Enquête à l'université de Caen : "Le bizuteur d'aujourd'hui fera un excellent harceleur dans l'entreprise plus tard"
Après l'ouverture d'une enquête pour des faits de bizutage à l'université de Caen, la secrétaire général du Comité national contre le bizutage, Françoise Mougin, rappelle que cette pratique est interdite. Elle est passible de six mois de prison et 7 500 euros d'amende.
L'université de Caen a annulé le week-end d'intégration des étudiants de la fac de médecine, après l'ouverture d'une enquête par la procureure de la République pour des faits de bizutage potentiellement graves.
Françoise Mougin, secrétaire général du Comité national contre le bizutage, a rappelé mardi 24 octobre sur franceinfo que c'est une tradition qui "est toujours à la mode" et "de plus en plus dissimulée" puisque le bizutage "est interdit".
Un délit passible de six mois de prison et 7 500 euros d'amende
Pour elle, le bizutage va se désigner en d'autres termes, "on dira week-end d'intégration, accueil festif, on ne dira plus bizutage", a-t-elle expliqué. Mais quelle est la définition exacte du bizutage ? Le Comité national retient "la définition que donne la loi", c'est-à-dire "amener quelqu'un contre son gré ou non à subir ou commettre des actes humiliants ou dégradants et, depuis janvier 2017, à consommer de l'alcool de manière excessive lors de manifestions ou de réunions liées au milieu scolaire, sportif et socio-éducatif".
Pour Françoise Mougin, les affaires de harcèlement sexuel qui se succèdent actuellement, après les révélations sur le producteur Harvey Weinstein, répondent au même mécanisme que le bizutage : "Le Comité national contre le bizutage dit que le bizuteur d'aujourd'hui fera un excellent harceleur dans l'entreprise plus tard. Ce sont les mêmes mécanismes, la même logique."
Le Comité national contre le bizutage prépare un document qui sera distribué aux élèves de terminal dans le but d'une action de prévention. Le bizutage est un délit passible de six mois de prison et 7 500 euros d'amende.
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