025

Caillebotte au Musée d'Orsay

Gustave Caillebotte
Partie de bateau, vers 1877-1878 (MUSEE D'ORSAY, DIST. RMN-GRAND PALAIS / SOPHIE CREPY)

Ses tableaux les plus importants, ses pastels, ses dessins mais aussi des photos et des documents... l’exposition titrée Peindre les hommes réunit 70 œuvres de ce maître de l'impressionnisme. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, il a fait entrer dans la peinture des figures nouvelles : l’ouvrier urbain (les célèbres Raboteurs de parquet), le sportif, l’homme nu dans l’intimité de sa toilette, l’homme au balcon (Jeune homme à sa fenêtre). Il représente les hommes de son entourage et son environnement immédiat. L’exposition se concentre sur sa prédilection pour les portraits d’hommes. La nouveauté de ces images porte au cœur de l’impressionnisme une profonde interrogation sur la condition masculine. Le tableau Partie de bateau, trésor national récemment acquis par le musée d’Orsay sera particulièrement mis en valeur. 

Du 8 octobre au 19 janvier

Zombis au musée du Quai Branly-Jacques Chirac

Personnage bizango d'Haïti. (MUSEE DU QUAI BRANLY-JACQUES CHIRAC / THIERRY OLLIVIER / MICHEL URTADO)

Les zombis sont partout : sur les écrans de cinéma et de télévision, dans les bandes dessinées et même dans les rues, les soirs d'Halloween. Que nous disent-ils de nous-mêmes et d'où viennent-ils ? L'exposition entend répondre à ces questions en partant sur les traces originelles des zombis en Afrique puis en Haïti, leur territoire exclusif et en revisitant tout ce qui a été dit et écrit sur ces "non-morts" effrayants. Des statuettes hyperexpressives, notamment des fétiches bizangos aux couleurs rouge et noire, seront présentées. Parallèlement à l'exposition, un cycle de cinéma, du 31 octobre au 3 novembre proposera six films sur ces morts-vivants au succès planétaire.

Du 8 octobre au 16 février 2025

Jackson Pollock au musée Picasso

Jackson Pollock
Mask (1941) (POLLOCK-KRASNER FOUNDATION /ADAGP, Paris 2024)

L'exposition restitue le contexte artistique et intellectuel dans lequel Jackson Pollock, maître de l'abstraction américaine, a évolué. Elle se concentre sur la période allant de 1934 à 1947, autrement dit, sur les débuts de sa carrière. Le parcours chronologique et thématique présente une centaine d'œuvres et revient sur les diverses sources ayant nourri ses recherches de jeune artiste croisant l'influence des arts amérindiens à celle des peintres de l'avant-garde européenne dont Pablo Picasso. L'intensité et la singularité de son travail apparaissent dans leurs différentes dimensions (peinture, gravure, sculpture), de ses premières réalisations marquées par l'influence des muralistes mexicains à l'apparition de ses premiers drippings en 1947. Cette technique, à jamais attachée à son nom, consiste à projeter la peinture de manière aléatoire sur la toile posée à même le sol, geste qui lui valut le surnom de "Jack the dripper"

Du 15 octobre au 19 janvier 2025

Les figures du fou au Louvre

Portrait de fou regardant à travers ses doigts (Maître de 1537) (ANVERS THE PHOEBUS FOUNDATION)

Si l'expression "Plus on est de fous plus on rit" est juste, on va beaucoup s'amuser cet automne dans le plus grand musée d'art du monde. Pour sa réouverture après un an et demi de travaux, le hall Napoléon accueille de multiples incarnations de la figure du fou. Entre le XIIIe siècle et le milieu du XVIe siècle, la notion de folie a inspiré et stimulé la création artistique. Associé à la critique sociale, le fou servit parfois à véhiculer les idées les plus subversives. Au tournant du Moyen-Age et de la Renaissance, sa figure est même devenue omniprésente comme le montrent l'art de Bosch puis celui de Bruegel. Cette exposition rassemblera plus de 300 œuvres : sculptures, médailles, manuscrits enluminés, gravures, peintures sur panneau, tapisseries...Capable du meilleur comme du pire, le fou est tour à tour celui qui divertit, met en garde, dénonce, inverse les valeurs, voire renverse l’ordre établi. 

Du 16 octobre au 3 février 2025

Le trompe-l’œil à Marmottan

Jean-Étienne Liotard
Trompe-l’oeil au portrait de Marie-Thérèse d’Autriche (Vers 1762-1763) (PARIS, COLLECTION SYLVIE LHERMITE-KING)

Une toile lacérée à coups de lame de rasoir, une Joconde qui crève son papier cadeau, un portrait de l'archiduchesse d'Autriche dissimulé par un panneau de bois plus vrai que nature... Ces trompe-l’œil ont été réalisés par des peintres virtuoses et un peu magiciens qui s'amusent à nous abuser. Un art pratiqué dès l'Antiquité. La tentation est grande de toucher la toile pour vérifier par soi-même ce qui est vrai et ce qui est faux. Le bel hôtel particulier de Jules et Paul Marmottan accueille plus de 80 peintures et sculptures pour se transformer en galerie de l'illusion. Laissez-vous tromper par le talent de Jean-Etienne Liotard, de Charles Bouillon, de Louis-Léopold Boilly, d'Henri Cadiou ou encore de Paul Ducordeau.

Du 17 octobre au 2 mars

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