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Vidéo "On m'a dit que c'était pour les hommes" : comment les femmes tentent de prendre leur place dans l'industrie du cinéma

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Temps de lecture : 3min
La discrimination des femmes dans le monde du cinéma
La discrimination des femmes dans le monde du cinéma La discrimination des femmes dans le monde du cinéma
Article rédigé par Isabelle Malin
France Télévisions

France 2 diffuse lundi "Girl Power", le dernier épisode de la série de documentaires "Les effrontées : le cinéma au féminin". Une collection de quatre films dédiée à la place des femmes dans le milieu cinématographique. 

Alors que le Festival de Cannes ouvre ses portes mardi 17 mai, un documentaire braque ses projecteurs sur l'émergence des femmes dans le cinéma et leur lutte pour exister. En 2021, trois des prix les plus prestigieux du septième art ont été remis à des réalisatrices : un Oscar pour Chloé Zhao avec Nomadland, la Palme d'or à Cannes pour le Titane de Julia Ducournau et enfin le Lion d'or à Venise pour Audrey Diwan avec L'Evénement.

Une année particulièrement fructueuse et des récompenses acquises de haute lutte par des femmes qui font de la parité un véritable combat dans un milieu dominé par les hommes. Nombre d'entre elles témoignent dans le dernier opus de la série de documentaires Effrontée : le cinéma au féminin, intitulé Girl Power et réalisé par Leni Mérat.

"Fallait vraiment faire ses preuves"

"Quand j'ai commencé dans le cinéma, j'avais quand même une équipe exclusivement masculine", confie ainsi la metteuse en scène Catherine Corsini, qui a réalisé son premier film en 1987. "C'est ce que j'appelais les Mimile, Paupole, Fifi, rouleurs de mécanique en blouson de cuir, qui me regardaient d'un air 'la petite, qu'est-ce qu'elle va nous faire ?' (...) Fallait vraiment faire ses preuves. Et on venait me voir et on me disait : 'Pas mal, c'est bien. On te suit, parce qu'on sent que, voilà, tu sais ce que tu veux.' C'est horrible. (...) Ça met une pression."

"C'était dur. Je faisais bonne figure, mais le soir je rentrais, je me mettais à pleurer."

Catherine Corsini

dans le documentaire "Girl Power"

La cinéaste a rejoint le collectif 50/50, créé en 2018 après le scandale de l'affaire Harvey Weinstein et le mouvement MeToo, qui ont secoué la planète cinéma et rebattu les cartes sur la place des femmes dans cette industrie. L'association, chargée de promouvoir l’égalité des femmes et des hommes et la diversité sexuelle et de genre dans le cinéma et l’audiovisuel, fédère un grand nombre d'actrices, de réalisatrices, mais également de techniciennes. Si, au fil des années, certains corps de métier du septième art atteignent une certaine parité, les métiers techniques restent majoritairement occupés par des hommes.

"Quand je suis sortie de l'école, j'ai foncé, je voulais faire du mixage", raconte Melissa Petitjean, qui travaille en tant que mixeuse. "Il y a plusieurs personnes qui m'ont dit : 'Non mais ça, c'est pour les hommes. Pourquoi tu veux faire ça ?' J'ai dit : 'Mais non, ce n'est pas un métier d'homme. C'est un métier où je suis en train de raconter du cinéma. Je fais du cinéma. (...) C'est pas genré les métiers."

En donnant la parole aux femmes qui contribuent à faire changer le cinéma, cette série de documentaires espère faire évoluer les mentalités sur les discriminations dont elles sont victimes, et cela bien au-delà du septième art.

Le documentaire Girl Power, réalisé par Leni Mérat, est diffusé lundi 16 mai à minuit sur France 2.

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