Ce "Petit truc en plus" qui a boosté l'excellent bilan du cinéma français en 2024

Trois films français figurent dans le top cinq des entrées, avec en tête le film d'Artus, "Un petit truc en plus", qui comptabilise 11 millions d'entrées depuis sa sortie.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 4min
L'équipe du film "Un p'tit truc en plus", d'Artus arrive à la projection du film "Le Comte de Monte-Cristo" lors de la 77e édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 22 mai 2024. (CHRISTOPHE SIMON / AFP)

2024, année olympique pour le cinéma français avec trois films dans le top cinq des entrées : l'or pour Un p'tit truc en plus, l'argent pour Le Comte de Monte-Cristo et la 5e place pour L'amour ouf.

Avec près de 11 millions d'entrées (9e plus gros succès français de l'histoire du box-office tricolore), Un p'tit truc en plus, réalisé par le comédien Artus -- qui joue aussi un des rôles principaux --, réédite une performance vieille de dix ans.

Il faut en effet revenir à 2014 pour voir un film français en tête du box-office annuel dans l'Hexagone avec Qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu ?, porté par Christian Clavier, qui avait totalisé plus de 12 millions d'entrées, selon les données de CBO Box-Office.

"Quand je suis revenu à Paris pour assister aux Jeux olympiques, j'ai constaté que j'avais changé de statut. (...) Je suis plus connu mais moins sollicité, et on me vouvoie !", a commenté Artus avec humour dans Le Parisien Week-End. Auparavant identifié comme comique acide du stand-up, le trentenaire était jadis abordé par ses fans d'une tape dans le dos dans la rue.

Devant les grosses productions américaines

Le film d'Artus, qui selon le vœu de son réalisateur rit avec les personnes en situation de handicap et non à leurs dépens, a damé le pion à des blockbusters américains et français.

Issu des studios hollywoodiens, Dune II a misé sur une science-fiction à 190 millions de dollars selon la presse américaine, avec des mégastars Timothée Chalamet et Zendaya. Résultat : il finit l'année 7e du box-office français seulement.

Côté français, Le Comte de Monte-Cristo (plus de 9 millions d'entrées) a creusé le sillon des héros romanesques dans une remise au goût du jour des films de cape et d'épée.

Pierre Niney dans le rôle-titre marche dans les bottes de Fanfan la Tulipe avec Gérard Philipe (1952), du Bossu avec Jean Marais (1959), de Cartouche avec Jean-Paul Belmondo (1962) ou, plus contemporain, de la nouvelle version des Trois mousquetaires, avec deux volets en 2023 alignant les stars (Vincent Cassel, Romain Duris, François Civil, Pio Marmaï, Eva Green). Avec près de 43 millions d'euros de budget, selon la presse spécialisée, Le Comte de Monte-Cristo réalise donc une culbute moins impressionnante qu’Un p'tit truc en plus et ses 6 millions de budget.

"Emilia Pérez" et les Oscars

À l'international, Le Comte de Monte-Cristo tire toutefois profit de son exploitation au long cours. Mi-novembre, il récoltait déjà plus de 100 millions de dollars au box-office mondial, selon la société de production Pathé Films.

De son côté, Artus a confié au journal Le Parisien qu'"Américains et Italiens ont acheté les droits pour faire un remake" de son film, qui a déjà engrangé 81 millions d'euros avec son exploitation en France et à l'étranger, selon Libération. Avec son casting intégrant des comédiens porteurs de handicap - qui ont monté les marches du Festival de Cannes au printemps, alors que le film n'y était pas sélectionné - Un p'tit truc en plus a aussi mis à mal la stratégie de L'amour ouf.

Réalisé par un acteur-cinéaste couru, Gilles Lellouche, le projet repose sur un tandem vedette glamour (François Civil, Adèle Exarchopoulos) et près de 36 millions d'euros de budget, selon la presse spécialisée. Ce drame romantique a terminé à la 5e place du box-office français de 2024 (4,7 millions de spectateurs) grâce à son jeune public.

L'autre bonne nouvelle du cinéma hexagonal viendra peut-être de Emilia Pérez, au casting international dirigé par Jacques Audiard. À la 28e position seulement du box-office national (avec un peu plus d'un million d'entrées), cette comédie musicale audacieuse autour d'un narco-trafiquant changeant de sexe fait beaucoup parler en vue des prochains Oscars, après avoir remporté le Prix du Jury sur la Croisette au printemps.

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