Roman Polanski à Paris : entre rejet de "la censure" et "refus de la culture du viol"
Roman Polanski sera à Paris lundi soir pour lancer la rétrospective que lui consacre la Cinémathèque. L’institution publique maintient son choix malgré la protestation de plusieurs associations féministes.
Roman Polanski sera présent lundi 30 octobre à la Cinémathèque française, à Paris, pour lancer le cycle que lui consacre l'institution publique, jusqu'au 3 décembre. Dans le sillage de l'affaire Weinstein, cette mise en avant du cinéaste été dénoncée par plusieurs associations, alors qu'il est visé par des accusations d'agression sexuelle et de viol. La Cinémathèque, elle, se veut droit dans ses bottes
L'hôte n'a "rien à débattre"
La rétrospective consacrée à Roman Polanski est maintenue. L'inverse relèverait de la "censure pure et simple". Les mots sont signés Costa-Gavras, président de la Cinémathèque française, dans un communiqué publié le 25 octobre. Dans ces quelques lignes approuvées par Olivier Assayas et Nathalie Baye en tant que membres du conseil d'administration, et Frédéric Bonnaud son directeur général, l'institution publique refuse de revenir sur son choix. Oui, Roman Polanski sera bien là, en soirée, pour lancer sa rétrospective, autour d'une œuvre "plus que jamais indispensable" écrit encore la Cinémathèque, qui explique n'avoir "rien à débattre". Roman Polanski doit présenter son dernier film D’après une histoire vraie avec Emmanuelle Seigner et Eva Green, lors d’une séance privée.
Des associations mobilisées
Pour plusieurs associations, dont "Osez Le Féminisme" qui appelle à un rassemblement en soirée devant la Cinémathèque, la présence et l'hommage rendu au réalisateur, sont "insupportables". Face aux accusations de violences sexuelles visant Roman Polanski, dont deux ont émergé récemment au moment des révélations sur le producteur Harvey Weinstein, l'association évoque "l'impunité des violences masculines". À l'initiative de la militante féministe, Laure Salmona, une pétition sur internet demandant également l'annulation de l'hommage à Polanski proclame : "C'est de culture dont nous avons soif, pas de culture du viol." La pétition avait recueilli plus de 25 000 signatures le 29 octobre.
En janvier dernier, face à la polémique, le réalisateur avait renoncé à présider la 42e cérémonie des César.
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