Rencontres de la photographie d'Arles 2024 : un regard sur le monde en image
Pour cette 55e édition des Rencontres de la photographies d'Arles, du 1er juillet au 29 septembre 2024, ce sont plus de cinquante expositions dans le In et près d'une centaine dans le Off. Christoph Wiesner, directeur des Rencontres d'Arles qualifie "le festival de sismographe" car selon lui, les photographes présents à Arles observent le monde avec acuité. Visite guidée de cette édition au sous-titre Sous la surface en quinze expositions.
1 Mary Ellen Mark : l'humanité d'une photographe
Mary Ellen Mark est une photographe américaine (1940-2015) attirée par les marges et les laissés-pour-compte. Son exposition Rencontre présente des projets aussi différents dans les thèmes que similaire dans le regard que porte l'Americaine sur les personnages qu'elle capte.
Que ce soient, les femmes placées en institution à l'Oregon State Hospital ou les prostituées de Mumbai, les jeux d'enfants dans Central Park ou les familles de cirques itinérants en Inde, on peut parler d'humanité.
Christoph Wiesner nous décrypte son travail : "Elle vient de la street photographie, elle s'est énormément engagée auprès des déshérités au long cours. Et elle a suivi les gens qu'elle photographiait sur plusieurs années."
"Il y a une grande humanité dans son regard et une manière de capter les différentes émotions", rajoute Aurélie de Lanlay, directrice adjointe du festival. "Il y a à la fois des photos très dures quand elle capte la détresse des femmes en situations d'addiction et aussi des moments de tendresse maternelle très universelle."
2Cristina De Middel : "Les migrants sont des héros"
Cristina De Middel est une photographe espagnole, vivant au Brésil et travaillant pour l'agence Magnum. À Arles, entre mise en scène, métaphores et photographie documentaire, elle présente une série Voyage au centre sur la migration des Mexicains vers l'oasis que seraient les États-Unis. "Les migrants sont des héros", déclare-t-elle devant ses photos pour rendre hommage à leur courage.
Cristina De Middel est née à Alicante en Espagne, a vécu au Mexique et séjourne actuellement au Brésil. Dans la majestueuse église des Frères Prêcheurs, elle sillonne les cimaises en forme de murs et de frontières sur lesquelles sont accrochées ses photographies pour nous expliquer sa démarche. "C'est un projet qui m'a pris sept ans", preuve de sa persévérance. "En lisant la presse mexicaine, j'ai été étonnée qu'elle présente toujours les migrants comme dangereux ou au contraire comme des lâches qui quittent leur pays."
Elle ajoute : " Pour moi, des gens qui quittent tout, traversent dans des conditions très difficiles et dangereuses le pays pour accéder à un pays qui ne veut pas d'eux et envoyer l'argent à leurs familles, méritent mieux que ce jugement".
Le résultat : entre photo documentaire et mise en scène, cette série est un roman d'aventures empli de magie, de violence, d'humour et d'espoir en l'honneur des migrants. A découvrir aussi dans le catalogue Voyage au centre du monde aux Editions Textuel.
3Sophie Calle, rendez-vous aux catacombes
Finir en beauté, Sophie Calle a le sens du titre. Et de la mise en scène. Dans les couloirs suintants d'humidité, au milieu des flaques de boue, des gouttes à gouttes venant du plafond, contre ces vieilles pierres moisies, elle a accroché ou déposé à terre ses images. Le lieu : les cryptes romaines en dessous de la mairie de la ville. En s'enfonçant dans les galeries, le visiteur découvre aussi de vieux objets, des robes pendues ou des trousseaux de clefs dans une pénombre inquiétante.
La raison de ce mausolée souterrain, une inondation dans les réserves de l'artiste. Ces tirages attaqués par les moisissures sont déclarés nocives et inutilisables par les experts, donc à jeter.
"Oui, j'en fais un rituel, une cérémonie et comme les photographies sont foutues, j'ai intitulé l'exposition Finir en beauté, car c'est une fin plus gaie que prévu. J'étais KO quand j'ai perdu ces tirages, quand on m'a annoncé qu'ils étaient perdus, mais les montrer ici, c'est une manière de se relever du KO, une manière de retomber sur mes pattes", nous dit-elle pour expliquer cette installation intrigante dans ce lieu fascinant. À découvrir aussi dans Finir en beauté aux Editions Acte Sud.
