: Reportage Des armes, des silex, des poteries... À Paris, une exposition dévoile plus d'une centaine d'objets recueillis dans la Seine
Plonger dans la Seine pour raconter une histoire de son exploitation, de l’occupation de ses berges depuis la préhistoire. À partir de mercredi 31 janvier, le musée de la crypte archéologique de l’île de la Cité, à Paris, vous propose de découvrir 150 objets recueillis dans et sur les rives du fleuve qui traverse la capitale.
Des silex néandertaliens sortis de l’ancien lit de la Seine, fleuve tumultueux durant la préhistoire, ouvrent cette exposition déployée dans ce musée installé sous le parvis de Notre-Dame de Paris. Vous y croiserez également un morceau de pieux en chêne datant d’un premier pont gallo-romain, des statuettes votives d’une époque antique où l’on honorait Sequana, déesse associée à la Seine, ou encore toute une série de poteries et d'objets de l'époque médiévale ou contemporaine.
Des objets mystiques et des objets pratiques
Se dessine ainsi chronologiquement une histoire de la Seine et de ses proches occupants. Un dialogue imaginé par la conservatrice du patrimoine et commissaire scientifique de cette exposition, Sylvie Robin. "Il y a des objets qui sont un peu mystiques, décrit-elle. C’est en rapport avec une spiritualité, qu'elle soit dédiée à des divinités antiques ou à la vierge ou à ses saints. Il y a des objets pratiques, des cuillères, des clés, qui atterrissent dans la Seine pour d'autres raisons."
Parmi ces objets, un sujet est un peu à part, celui des armes : "On n'arrive pas à cerner exactement, à toutes les périodes, qu'est ce qui fait qu'on jette des armes dans la Seine. Est-ce que c'est pour empêcher que ces armes après soient récupérées par d'autres ? Est-ce que c'est pour demander une victoire ou pour remercier d'une victoire ? On rejoint un peu la fonction de l'ex-voto dans le jet d'armes dans la Seine."
Une pêcherie de l'époque gallo-romaine
La Seine à dompter, à honorer ou à exploiter également cette pêcherie du début de notre ère installée une centaine de kilomètres en amont de Paris et dont des nasses parfaitement conservées ont été retrouvées : "C'est très important parce qu'à Paris, les berges ont été très remaniées. On n'aura jamais la possibilité de découvrir une pêcherie, comme on a découvert à Pont-sur-Seine. Ça nous apprend vraiment comment les Gallo-romains ont exploité leur périmètre, leur entourage, leur environnement. Ils ont su exactement ou positionner la pêcherie pour que l'eau soit un peu stagnante pour recueillir plus facilement les poissons. C'est une grande maîtrise des techniques de pêche."
L’exposition est aussi l’occasion de découvrir les vestiges, mis au jour lors de fouilles, à la fin des années 60 sur cette Île de la Cité, comme un mur d’enceinte du 4e siècle ou des thermes romains protégés par une crypte archéologique. Aux pieds de Notre-Dame, l'exposition dans la Seine, efface peu à peu les plaies de l’incendie de 2019.
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