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BD, cinéma, ventes à l'étranger : pourquoi les aventures d'Astérix fonctionnent-elles toujours aussi bien ?

Le nouvel album d'Astérix sort jeudi 26 octobre. Un premier tirage de 2,5 millions d’albums en langue française et cinq millions dans le reste du monde. Preuve, s'il en fallait, du succès mondial des Gaulois.
Article rédigé par Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
"L'Iris blanc", 40e album d'Astérix de Didier Conrad et Fabcaro est sorti le 26 octobre. (2023 HACHETTE LIVRE / GOSCINNY - UDERZO)

Fidèle au rendez-vous de l’automne, comme tous les deux ans depuis plus d’un demi-siècle, un nouvel Astérix sort jeudi 26 octobre. Il a pour titre L’Iris blanc (48 pages, 10,50 euros en France). Le succès est garanti et réside dans une recette aussi secrète que celle de la potion magique, mais dont on connaît tout de même quelques ingrédients.

D’abord, dès le début de ses aventures, en 1959, Astérix s’adresse à tous. Didier Pasamonik est le commissaire de l’exposition Astérix et l’économie, qui vient d’ouvrir ses portes à la Citéco, à Paris. "L'enfant qui lit Astérix va rire aux baffes qu'il distribue aux Romains, tandis que l'adulte va sourire aux citations latines ou aux allusions économiques qui se trouvent dans les albums", détaille le commissaire. "Cette addition du public jeune et du public adulte, c'est ce qui va être la potion magique d'Astérix dans les années suivantes."

Un public au rendez-vous

Une potion qui fonctionne en effet. Céleste Surugue, le directeur des éditions Albert René, l'affirme : "La sortie d'un Astérix, c'est un très grand moment de communion entre les Français et quelque chose qui est devenu complètement hors norme, patrimonial." 

"Une grande partie de la France va se poser et lire pendant une heure l'aventure de ce personnage, qui est devenu mythique"

Céleste Surugue

à franceinfo

Le directeur rappelle l'importance du lancement d'un nouvel album : "2,4 millions d'exemplaires vendus aujourd'hui, c'est dix millions de lecteurs. Il faut avoir en tête que le premier week-end, c'est plus d'un tiers des albums qui sont vendus à ce moment-là", chiffre Céleste Surugue.

Un effet de suprise maintenu... à tout prix !

Un Astérix pour tous, et une nouveauté tous les deux ans. Une flamme qu’il faut entretenir en préservant le mystère sur la nouvelle histoire jusqu’au dernier moment. 

Cette année, ça a failli louper. Un salarié peu consciencieux avait détourné un exemplaire de L’Iris blanc, à l’imprimerie. Sa femme, inconsciente du scoop qu’elle avait entre les mains, l’avait ensuite mis en vente sur Vinted... pour 9€ ! 

Un casting de choix

Il est interdit de se louper. C’est pourquoi, quand le précédent scénariste Jean-Yves Ferri a annoncé vouloir faire une pause, l’éditeur est allé débaucher Fabcaro, aujourd’hui star absolue des librairies avec ses BD et ses romans, pour l’associer au dessinateur Didier Conrad. "L'une des premières phrases que m'a dit Didier c'est 'Tu viens du cinéma indépendant, là, tu arrives à Hollywood'. Et je m'aperçois que c'est vrai, dans l'écriture et dans la promo. C'est une grosse machine".

Le cinéma justement : le dernier long métrage en date, L’Empire du milieu, de Guillaume Canet, a réuni 4,6 millions de spectateurs en France. Le succès d'Astérix s'affiche donc aussi sur grand écran.

Un succès jusqu'au sommet de l'État

À la Cité de l’économie, la pièce la plus émouvante de l’exposition du moment est peut-être un bristol, par lequel Georges Pompidou remerciait Goscinny et Uderzo, qui lui avaient fait parvenir leur dernier album. Celui qui était alors Premier ministre leur donnait un conseil en retour : "Envoyez donc Astérix chez les Helvètes !"

Voilà comment est née l’idée d’un des meilleurs titres de la série. Entretemps, Pompidou sera devenu président de la République. De leur côté, Goscinny et Uderzo diront toute leur vie n’avoir qu’un parti, celui d’en rire. 

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