4Trop gros légume pour être vrai
L'Intelligence artificielle s'invite depuis quelques années dans les festivals photos. En 2023, le lauréat du Sony World Photography Award, l'Allemand Boris Eldagsen avait trompé son monde et reconnu qu'il avait généré sa photo grâce à l'IA. Il avait ensuite refusé son prix pour alerter sur les dangers de cette invention.
Christoph Wiesner qui programme les Rencontres a choisi le chemin de la pédagogie avec l'exposition Le fermier du futur de Bruce Eesly. "La première image de cet enfant avec son fenouil géant, cela fait rire, mais on peut développer le sens critique avec le sourire et on n'est pas obligé d'avoir une vision catastrophique des choses. Ce qu'il faut, c'est apprendre à discerner ce qui a été fait par l'IA et ce qui a été fait par le photographe. C'est de l'éducation à l'image."
Pour cette série drôle et absurde, Bruce Eesly a choisi de détourner l'iconographie de l'âge d'or du progrès et ses croyances en un monde meilleur, celui des années 1960. C'était le temps de l'agriculture intensive, des bricolages génétiques pour faire plus gros, plus vite, plus fort.
Il produit grâce à l'IA de nouvelles images proches de cette propagande. Il invente une fausse revue qui vante les mérites du progrès jusqu'à l'absurde. Cela ressemble à un catalogue retrouvé dans les archives d'une industrie mais tout est faux. Et plein de défauts que le visiteur est appelé à dénicher.
Pour lui, les défauts générés par l'IA racontent l'absurdité de ces choix industriels. "Quand on regarde cette période aujourd'hui, on voit que l'on n'a pas compris la complexité de la nature, que ce monde meilleur promis amène à l'obscurité par péché d'orgueil. Ces photos absurdes racontent l'absurde de ces projets, ces légumes sont beaux mais ridicules", dit-il à Franceinfo culture. "L'IA me permet de raconter cette absurdité".
Ces trop gros légumes et ces ingénieurs appliqués à transformer le monde font rire jaune. À découvrir dans New Farmer de Bruce Eesly.
5Stéphane Duroy et son XXe siècle
Nous retrouvons Stéphane Duroy ce matin-là en bonne compagnie à Croisière, lieu d'exposition traditionnel des Rencontres. Il papote photo avec Harry Gruyaert, photographe belge et nous raconte avoir détruit l'ensemble de son travail de commande pour ne garder que la substantifique moelle. Preuve de la radicalité de sa démarche, "une œuvre singulière, irréductible au classement", dit le cartel à l'entrée. "J'ai 76 ans et j'ai cela derrière moi, c'est cinquante ans de boulot en soixante photographies", nous dit-il.
Ce projet est bâti sur trois destinations et trois réflexions sur le monde. En Angleterre et en Irlande, Duroy raconte les épreuves de la vie et l'ennui. À Berlin et en Pologne, c'est la grande histoire qui bouleverse les destins, avec la Grande Guerre, la Shoah et la guerre froide. Il finit ce voyage historique avec les États-Unis et les récits photographiques sur l'exil pour détruire et reconstruire sa vie.
Les images sur la Shoah sont une des grandes problématiques des photographes. Comment représenter l'innommable. Stéphane Duroy s'y attaque avec intelligence. "Bien que cela soit inimaginable et que cela dépasse l'entendement humain – car l'homme occidental a été au bout du Mal –, j'ai choisi comme images le monument de Verdun "le mort-homme" pour la guerre de 1914 ; puis une capture de l'exposition des enfants déportés au musée d'Auschwitz pour signifier cet anéantissement de détruire et de les photographier, et il y a les traces du camp sous la neige, le silence, et une femme qui coupe de l'herbe avec une faux au bord des ruines du camp." En à peine huit à neuf images, Stéphane Duroy résume l'effroyable du XXe siècle. A découvir dans Stéphane Duroy par Hervé Le Goff aux Editions Actes Sud
6Stephen Dock, la guerre en écho
C'est une série qui pourrait raconter la guerre en frontal. Stephen Dock fut un jeune photoreporter de 22 ans en Syrie dans les années 2010. Mais aujourd'hui, il plonge dans ses archives et veut exposer une autre histoire. Ces images sont recadrées, sont agrandies, étirées, le numérique est rephotographié à la chambre argentique puis photocopié. On pourrait dire qu'il froisse, qu'il torture ces images d'origine pour être au plus profond des clichés.
