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Festival de Cannes 2023 : Anna Biolay, fille de Benjamin Biolay et de Chiara Mastroianni, accusée d'être une "nepo baby", harcelée sur les réseaux sociaux

Anna Biolay a été violemment harcelée sur les réseaux sociaux suite à son apparition au Festival de Cannes, emportée par la vague de protestation contre les "nepo babies".
Article rédigé par Rudy Degardin
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Benjamin Biolay en compagnie de sa fille Anna Biolay, à l'occasion de la présentation du film "Rosalie", le 21 mai 2023, au Festival de Cannes. (VALERY HACHE / AFP)

La fille du chanteur Benjamin Biolay et de l'actrice Chiara Mastroianni subit un violent harcèlement en ligne depuis son apparition au Festival de Cannes, jeudi 18 mai. Avoir été choisie à tout juste 20 ans, pour le rôle dans le film Rosalie (en lice dans la catégorie Un Certain Regard), ne passe pas. Il faut dire que sa première montée des marches cannoises se fait en compagnie de son père, lui-même comédien du film, et alors que sa mère est maitresse de cérémonie et sa grand-mère, Catherine Deneuve, sur l'affiche officielle de cette 76e édition. Son illustre ascendance lui vaut depuis une pluie d'insultes et de moqueries de la part d'internautes l'accusant d'être une "nepo-baby", c'est-à-dire une "fille de" ne réussissant que grâce au piston.

Face à la violence des propos, souvent teintés de misogynie, des personnalités lui apportent leur soutien. À l'image de Sandrine Kiberlain (dont la fille, Suzanne Lindon, avait elle-même fait l'objet de vives critiques après avoir reçu le "label Cannes 2020" pour son premier film tourné à l'âge de 19 ans) ou encore sa tante Coralie Biolay qui s'émeut sur un post Instagram : "Depuis 24 longues heures, ma nièce de 20 ans ne cesse de lire des horreurs la concernant. (...) elle lit qu'elle ressemble à un chien, voire à une handicapée sévère". Et justifie : "Elle ne prend la place de personne. Elle a passé 50 castings, elle a lu, travaillé, analysé des tonnes de films, elle ne sort pas de la rue, certes, mais elle n'a pas à subir tant d'ignominies du haut de ses vingt ans."

Une longue liste de "nepo-babies"

Si aujourd'hui Anna Biolay provoque l'ire d'Internet, elle n'est pas la seule. Lilly Rose Depp, Timothée Chalamet, Hailey Bieber, Léa Seydoux ou encore Louis Garrel, font partie de la longue liste de filles et fils de critiqués pour leur succès fulgurants par des internautes en soif d'abolition des privilèges. Le hashtag #nepobaby cumule actuellement plus de 586 millions de vues sur TikTok et ne cesse de susciter un vif intérêt auprès de la génération Z.

Dans le journal Le Monde, Anne-Marie Bidaud, autrice de Hollywood et le rêve américain, explique que la nouvelle génération est "beaucoup plus sensible aux problèmes d’inégalités, d’injustice sociale et d’injustice raciale : il y a tout un champ de valeurs communes à ce groupe qui l’amène à critiquer ces anciens mécanismes autrefois tolérés." Or, dans le même temps, la reproduction sociale s'est accrue dans l'industrie cinématographique aux États-Unis : "Depuis le démantèlement du système des studios, dans les années 1960-1970, les producteurs ont perdu de leur influence au profit des agents", poursuit Anne-Marie Bidaud, ce qui favorise donc les "nepo-babies" souvent bien entourés. Et le cinéma hexagonal n'est pas en reste puisque de nombreux fils et filles de, à l'image d'Anna Biolay et Suzanne Lindon, illustrent auprès de leurs détracteurs l'entre-soi qui semble parfois y régner.

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