De Disney à Tim Burton, en passant par Netflix... Cinq choses à savoir sur Jenna Ortega, nouvelle "reine de l'horreur" d'Hollywood

Article rédigé par Benoît Jourdain
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 8 min
L'actrice américaine Jenna Ortega est à l'affiche du nouveau film de Tim Burton, "Beetlejuice Beetlejuice", qui sort le 11 septembre 2024, en France. (PAULINE LE NOURS / FRANCEINFO)
En une série et quelques films, Jenna Ortega est devenue l'un des nouveaux visages du cinéma américain. Son rôle dans le nouveau long-métrage de Tim Burton, "Beetlejuice Beetlejuice", l'installe un peu plus dans un univers gothique et horrifique qui lui colle à la peau.

"Mercredi" au cinéma. Le phénomène Jenna Ortega, qui interprétait Mercredi Addams dans la série Netflix, devenue un hit de la plateforme, déboule dans les salles obscures. Dans Beetlejuice Beetlejuice, de Tim Burton, qui sort mercredi 11 septembre, l'actrice américaine est Astrid Deetz, fille de Lydia, interprétée par Winona Ryder, l'enfant du premier volet, sorti en 1988, qui communiquait avec les fantômes. Ce film, véritable succès aux Etats-Unis, installe Jenna Ortega, 21 ans, comme l'une des figures incontournables de la nouvelle génération de stars à Hollywood. De ses débuts chez Disney à son statut de "scream queen" ("reine du hurlement") et ses rôles d'égéries gothiques chez Tim Burton, franceinfo fait les présentations.

Elle fait partie des enfants-stars de Disney

Jenna Ortega a commencé sa carrière tôt. Elle tourne ses premières publicités à 6 ans, grâce à une vidéo postée sur Facebook par sa famille et transmise à un directeur de casting. L'actrice d'origine mexicaine et portoricaine se souvient des longs trajets en voiture, "moments privilégiés d'échanges avec sa mère", raconte-t-elle à Madame Figaro, entre Coachella (Californie), où elle vivait, et Los Angeles, pour rejoindre les plateaux.

Elle se souvient aussi de sa difficulté à trouver des rôles. "En tant qu’enfant acteur, il y a deux métiers possibles : soit tu incarnes la version plus jeune de quelqu’un, soit tu joues la fille de quelqu’un – et il n’y avait pas beaucoup d’acteurs hispaniques de premier plan pour lesquels je pouvais jouer ce rôle", observe-t-elle dans le magazine The Hollywood Reporter.

A 11 ans, elle découvre l'univers Marvel dans Iron Man 3. Sept secondes à l'écran, durant lesquelles elle incarne "la fille du vice-président des Etats-Unis, une handicapée unijambiste en fauteuil roulant", détaille-t-elle dans Madame Figaro . Elle obtient ensuite le rôle principal dans la sitcom de Disney Channel, Harley le cadet de mes soucis, tenant ainsi la promesse faite à sa famille : "Je me souviens avoir pleuré un soir à table et avoir dit : 'Je sais que je peux le faire. Si vous me laissez faire, je vous jure que je finirai sur Disney Channel'", retrace-t-elle au New York Times.

Elle prête aussi sa voix à la princesse Elena dans le dessin animé Elena d'Avalor à partir de 2016. Lors de la promotion de la série d'animation à Disney World à Orlando, elle est "presque émue aux larmes", détaille-t-elle dans le quotidien. Accompagnée de sa mère, elle voit dans le parc "des filles de tous âges et de toutes couleurs habillées dans [la tenue d'Elena]". "C'était un moment tellement glorieux parce que c'était tout ce que je voulais en grandissant, quelqu'un à qui je pouvais m'identifier."

Elle a explosé dans une série Netflix

Après Disney, elle poursuit son ascension chez Netflix avec un rôle dans la saison 2 de la série You (2019) et le film Yes Day (2021). Mais c'est surtout la série Mercredi, dérivée du film La Famille Addams (1991) du réalisateur Barry Sonnenfeld, qui la révèle au grand public. Jenna Ortega y reprend le rôle de Mercredi Addams, tenu par Christina Ricci dans le long-métrage, qui débarque dans la Nevermore Academy, une école pour les élèves marginaux et dotés de pouvoirs.

Diffusée en novembre 2022, la série devient le troisième titre de télévision anglophone le plus regardé de l'histoire de Netflix, rapporte le magazine américain Variety, avec plus de 752,5 heures de visionnage en moins de deux semaines. Sa danse, dans l'un des épisodes, sur le titre Goo Goo Muck du groupe de rock américain The Cramps est devenue virale sur les réseaux. La séquence, isolée par Netflix, a généré à elle seule près de 10 millions de vues.

Pourtant, l'histoire aurait pu être bien différente. Elle n'était pas certaine de vouloir le rôle, mais "la spontanéité de l'appel [de Tim Burton] m'a donné envie", avoue-t-elle dans Vanity Fair. Le réalisateur n'a eu besoin que de cinq minutes pour être convaincu, avance-t-il au magazine. "C'était probablement l'un des rôles les plus difficiles à confier, parce qu'il exige une profondeur qui ne peut pas être simulée. À moins d'avoir cette vie intérieure, une certaine lucidité et de la force, il n'y a pas moyen de faire autrement", décrit le réalisateur de Beetlejuice et de Charlie et la Chocolaterie.

