Cinq rôles qui nous ont fait aimer Idris Elba avant "Mandela"
L'acteur britannique incarne le président sud-africain dans le film de Justin Chadwick. Une consécration pour cet acteur aussi talentueux que discret.
Il a été choisi pour incarner Nelson Mandela dans le film biographique consacré à l'ancien président sud-africain, Mandela : Un long chemin vers la liberté, de Justin Chadwick, qui sort mercredi 18 décembre. Mais connaissez-vous bien Idris Elba ? Ce Britannique de 41 ans, colosse d'1 m 90 au regard puissant, ne jouit pas d'une immense célébrité en France. Pourtant, il compte parmi les favoris à l'Oscar et au Golden Globe du meilleur acteur, début 2014. Certains assurent même qu'il pourrait devenir le prochain James Bond... Pour mieux cerner sa carrière, construite en toute discrétion, nous avons sélectionné cinq rôles qui nous l'ont fait aimer, à la télévision comme sur grand écran.
Grégoire, le toy boy élégant de Deneuve dans "Belle Maman"
Cela peut paraître curieux, mais les premiers pas d'Idris Elba au cinéma ont été effectués dans un film français, en 1998. Aux côtés de Vincent Lindon et Mathilde Seigner, il joue le toy boy volage de Catherine Deneuve dans Belle Maman, de Gabriel Aghion. Si cette comédie de remariage n'a pas franchement marqué l'histoire du 7e art, le passage éclair d'Elba dans le rôle de ce riche bahaméen nous laisse un souvenir ému. D'abord qualifié de "King Kong" par l'immonde Mathilde Seigner (la fille de Catherine Deneuve dans le film), il est contraint de s'accommoder de cette famille insupportable. Il finit par menacer un prétendant de Deneuve en hurlant "Baiser ma femme ?" (scène assez drôle) et se retrouve tout pataud, en caleçon au milieu de ces hystériques qui s'écharpent sur du Rita Mitsouko... Bref, quand on y repense, Idris Elba revient de loin.
Stringer Bell, le dealer ingénieux de "The Wire"
Rescapé de Belle Maman, ce Londonien francophone sort de l'anonymat aux Etats-Unis au début des années 2000. Dans la série The Wire (Sur écoute, en français), l'acteur campe l'imposant Stringer Bell, un dealer aux fines lunettes qui entend faire commerce de la drogue comme de n'importe quel autre produit. Ingénieux, persuasif, intriguant, Stringer Bell porte la chemisette orange avec autant de classe que le baggy ou le costume sombre. Ce bras droit d'un baron de la drogue de Baltimore n'hésite pas à prendre des cours de macro-économie à la faculté pour affûter son sens des affaires. A la fois bad guy musculeux, patron respecté et lecteur appliqué d'Adam Smith, Stringer Bell reste l'un des personnages les plus charismatiques et attachants de la télévision américaine.
Charles Miner, le supérieur flegmatique de "The Office"
Toujours à la télévision, Idris Elba fait quelques apparitions remarquées dans la version américaine de la série The Office. Durant la cinquième saison, il incarne Charles Miner, le supérieur hiérarchique de Michael Scott (Steve Carell) au sein de l'entreprise de papier Dunder Mifflin. Au-delà du clin d'œil, on apprécie cette incursion d'Idris Elba dans le genre comique. Avec une certaine autodérision, l'acteur travaille son mutisme charmant et son autorité naturelle pour tenter de mettre un peu d'ordre dans l'open space. On se souvient de sa réplique "Je suis conscient de l'effet que je fais aux femmes" lors d'une scène drôlissime ou encore de cet épisode au cours duquel Michael Scott, irrité au plus haut point par ce personnage qui en impose tant, se met à répéter toutes ses phrases comme un enfant.
Stacker Pentecost, le commandant sensible de "Pacific Rim"
Bien heureusement, Idris Elba ne se cantonne pas aux seconds rôles à la télévision ou dans des productions cinématographiques mineures. En 2011, l'acteur intègre l'équipe de Thor, de Kenneth Branagh, puis celle de Prometheus, de Ridley Scott. Mais au rayon blockbuster, c'est sa prestation cet été dans Pacific Rim, de Guillermo del Toro, qui nous a le plus séduits. En costume militaire bleu marine, il est à la tête d'un bataillon de Jaegers, ces immenses robots seuls capables de venir à bout des monstres marins. Son personnage, Stacker Pentecost, se prend d'affection pour une pilote à l'apparence fragile (Rinko Kikuchi) avec qui il sublime une relation père-fille. Idris Elba se montre aussi convaincant en protecteur pudique qu'en commandant en chef moustachu demandant à ses troupes "d'annuler l'apocalypse".
John Luther, le flic tourmenté de la série "Luther"
En parallèle de sa carrière sur grand écran, Idris Elba assoit sa notoriété dans son pays d'origine avec la série britannique Luther, dont la saison 3 est actuellement diffusée en France sur Canal+. John Luther est un policier orageux, une tête brûlée cernée de toutes parts, qui officie à la crim' de Londres... Et fait peu de cas de la déontologie. Comme le souligne Le Figaro, "jamais les personnages d'Idris Elba n'étaient allés aussi loin dans la psychologie humaine." Avec le temps, en effet, l'acteur s'est étoffé, il ne se limite plus aux rôles d'homme à qui on ne la fait pas. Après Mandela, que l'on est – un peu logiquement – tenté de qualifier de "rôle de la consécration", Idris Elba est pressenti pour incarner le premier James Bond noir de l'histoire du cinéma. La grande classe.
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