Des personnalités du cinéma interpellent Laurent Wauquiez sur l'avenir du festival du court-métrage de Clermont-Ferrand
"Ce désengagement met en péril, à court terme, le festival et son marché du film court, les actions à l'année menées vers tous les publics et bien entendu les emplois qui y sont liés", dit cette lettre écrite par le président du festival Eric Roux et publiée sur le site de Libération. Le texte a été signé par plusieurs personnalités comme les réalisateurs Cédric Klapisch et Robert Guédiguian ou la comédienne Romane Bohringer.
Une subvention réduite de moitié
L'aide financière de la région à l'association "Sauve qui peut le court métrage" qui organise le festival international de Clermont-Ferrand (l'un des plus importants au monde) a été réduite de 210 000 euros à 100 000 euros (sur un budget total de 3,2 millions d'euros) lors d'un vote en commission permanente la semaine dernière.
La coupe "qui représente près de 8% du budget total de la manifestation, arrive après la tenue du festival. Nous n'avons aucune marge de manoeuvre pour mettre en place des économies à la hauteur de la perte financière et des coûts déjà engagés", soulignent les signataires. La lettre rappelle que le contexte post-covid avait "fortement impacté (les) ressources" alors même que l'association "a toujours été reconnue comme exemplaire dans sa gestion".
"Monsieur le Président, vous écriviez (...) être particulièrement attaché au festival qui constitue une immense fierté pour la Région, (...) une grande manifestation populaire, (...) un magnifique vecteur de transmission. Le décalage entre le propos et les actions est manifeste", rappelle le texte. Les signataires demandent donc à Laurent Wauquiez de "revenir sur (sa) décision" et "d'accepter d'engager un réel dialogue dès à présent avec l'ensemble des acteurs de l'action culturelle du territoire régional".
"Une guillotine politique"
C'est ainsi qu'a réagi auprès de France Bleu Pays d'Auvergne Boris Bouchet, conseiller régional communiste à la région Auvergne-Rhône-Alpes. "C'est un scandale absolu ! C'est un coup très dur porté au festival, à son public et à ses salariés" regrette l'élu. "Lors de la précédente édition du festival, des syndicalistes ont pris la parole pour parler de la réforme des retraites", explique-t-il, "mais aussi pour s'exprimer contre la politique culturelle de Laurent Wauquiez, une partie du public avait d'ailleurs hué le président de Région. Et je crains que cette décision soit une mesure de rétorsion, comme on l'a vu récemment à Lyon avec le théâtre nouvelle génération (TNG). J'ai l'impression que la Région applique une guillotine politique en direction des acteurs culturels".
Boris Bouchet ne croit pas à l'argument officiel de la Région, pour qui il s'agit de rééquilibrer le budget culturel, en donnant plus aux zones rurales qu'aux métropoles : "Le festival du court-métrage rayonne au-delà de Clermont-Ferrand, avec des actions sur tout le territoire puydômois et à destination de tous les publics, parfois éloignés de la vie culturelle". L'événement culturel clermontois a attiré cette année 160 000 spectateurs du 15 au 21 mars.
La politique culturelle de l'ancien président des Républicains et ses coupes budgétaires ont été vivement critiqué ces dernières semaines par le monde culturel et politique.
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