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"Le nom de la rose" : Manara revisite avec brio le thriller médiéval d'Umberto Eco

Après Jean-Jacques Annaud au cinéma, c’est au tour du vénérable maitre du neuvième art, Milo Manara, de relever le challenge : revisiter le chef-d’œuvre d’Umberto Eco. "Le nom de la rose", une bédé à part.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Couverture de la BD "Le nom de la rose". (Editions Glénat)

Le défi est de taille : comment réussir à faire mieux ou autrement que le cinéma ? L’adaptation sur grand écran, et petit aussi d’ailleurs, du thriller médiéval qui a marqué toute une génération, a été un évènement. Ainsi, après Jean-Jacques Annaud au cinéma, en 1986, c’est au tour du vénérable maître du neuvième art, Milo Manara, de relever le challenge : revisiter le chef-d’œuvre d’Umberto Eco : Le nom de la rose. Son éditeur, Glénat, affirme qu’à la demande des héritiers d’Umberto Eco, Manara a eu carte blanche pour donner sa vision de l’œuvre. Dans ce premier volume, l’adaptation est prévue en deux tomes, l’auteur de la série érotique Le déclic prend le temps d’installer l’histoire et montre très vite son trait, sa signature.

Le diable est dans le détail

 

Nous sommes en 1327, un hiver glacial s’abat dans une abbaye bénédictine, au nord de l’Italie, qui s'enorgueillit de posséder la plus importante bibliothèque de l’Occident, "l'unique lumière que la chrétienté puisse opposer aux trente-six bibliothèques de Bagdad". L’inquisiteur Guillaume de Baskerville, dessiné avec les traits de Marlon Brando, accompagné de son aide, Adso, s’y rend pour élucider le mystère de la mort de plusieurs moines. Sur le plan politique la situation est très tendue. À son arrivée dans l’abbaye, Guillaume de Baskerville comprend vite que la bibliothèque renferme de nombreux secrets et peut se révéler la clé pour mettre fin aux assassinats. Le temps presse, l’abbaye attend une importante délégation de l’Eglise. À la tension politique s’ajoute la menace d’un schisme religieux.

Extrait de la bd "Le nom de la rose" revisité par Manara. (Editions Glénat)

Manara se lance donc dans ce polar médiéval à la demande de la famille Eco. « C'est son fils, Stefano Eco, qui m'a proposé cela. Il y a déjà des années, la fille d'Umberto Eco, Carlotta m'avait demandé un dessin et donc je lui ai fait cadeau d'un dessin un peu érotique, mais je n'avais pas demandé son âge et je crois qu'elle devait être très jeune à cette époque. Quelques jours après, j'ai rencontré Umberto Eco qui m'a dit : Tu as fait un cadeau pas propre à ma fille. Il était mi-rigolard, mi-sérieux. Je pense que c'est pour cela qu'ils m'ont demandé de l'adapter en bande dessinée », a-t-il confié à FranceInfo.

La bande dessinée s’ouvre sur Umberto Eco s’adressant au lecteur, comme pour le prendre en témoin et complice. Très vite, les traits doux et épurés de Manara sautent aux yeux. Manara s’est amusé à recréer des enluminures de l’époque, à y intégrer des petits dessins personnels dans les marges. Un travail minutieux et facétieux. Sans être révolutionnaire, ce premier tome de Le nom de la rose, revisité par Mananra, est plaisant à feuilleter. Défi relevé.

(Le nom de la rose, Milo Manara et Umberto Eco, Glénat, 17,50 euros)

Couverture de la BD "Le nom de la rose". (Editions Glénat)

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