Pour que le spectateur se confronte à une autre douleur. "J'avais très envie de me débarrasser du factuel et d'entrer dans une autre façon de montrer ce travail", nous dit-il.
À la vision de cette série, les images ont en effet perdu leur sens documentaire, mais l'inquiétude, la peur, la solitude se lit dans ces visages, dans ces scènes où l'on reconnaît l'éternel effroi de la guerre. Stephen Dock ajoute : "Le message, ce n'est pas de dire que c'est bien ou que c'est mal parce que ça, on n'y arrivera jamais. Mais c'est avant tout de rappeler que la guerre, en fait, c'est la vie. Parce qu'on parle toujours du conflit comme si c'était la mort : ici, c'est 40 morts, là, 60... Mais un conflit, c'est avant tout de la vie et ce sont des gens qui fuient la mort, l'humain au centre." Ainsi, paradoxalement, les images produites par Stephen Doke plongent mieux que les unes des magazines dans l'inquiétante frayeur de la guerre.
7 Galerie Anne Clergue, un boîtier de la taille d'un camion
Les fabricants d'appareil photo peuvent toujours vanter la miniaturisation de leur matériel. L'industrie des smartphones argue de la puissance de leur processeur, Maciej Markowicz exposé chez Anne Clergue s'en fiche. La lenteur et le temps d'exposition long sont ses credos. En 2017, il fabrique sa chambre photographique sur un bateau et il navigue à 8 km/h pour capturer les paysages des rivières et canaux d'Europe. Cette année, projet encore plus radical, c'est son camion, son Volkswagen Transporter qui devient son appareil photo. Une chambre argentique, un temps d'exposition de 8 secondes et le voilà parti sillonner les routes de Camargue pour des tirages unique à la couleur du cibachrome, un peu flou, très poétique. Les paysages de Van Gogh, une œuvre unique. Markowicz dit que "depuis qu'il a frôlé la mort durant son enfance, il se bat avec la nature éphémère du monde en ralentissant le temps".
Autre éloge de la lenteur avec Michael Ackerman, lui aussi exposé à la Galerie Anne Clergue. Mais une autre destination, cette fois-ci vers l'Inde, New York ou Carcovie. Lui aussi se moque de la technologie. Il utilise des appareils simples, même en plastique, de peu de valeur. Les deux photographes sont réunis sous le joli nom de Le monde flottant. Dans la galerie règne une atmosphère en apesanteur luttant contre un monde qui risque de se prendre le mur et de s'y fracasser.
8Les photographes japonais face au cataclysme
Le Japon est l'invité des Rencontres et propose un retour en image sur l'histoire récente et tragique de ce pays. Le 11 mars 2011, un séisme de magnitude 9 secoue la côte nord-est du Japon. Le fond du Pacifique se fracture, déclenchant un tsunami qui atteindra par endroits 30 mètres de haut et détruira tout sur son passage. La vague atteint la centrale de Fukushima. Un accident nucléaire sans précédent. Quelques années après, ils sont neuf photographes à l'Espace Van Gogh à porter leur regard sur l'après catastrophe.
Kanno Jun, dix ans plus tard revient sur les lieux du crime nucléaire, de la catastrophe et telle des photos de famille fait poser ces cousins qui semblent vivre dans un coin serein de leur enfance.
