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Matisse à l'Orangerie, "une exposition sur le doute d'un artiste et sur sa capacité à se renouveler, à se réinventer"

Le peintre Henri Matisse est à l'honneur à Paris au Musée de l'Orangerie pendant trois mois. Une exposition sur ses créations des années 1930 est ouverte depuis le 1er mars.
Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Vue de l'exposition Matisse avec au fond "Le chant", décor peint en 1938 et présenté pour la première fois en France. (ANNE CHÉPEAU / FRANCEINFO)

Au début des années 1930, Henri Matisse est à 60 ans un artiste largement reconnu. Son travail est promu par la revue Cahiers d'art. Pourtant, il doute et traverse une crise d'inspiration. Ce sont ces années marquées par un long voyage qui le conduit notamment en Polynésie et aux États-Unis auxquelles s'intéresse cette exposition "Matisse Cahiers d’Art – Le tournant des années 1930" au Musée de l’Orangerie à Paris jusqu’au 29 mai.

L'exposition rassemble plus d'une centaine d'œuvres. "C'est une exposition qui est à la fois sur le doute d'un artiste et sur sa capacité à se renouveler et à se réinventer, explique Cécile Debray, la commissaire de l'exposition. On suit pas à pas cette crise, cette réflexion, ce temps de pause grâce au dessin et à la sculpture et la floraison, presque, de peintures à partir de 1935-1936, qui forment la dernière partie de l'exposition."

On peut y voir des études préparatoires de La danse, une œuvre-clef de ces années 1930. Ce grand décor réalisé pour la Fondation Barnes aux États-Unis permet à Matisse de réinventer son art. Pour sa composition, il utilise des formes découpées dans des papiers gouachés, une technique de travail inédite.

Des œuvres rarement exposées en France

Jusqu'en 1935, Matisse privilégie le dessin et la gravure. Ensuite, la peinture reprend ses droits, avec notamment Le grand nu couché, exceptionnellement prêté par le musée de Baltimore. "C'est une toile qu'il a travaillée par étapes successives, longuement, détaille Cécile Debray, et toutes ces étapes ont été documentées par des photographies qui montrent comment Matisse, partant d'un dessin relativement naturaliste, relativement réaliste, va progressivement le styliser pour arriver à cette représentation qui est ce nu rose."

"Le grand nu couché" d'Henri Matisse, prêt exceptionnel du musée de Baltimore, pour l'exposition "Matisse Cahiers d’Art – Le tournant des années 1930", au Musée de l’Orangerie à Paris, jusqu’au 29 mai. (ANNE CHÉPEAU / FRANCEINFO)

"C'est une toile pré-pop, qui est extrêmement audacieuse et extrêmement belle. Elle est sans doute l'une des plus reproduites de l'œuvre de Matisse."

Cécile Debray, commissaire de l'exposition

à franceinfo


Autre pièce majeure de l’exposition : Le chant, présenté pour la première fois en France. "C'est un décor qui a été fait pour l'appartement d'un collectionneur américain et qui montre quatre figures : l'une dort, les deux autres écoutent et on a la chanteuse sur le côté droit", décrit la commissaire d'exposition. Cette œuvre a traversé l'Atlantique en 1938, et "n'est jamais revenue ici, n'a jamais été montrée à nouveau au public".

L'exposition s'achève avec une série de toiles autour du thème des blouses roumaines portées par les modèles qui posent pour le peintre. Elles témoignent du renouveau de la peinture de Matisse.

"Femme assise dans un fauteuil", d'Henri Matisse, une des peintures de la série des blouses roumaines. (ANNE CHÉPEAU / FRANCEINFO)

L'exposition Matisse au musée de l'Orangerie à Paris : visite avec Anne Chépeau

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