Cinéma : "L’amour des Français pour le cinéma n’est pas démenti, bien au contraire", constate Comscore France
La barre est redressée. La fréquentation des salles en 2021 "est beaucoup plus proche des standards pré-Covid", assure le leader des données et de l’analyse du box-office mondial. Et la programmation pour octobre est "extraordinaire".
"La fréquentation en 2021 n'a rien à voir avec ce qu'on a connu en 2020", constate samedi 9 octobre sur franceinfo Éric Marti, directeur général de Comscore France, leader pour les données et l’analyse du box-office mondial. Cette fréquentation des salles de cinéma "est beaucoup plus proche des standards pré-Covid 2018-2019", affirme-t-il. "L’amour des Français pour le cinéma n’est pas démenti", malgré "quelques à-coups" notamment avec la mise en place du pass sanitaire.
franceinfo : Les spectateurs sont-ils retournés dans les salles comme avant le confinement ?
Éric Marti : Oui et non. Il y a eu un retour massif de spectateurs vers les salles de cinéma dès la réouverture du 19 mai, mais qui s'est encore plus confirmé dans la deuxième quinzaine de juin quand on a levé certaines restrictions sanitaires et qui a été flagrant en début d'été pendant 3-4 semaines, au début jusqu'à fin juin-début juillet, où on avait retrouvé des niveaux de fréquentation qui correspondaient aux années avant la crise du Covid. Depuis, il y a eu quelques à-coups. C'est vrai que l'application d'un pass sanitaire a pu être vécue plus ou moins bien et a eu un impact certain sur les films et sur la fréquentation des cinémas.
"Mais à chaque fois, on a constaté une capacité de rebond et une sorte de vague qui s'est confirmée au bout d'une semaine ou deux semaines, selon les cas vers les cinémas."
Éric Marti, directeur général de Comscore Franceà franceinfo
Et la fréquentation en 2021 n'a rien à voir avec ce qu'on a connu en 2020. Elle est beaucoup plus proche des standards pré-Covid 2018-2019.
Les spectateurs français acceptent-ils, sans difficulté, le port du masque, les jauges limitées et le pass sanitaire ?
Dès lors que la règle est claire et bien établie, le public s'adapte et va vers le cinéma. Ce qui est beaucoup plus compliqué, ce sont les changements du jour au lendemain ou avec très peu d'anticipation. Et là, ça génère une confusion. L’incertitude est un vrai poison. Dès lors qu'il y a des règles et que les règles sont faciles à expliquer, le public peut les accepter et les intégrer dans son mode de consommation. L'amour des Français pour le cinéma n'est pas démenti, bien au contraire.
Le dernier James Bond est enfin arrivé sur les écrans, après un retard d’un an et demi. Est-ce qu'un film comme ça peut suffire à tirer vers le haut le cinéma en France ?
Petite anecdote sur ce film : il a eu six dates de sortie en deux ans, mais il est finalement sur les écrans. Le démarrage en France est encourageant, dans le reste du monde, notamment en Angleterre, il a fait les plus gros démarrages historiques. En France, c'est plutôt bon. Mais ce n’est pas un seul film qui fait le beau temps dans les cinémas. Si on regarde ce qui s'est passé au mois de septembre, avant la sortie du James Bond, la fréquentation a été tirée par quatre films : deux films américains Dune et La légende de Shang-Chi, et puis deux films français, BAC Nord et Boîte noire. Le cinéma, c'est une activité de flux. Il faut que les gens aillent au cinéma, pour aller encore plus au cinéma.
Combien d’entrées pour ce James Bond ?
Il a fait un petit peu moins de 300 000 entrées sur son démarrage entre les avant premières de mardi soir, et puis sa première journée de mercredi. C'est un bon chiffre pour un James Bond, sachant qu'il sortait tout début octobre, les deux précédents avaient démarré un peu plus fort. Mais dans un contexte de marché beaucoup plus élevé puisque c'était sorti autour de la veille de la Toussaint et le 11 novembre, elles font partie des dates les plus fortes du marché de fréquentation sur l'année. Donc, le démarrage est comparable à un bon démarrage de James Bond. Et on espère que ça va durer.
Et d’autres films "rassembleurs" sont attendus ?
On a une programmation extraordinaire ce mois d'octobre parce qu'on a effectivement Eiffel la semaine prochaine. La semaine suivante, il y a Illusions perdues et Venom, dans deux styles très, très différents. Ensuite, on a un film comme La Fracture, qui était présenté à Cannes, on a Barbaque aussi donc on a une programmation qui est extrêmement riche et qui devrait pouvoir satisfaire tous les publics.
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