Âgée de 18 ans quand elle débute le tournage en Roumanie, Jenna Ortega est devenue populaire du jour au lendemain. "Longtemps, j'ai été effrayée et déstabilisée par tout ce qui s'est passé", admet-elle. Mais elle a aussi grandi au contact de Mercredi. "Elle m'a clairement appris à avoir beaucoup plus confiance en moi, à être beaucoup plus obstinée", relate-t-elle dans le New York Times.

Elle s'est attiré les foudres des producteurs et scénaristes

Mercredi lui a aussi valu ses premières critiques. En mars 2023, dans le podcast "Armchair Expert" de Dax Shepard et Monica Padman, l'actrice confesse avoir été "presque non professionnelle" sur le tournage de la première saison, en changeant notamment certaines répliques, tiquant sur des costumes ou des situations. "Tout ce que j'ai dû jouer n'avait aucun sens pour [mon] personnage. Le fait qu'elle se retrouve dans un triangle amoureux n'avait aucun sens", déplore-t-elle. Un comportement qui a fait naître des tensions sur le plateau avec les scénaristes, alors que ces derniers allaient démarrer leur longue grève, en mai 2023, pour réclamer de meilleures conditions de travail.

"Jenna Ortega ferait mieux d'être de retour de New York pour son tour de garde au piquet de grève", a écrit sur le réseau social X Nick Adams, un scénariste de la série télévision d'animation BoJack Horseman. "Réécrire, c'est écrire ! On se voit sur le piquet de grève, Jenna", a répondu sur le même réseau Karen Joseph Adcock, scénariste de la série acclamée The Bear. Le producteur Steven DeKnight (Buffy contre les VampiresDaredevil) a même qualifié les commentaires de l'actrice de "prétentieux et suffisants", avant de s'excuser, sur le réseau X.

Un épisode que l'actrice regrette. "J'aurais probablement pu mieux utiliser mes mots pour décrire tout cela", concède-t-elle à Vanity Fair. Conséquence pour la saison 2 de Mercredi, actuellement en tournage à Dublin : elle est devenue productrice, car elle ne "voulai[t] pas [se] tromper" et avoir un œil sur le scénario, affirme-t-elle dans Variety. "Nous avons décidé de nous orienter davantage vers l'horreur. Nous abandonnons toutes les intrigues amoureuses, ce qui est vraiment génial. Nous allons devenir plus audacieux, plus sombres."

Elle est fait partie des nouvelles "scream queens"

Depuis ses rôles chez Disney, Jenna Ortega a donc parcouru du chemin. Désormais star consacrée grâce à l'univers gothique et macabre de Tim Burton, elle est aussi devenue l'une des nouvelles "scream queen" que les monstres prennent plaisir à terroriser à l'écran. En 2022, elle a été l'une des têtes d'affiche de Scream V, de Tyler Gillett et Matt Bettinelli-Olpin, nouvelle version du film d'épouvante de Wes Craven (1996), et de X de Ti West. L'année suivante, elle tourne Scream VI.

Un genre qui lui colle à la peau, mais qu'elle ne peut pas s'empêcher d'apprécier. "Ça doit être à cause de mon visage, les gens adorent me voir crier", confie-t-elle sur le plateau du "Tonight Show" de Jimmy Fallon. Je ne sais pas ce que c’est d’avoir du sang jeté sur votre visage et de courir partout en criant au meurtre sanglant. Mais c’est vraiment très thérapeutique, très amusant. Tous ceux qui travaillent sur les plateaux d’horreur aiment l’horreur."

Elle refuse toutefois d'être considérée comme la Winona Ryder de la génération Z. L'actrice, qui joue sa mère dans Beetlejuice Beetlejuice, a été l'un des visages du style gothique et fantastique au cinéma. "Je ne me donnerais jamais ce crédit", assure Jenna Ortega dans Vanity Fair. Elle est, tout de même, devenue un modèle pour la jeune génération, mais rejette ce rôle : "Ce qui me semble important, c'est que chacun et chacune trouve sa voie. Soyez bizarres – ou pas... mais soyez vous-mêmes !" lance-t-elle dans Madame Figaro.

Elle a fermé son compte Twitter (mais est l'une des stars d'Instagram)

Grandir après avoir été un enfant-star peut être difficile. Jenna Ortega, elle, ne veut rien changer. "Il y a des moments où je le regrette, et d'autres où mes parents le regrettent. Avec le recul, je ne changerais rien", livre-t-elle au New York Times. Mais l'actrice américaine a aussi découvert, très tôt, les côtés sombres de ce métier et de l'exposition médiatique qu'il entraîne. Elle a été confrontée aux actes malveillants sur les réseaux sociaux. "Le premier message privé que j’ai ouvert à l’âge de 12 ans était une photo non sollicitée des parties génitales d’un homme. Et ce n’était que le début de ce qui allait arriver", raconte-t-elle au quotidien américain. Elle a également vécu de plein fouet les dérives de l'intelligence artificielle.

"Est-ce que j’ai aimé avoir 14 ans, créer un compte Twitter et découvrir du contenu inapproprié et modifié de moi quand j’étais enfant ? Non. C’est terrifiant."

Jenna Ortega, actrice

au "New York Times"

La multiplication des contenus explicites qu'elle voyait la conduit à supprimer son compte sur le réseau X. "C'était écœurant et ça m'a fait me sentir mal. (...) Je ne pouvais rien publier sans recevoir des choses comme ça." Si elle n'a plus de compte sur le réseau d'Elon Musk, elle est, en revanche, une star sur Instagram, où elle compte plus de 38 millions d'abonnés.

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