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A Paris, une séance de cinéma sauvage dans la rue : "Ça manque, d'être dans le noir tous ensemble !"

Depuis onze semaines, les cinémas sont à nouveau fermés. Cela commence à faire long pour les spectateurs habitués des salles obscures. Alors, certains bravent les interdictions.

Article rédigé par franceinfo - Mathilde Vinceneux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Projection aux environs du cinéma La Clef, à Paris, vendredi 15 janvier 2021. (MATHILDE VINCENEUX / RADIO FRANCE)

Une suite de scènes surréalistes en noir et blanc, accompagnées par des musiciens installés sur le trottoir, avec leur table de mixage : le film est projeté depuis le toit du cinéma, sur la façade d'un immeuble. C'est L'Entr'acte de René Clair. Et le cinéma, c'est La Clef, une salle d'art et d'essai associative du quartier Latin, à Paris, appelée à la fermeture et occupée illégalement depuis déjà un an et demi. Alors que les salles de cinéma sont toujours fermés à cause de l'épidémie de Covid-19, l'association qui se bat pour La Clef multiplie les projections en pleine rue.

"On est ici pour rappeler que l’on est vivants", explique Laurie. Elle est membre de la Société des réalisateurs de films (SRF), à l'initiative de cette projection. Elle l’assure, "c’est bien moins risqué de passer ici, de voir un film de 25 minutes, que d’aller braver une foule dans un métro ou un grand magasin."

"Un peu d'espoir face à cette horreur du couvre-feu"

Dans la rue, ils sont plus d'une centaine. Patricia a les yeux rivés sur la façade : "Cela a un côté un peu miraculeux. C'est fou, je vois tous ces gens avec leurs masques. Cela donne un peu d’espoir face à cette horreur du couvre-feu à 18 heures." Vincent ajoute : "On est transportés dans un autre univers. J’ai traversé tout Paris... Vous vous rendez compte à quel point le cinéma nous attire !"

Les spectateurs d'une projection en pleine rue devant le cinéma La Clef, à Paris, vendredi 15 janvier 2015. (MATHILDE VINCENEUX / RADIO FRANCE)

C'est sur les réseaux sociaux que Rachelle, une étudiante, a repéré la projection. Les salles obscures lui manquent : "Juste sentir que les gens autour de nous ressentent les mêmes émotions, possiblement... Ça manque d’être dans le noir tous ensemble". Une projection salvatrice, donc, mais bien illégale, ce sera sans doute la seule organisée ici cet hiver.

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