Rencontres d'Arles : identités, regards sur le monde et hommages dans une édition resserrée
Les Rencontres de la photographie d'Arles ont annoncé le programme de l'édition 2021, resserrée dans le centre de la ville et adaptée aux restrictions sanitaires : une vingtaine d'expositions sur les identités, des regards sur le monde, et des hommages à Charlotte Perriand ou Sabine Weiss
Les Rencontres de la photographies d'Arles 2021, qui auront bien lieu cet été, du 4 juin au 26 septembre, seront "resserrées" autour d'expositions moins nombreuses présentées dans le centre ville, et adaptées aux exigences sanitaires.
Les premières Rencontres du nouveau directeur, Christoph Wiesner, présenteront des expositions prévues l'an dernier, comme celles consacrées à Charlotte Perriand et au Sud-africain Pieter Hugo, à côté d'une nouvelle programmation. L'édition 2020, dont le programme imaginé autour du thème de la résistance, avait été annoncé au moment du premier confinement, avait dû être finalement annulée.
Des jauges réduites et des réservations en ligne
"Les restrictions sanitaires vont nous obliger évidemment à nous adapter", a déclaré à l'AFP Christoph Wiesner, nommé à la tête du grand festival de photographie en juin 2020, en remplacement de Sam Stourdzé, nommé directeur de la Villa Médicis. Une jauge d'une personne pour 10 m2 est prévue dans les salles d'exposition, ainsi que des réservations de créneaux horaires grâce à une application. Et les traditionnelles soirées de début juillet au Théâtre antique sont annulées. Des lieux nouveaux seront investis, comme la Chapelle des Jésuites, et plusieurs expositions seront affichées en extérieur, dans plusieurs jardins d'Arles, notamment le jardin d'été.
Une section sera consacrée aux "identités" : une exposition explorera la représentation de la masculinité depuis les années 1960 et le rôle critique de la photographie et du cinéma dans la manière de la voir dans la culture contemporaine. L'exposition "The New Black Vanguard" réunira des photographes afro-américains et afro-européens, entre art, mode et photographie, qui interrogent la représentation du corps noir et de la vie des Noirs. Une autre exposition s'intéressera à la scène de la photographie latino-américaine féministe ("Puisqu'il fallait tout repenser).
Identités et horizons lointains
Invitation au voyage, encore, avec la section "Atlas", qui porte les regards sur des horizons lointains. Huit jeunes photographes et une cinéaste, à la fois acteurs et observateurs, racontent la révolution qui a éclaté au Soudan en décembre 2018 ("Thawra"). Une exposition au Palais de l'Archevêché, déjà prévue pour l'an dernier, présentera une centaine de portraits du photographe sud-africain Pieter Hugo. Au programme également, des portraits que Stéphan Gladieu a pu réaliser en Corée du Nord. Ou encore l'exposition de Chow & Lin, deux photographes malaisien et singapourien, qui ont enquêté dans 36 pays à travers le monde, confrontant les aliments que le seuil de pauvreté permet d'acheter, photographiés des feuilles des journaux locaux.
Une exposition, au programme en 2020, célèbre Charlotte Perriand. Plus connue comme figure du design qui a révolutionné la manière d'habiter, elle était aussi photographe et grande collectionneuse de photographie. Elle a notamment réalisé de grands photomontages politiques.
"Une constellation de lucioles"
Une rétrospective de Sabine Weiss, dernière grande figure de la photographie humaniste qui fête ses 97 printemps cette année, montrera la richesse de l'oeuvre de celle qui a remporté l'an dernier le prix Women in Motion décerné par les Rencontres malgré l'annulation du festival.
L'exposition "Jazz Power" reviendra sur vingt ans (1954-1974) de la revue Jazz Magazine qui a témoigné des luttes pour les droits civiques aux Etats-Unis, révélant la dimension politique du jazz.
Cet été, les 11 photographes sélectionnés pour le Prix découverte Louis Roederer seront particulièrement mis en avant, exposés en plein centre d'Arles, dans l'église des Frères Prêcheurs, où la commissaire Sonia Voss les fera dialoguer entre eux.
"Si l'horizon n'est pas encore dégagé, si la lumière sera encore tamisée" en raison de la crise sanitaire, Christoph Wiesner espère que l'été arlésien "sera comme une constellation de lucioles", a-t-il confié à l'AFP.
Juste avant le début des Rencontres, la Fondation Luma Luma Arles dédiée aux arts ouvrira complètement ses portes le 26 juin 2021 sur le site des anciens ateliers SNCF qui a été un haut lieu du festival de photographie.
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