Aude Hesbert nommée directrice du Festival du cinéma américain de Deauville après le retrait de Bruno Barde, accusé d'agressions sexuelles
Aude Hesbert a été nommée directrice du Festival du cinéma américain de Deauville, succédant à Bruno Barde, en retrait après des accusations d'agressions sexuelles dans Mediapart, indique lundi 22 juillet le groupe Hopscotch, qui gère la communication de l'événement.
Outre le Festival de Deauville, qui fête cette année ses 50 ans (6-15 septembre), Aude Hesbert reprend aussi les fonctions de Bruno Barde à la tête du Festival international du film fantastique de Gérardmer (29 janvier-2 février 2025) et du Film policier de Reims (1er-6 avril 2025).
Aude Hesbert succède également à Bruno Barde en tant que directrice générale de Public système cinéma, agence de communication et d'organisation d'événements autour du cinéma, qui appartient au groupe Hopscotch.
Cinéma français en pleine vague #MeToo
Aude Hesbert est active depuis vingt ans dans le circuit des festivals internationaux, passée notamment par la Quinzaine des cinéastes à Cannes, le Festival Paris Cinéma ou encore Unifrance, organisme chargé de la promotion du cinéma et de l'audiovisuel français à l'international.
En 2018, Aude Hesbert avait rejoint Public système cinéma en tant que directrice adjointe, poste qu'elle occupait jusqu'en 2023 avant de devenir directrice de la Villa Albertine à Los Angeles, institution soutenant les échanges culturels entre la France et les États-Unis.
Bruno Barde a été "dispensé" dès mi-juin de toutes les responsabilités évoquées précédemment après avoir été visé par des accusations de harcèlement et d'agressions sexuelles de sept collaboratrices entre 2014 et 2023, selon une enquête de Mediapart.
"Je n'ai jamais fait de remarque à connotation sexuelle, ni eu le moindre geste ou incitation à caractère sexuel ou sexiste envers mes collaboratrices", s'était défendu Bruno Barde dans Mediapart. "Et, si jamais certaines ont pu se sentir offensées, je les prie de m'en excuser sincèrement", ajoutait-il encore. Les témoignages anonymes publiés par Mediapart allaient de remarques sexistes, à une main sous un T-shirt ou encore à une proposition de bain avec massage.
Cette nouvelle affaire est survenue alors que le cinéma français est en pleine nouvelle vague #MeToo depuis que l'actrice Judith Godrèche a porté plainte contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon pour des violences sexuelles et physiques remontant à son adolescence.
Benoît Jacquot a par ailleurs été mis en examen pour viols sur les actrices Julia Roy en 2013 et Isild le Besco entre 1998 et 2000, et placé sous contrôle judiciaire.
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