"C'est extrêmement conséquent" : dans les régions, le milieu culturel s'inquiète des baisses de subventions massives décidées par les collectivités pour 2025

En ce début d’année, l’heure est à l’inquiétude dans les milieux culturels. La plupart des régions ont adopté leur budget 2025 juste avant les fêtes et toutes, ou presque, prévoit une baisse des subventions pour la culture. Sur les 13 régions métropolitaines, à ce stade, seules la Bretagne et la Normandie vont continuer à soutenir les acteurs culturels au même niveau qu’en 2024. Les crédits culture y sont sanctuarisés. Deux autres régions, les Hauts-de-France et Occitanie, ont préféré différer le vote de leur budget, dans l’attente des décisions du nouveau gouvernement quant aux économies demandées.

La palme d’or des coupes budgétaires revient à la région Pays de la Loire, qui accuse une baisse de 62%. La culture perd environ les deux tiers de son enveloppe. Sur la période 2025-2028, cela représente 10,59 millions d'euros d’économies. 

En Ile-de-France, le budget voté le 19 décembre prévoit une baisse de 20% des crédits pour la culture : soit un peu plus de 20 millions d’euros. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, la baisse est de 7,8%. En Nouvelle-Aquitaine, c’est -5,6%, soit 4,4 millions d'euros en moins qui s’ajoutent aux coupes déjà opérées en 2024. En Auvergne-Rhône-Alpes, les crédits pour la culture amputés depuis 2022 vont encore baisser de -3,5 % en 2025. Enfin, en Centre-Val de Loire, ce sera -3%.

Quelles conséquences pour le secteur ?

Les acteurs culturels redoutent l’effet domino, car, derrière les régions, les départements et les villes s’apprêtent aussi à mettre les structures au régime sec. "Les départements d'Ille-et-Vilaine, de Charentes-Maritimes ou de Loire-Atlantique ont déjà annoncé des fortes baisses de leur budget", confirme Aurélie Hannedouche, la directrice du syndicat des musiques actuelles.

"Pour ce qui concerne le secteur culturel, sportif ou associatif, ces baisses pourront être de l'ordre de 50 à 70%. Donc c'est extrêmement conséquent si on cumule ça avec les baisses des régions."

Aurélie Hannedouche, la directrice du syndicat des musiques actuelles

franceinfo

Même problème du côté de certaines villes. Ainsi, Toulouse "ne va verser que 60% du montant de la subvention qui est accordé à une structure culturelle et va geler les 40% restants par mesure de précaution, ne sachant pas quel budget sera alloué à la collectivité", explique Aurélie Hannedouche.

En Pays de la Loire, plusieurs milliers d'emplois sont directement menacés par les coupes de la région, selon le Conseil économique, social et environnemental de la région. La plupart des structures vont devoir réduire leur activité, notamment les actions décentralisées. À terme, l’existence de certaines d'entre elles est menacée, comme les plus petites ou celles qui étaient, en pourcentage, fortement subventionnées par la région.