Les images et objets de Suzuki Mayumi sont les plus émouvants de l'exposition. Des reliques. Elle a retrouvé un boîtier 6x6 dans l'atelier de son père, complètement détruit, abîmé, un objet ruiné par la catastrophe. Juste au-dessus d'une vitrine, elle propose des photographies boursoufflées, moisies mais restaurées après les dégâts causés par le tsunami. Dernière étape : la photographe est partie photographier avec cet appareil blessé. Le résultat de cette lentille cassée et de ces mécanismes rompus, des images étranges mais qui racontent les blessures de cette région et des habitants de Fukushima.
Réplique où comment le Japon a trouvé une énergie presque aussi forte que la catastrophe pour trouver le chemin de la résilience et résister à la censure.
9Ishiuchi Miyako, les retrouvailles avec sa mère
Nous restons au Japon avec Ishiuchi Miyako. "Je ne m'entendais pas très bien avec ma mère de son vivant, mais tandis que je photographiais ses affaires, il m'a semblé que la distance entre nous se réduisait peu à peu." Aux murs de la salle Henri-Comte, de grands formats de ce qui ressemble, ici aussi, à des reliques. Les vêtements, le reste d'un vieux tube de rouge à lèvres ou l'on pense deviner les traces des lèvres de sa mère, autant de souvenirs vieux de vingt-quatre ans. La mère de l'artiste étant décédé il y a vingt-quatre ans.
Ishiuchi Miyako documente ainsi les objets inanimés, au destin funeste appartenant au passé. Dans Hiroshima en 2017, elle mettait en scène les vêtements et accessoires des victimes du bombardement atomique du 6 août 1945. Dans sa série Frida, elle a immortalisé les effets personnels de l'artiste mexicaine Frida Kahlo gardés intacts dans sa salle de bains fermée pendant cinquante ans.
"Prendre une photographie, dit-elle, c'est mesurer la distance qui nous éloigne du sujet et rendre visible les choses invisibles qui reposent sous la surface."
10Fashion Army : les costumes de l'armée américaine
Comment, à partir de 14 134 scans de négatifs issus du Natick Soldiers Systems Center, centre de recherche et développement de l'armée américaine, raconter l'influence du vêtement de l'armée américaine sur la mode ou le cinéma d'aujourd'hui ? Et à quoi servaient ses curieuses images où les mannequins sont mal à l'aise et posent maladroitement. Matthieu Nicol, commissaire de l'exposition qui a étudié ce fond, aime la photo vernaculaire. Il tient à faire remarquer qu'il ne faut pas se tromper sur l'aspect pop de ces images plaisantes et colorées. "Ces images graphiques et colorées, parfois drôles aujourd'hui, ont été produites par la plus grande armée du monde, pour documenter la préparation logistique de cette machine à tuer." Pendant le parcours de l'exposition, le visiteur balance entre amusement et découverte de la propagande.
"Les dernières images sont produites après la chute du mur de Berlin, quand c'est la fin de l'histoire et de la guerre pensent certains. Mais il y a un côté LOL de ces images, ces masques antichimiques avec un sac style Balenciaga".
Nous voyons bien l'influence sur la mode d'aujourd'hui. "Quand on voit le défilé haute couture Vuitton par Pharrell Williams, l'imprégnation et l'influence du vêtement militaires sur la mode saute aux yeux, mais c'est quand même glaçant."
11 Lea Lund et Erik K, le dandy et sa photographe
C'est une silhouette connue des Arlésiens comme des visiteurs des Rencontres. L'élégance du dandy, le style du poseur souriant. Il sillonne la ville à vélo et le monde se retourne sur lui. C'est Erik K. Elle, c'est Lea, la photographe. Lea Lund capture le personnage à travers le monde qu'ils sillonnent comme des voyageurs des années 1970, insouciants et bohèmes.
"Porter le beau au sommet", nous dit-il. Léa est Suisse, il est d'origine zaïroise, et le couple expose dans le monde entier. La façade de leur galerie est tapissée de grand format qui attire l'œil des festivaliers qui finissent toujours par s'arrêter pour découvrir ce roman-photo XXL, sûrement aussi un roman-photo d'amoureux.
