Le directeur du festival de cinéma de Deauville mis en retrait après des accusations de harcèlement et d'agressions sexuelles

Bruno Barde est visé par les témoignages de sept collaboratrices dans une enquête publiée mercredi par Mediapart.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le directeur des festivals de cinéma de Deauville (Calvados), Reims (Marne) et Gérardmer (Vosges) dans cette dernière ville, le 25 janvier 2024. (ALEXANDRE MARCHI / L'EST REPUBLICAIN / MAXPPP)

Bruno Barde a été "dispensé" de son poste de directeur du Festival du cinéma américain de Deauville (Calvados), a annoncé Hopscotch, le groupe qui chapeaute l'événement, jeudi 13 juin. Il est visé par des accusations de harcèlement et d'agressions sexuelles de la part de sept collaboratrices, pour des faits commis entre 2014 et 2023, selon une enquête de Mediapart publiée mercredi.

Le groupe de communication Hopscotch a précisé à l'AFP prendre "très au sérieux ces témoignages" contre le directeur général de sa filiale Public Système Cinéma, qui organise notamment des festivals. Il affirme qu'"aucun signalement" n'avait "été remonté ni auprès des équipes des ressources humaines du groupe ni auprès des référents harcèlement".

Egalement directeur des festivals de Reims et Gérardmer

Bruno Barde "a été officiellement dispensé d'activité le temps de mener les investigations nécessaires", ajoute Hopscotch, qui assure qu'il ne sera pas directeur cette année du Festival du cinéma américain de Deauville, qui fêtera sa 50e édition. Il est également directeur du Festival international du film fantastique de Gérardmer (Vosges) et du Festival du film policier de Reims (Marne), dont les éditions 2024 ont déjà eu lieu.

Hopscotch dit avoir décidé de "mandater un organisme indépendant afin de mettre en place un dispositif d'écoute et d'accompagnement des collaborateurs". Une nouvelle direction de Public Système Cinéma "est actée et sera annoncée dans les prochains jours".

Les sept femmes qui témoignent anonymement dans l'enquête de Mediapart évoquent des remarques sexistes, une proposition de bain avec massage et des gestes qui s'apparentent à des agressions sexuelles, dont une tentative d'embrasser une collaboratrice ou une main glissée sous le t-shirt d'une autre jeune femme sans son consentement.

"S'il est vrai que j'ai un tempérament latin, que je suis un esthète, qui a peut-être le compliment trop facile, je n'ai jamais fait de remarque à connotation sexuelle, ni eu le moindre geste ou incitation à caractère sexuel ou sexiste envers mes collaboratrices", s'est défendu Bruno Barde auprès de Mediapart. "Et, si jamais certaines ont pu se sentir offensées, je les prie de m'en excuser sincèrement", a-t-ajouté.

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