Une chèvre, des éléphants et des singes : des énigmatiques Banksy animaliers fleurissent à Londres

Le mystérieux graffeur n'est pas réputé prolixe, mais Banksy a révélé mercredi sa troisième œuvre en trois jours à Londres, suscitant des spéculations sur leur signification.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Temps de lecture : 2 min
Une femme prend une photo de l'œuvre murale récemment dévoilée par l'artiste Banksy sur un mur à Kew Bridge, à Londres (Royaume-Uni), le 7 août 2024. (RAY TANG / ANADOLU / AFP)

Critique des émeutes d'extrême droite au Royaume-Uni ? Soutien aux Palestiniens ? Ou encore référence au réchauffement climatique, voire aux Jeux olympiques ? Trois nouvelles fresques de Banksy représentant une chèvre, des éléphants et des singes sont apparues sur les murs de Londres depuis lundi 5 août.

Comme toujours, aucune légende, aucune signature n'accompagne ces trois nouveaux dessins. Le mystérieux street-artiste n'a donné aucune explication lorsqu'il a revendiqué, à son habitude, ses œuvres sur Instagram, avec une fréquence surprenante alors que ses publications sont le plus souvent espacées de plusieurs mois.

Lundi 5 août, une chèvre perchée sur un conduit est apparue sur un mur à Richmond, dans l'ouest de Londres, sous l'œil d'une caméra de surveillance. Mardi 6 août, il s'agissait de deux éléphants sortant leur tête de deux fenêtres condamnées sur une façade du quartier cossu de Chelsea. Et le lendemain, trois singes se balançaient, accrochés à un pont ferroviaire à Shoreditch, dans l'est de la capitale.

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"Banksy essaye de nous faire réfléchir sur la crise écologique", avance Fawaz Gerges, un universitaire venu observer cette dernière œuvre, interrogé par l'AFP. Il relève la présence de la nature comme thème au cœur de ses dernières fresques, qu'il s'agisse de ces animaux ou de l'arbre peint il y a quelques mois au nord de Londres. Il y voit "un message d'amour de l'humanité" et "un antidote à la haine", cruciaux dans un contexte d'"extrémisme de droite destructrice".

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Le Royaume-Uni est secoué depuis une semaine par des émeutes d'extrême droite, avec des violences visant des hôtels hébergeant des migrants ou des mosquées. Banksy, dont l'identité reste inconnue, mais dont les œuvres s'arrachent à des prix énormes, s'est plusieurs fois engagé en faveur des réfugiés.

En juin, il avait revendiqué une performance au festival anglais de Glastonbury, où un bateau pneumatique sur lequel étaient installés des mannequins munis de gilets de sauvetage avait été porté par la foule. Fait rarissime, il s'était exprimé sur cette œuvre, dénonçant sur Instagram comme "dépassant les bornes" des critiques du ministre de l'Intérieur conservateur de l'époque, James Cleverly.

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Parmi les spectateurs des nouvelles fresques des derniers jours, certains ont avancé un lien avec la guerre à Gaza, la chèvre leur rappelant une espèce de gazelle fréquente au Proche-Orient et appelée parfois "gazelle de Palestine" en anglais. D'autres ont évoqué les Jeux olympiques en cours. Ravi, Daniel Lloyd-Morgan, 60 ans, espère voir Banksy continuer sur sa lancée : "Je prédis que demain, il peindra quatre animaux quelque part à Londres".

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