12Arles déchirée par Étienne Racine
Étienne Racine, lui aussi, est installé dans le centre de la vieille ville. Et lui aussi colle aux murs ses grands formats, tel un graffeur de papier. Un même procédé mais un style bien différent. Grande silhouette du type qui a voyagé et bourlingué. Dans sa galerie, il nous raconte qu'il vient du graffiti et, en 2018, colle ses premières images géantes sur les murs de la ville. "Je rentrais de voyage, j'aimais photographier, j'aimais exposer, mais il manquait l'énergie du graf. Le collage, c'est physique, j'ai retrouvé l'adrénaline du geste, du mur." Et il rajoute avec son sens de la formule : "C'est de la photo de rue par un mec à la rue."
"L'affiche a un caractère artisanal, alternatif, elle est vouée à disparaître", écrivait-il, il y a quelques années. Aujourd'hui, dans sa galerie, les tirages d'art de ces Arles déchirées côtoient son catalogue stylé fanzine. Pas tant que cela à la rue, la photographie d'Étienne Racine.
13Le papier Antemoro en majesté
Dans le monde de l'image, il n'y a jamais un grand nom de photographe sans son tireur associé. Si la photographie est un cadre, une lumière, un regard, elle est aussi un tirage. Et qui dit tirage, dit choix du papier. À l'hôtel Jules César sur le boulevard des Lices, MGallery propose une série de clichés noir et blanc tirés sur un papier précieux et délicat. Le papier Antemoro, une merveille. Il est produit uniquement à Madagascar, à partir des écorces d'avoha. Un procédé ancestral, crée au XIIe siècle, et artisanal, qui donne la sensation que les images sortent de vieux livres d'histoire. Un rendu soyeux sur ce papier épais aux faux airs de parchemin. Des noirs profonds et une gamme de gris délicats.
Ce papier est une découverte rare. Le récit : L'empreinte de l'île rouge, une série d'une trentaine d'images racontant la vie à Madagascar avec quiétude et joie de vivre. Un choix orchestré par James Vil qui a la volonté de raconter cette île dans toute sa lumière.
14Michel Medinger : le surréalisme et l'humour
C'est la porte à côté sur le boulevard des Lyces. Une ancienne église, la chapelle de la Charité, mais gare aux croyances et bigoteries. Michel Medinger est un artiste dada et luxembourgeois aux images iconoclastes. Le cartel à l'entrée de ce vénérable lieu dit de lui qu'il est alchimiste extravagant et ancien sportif olympique. A chacun son C.V..
C'est ainsi que le visiteur se retrouve face une Marie fessant ce qui semble bien être Jésus. Collectionneur et chineur, il assemble des objets qui ne devraient jamais se rencontrer pour créer ses scènes surréalistes. "Les associations d'objets étranges et incongrus qu'il imagine créent des images surprenantes, parfois dérangeantes. Des photographies où le fantastique, l'érotisme et la mort se côtoient sans cesse", dit de lui Sylvie Meunier, commissaire de ce bric-à-brac réjouissant et élégant.
15Marine Lanier en altitude
À Arles, durant les Rencontres, le festivalier finit toujours par chercher l'ombre, harassé par la énième visite d'expositions et la canicule qui rôde. Donc finissons ce tour d'horizon par un parc et ses bancs ombragés pour prendre le frais. Le lieu porte le joli nom de Jardin d'été et donne accès à la vieille ville. C'est là que Marine Lanier a installé ses grands formats. Des clichés venant aussi de l'altitude. "Situé face aux glaciers de la Meije, le jardin du Lautaret, perché à 2 100 mètres, est le jardin d'altitude le plus haut d'Europe. Il représente un conservatoire unique de la diversité de la flore alpin", nous dit le catalogue de l'exposition.
En associant de délicats portraits des jardiniers qui travaillent dans ce conservatoire de la nature aux plans film des plantes de ce jardin, Marine Lanier, qui a intitulé son travail Le jardin d'Hannibal, espère que le changement climatique imposera des solutions. "Il m'est apparu que ce "jardin-laboratoire" était à l'image du combat d'Hannibal : un bastion de résistance de notre monde contemporain face au changement climatique."
Les Rencontres de la photographie d'Arles jusqu'au 29 septembre 2024
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