La cinéaste Maïwenn évincée du jury du Festival de Deauville : la directrice de l'événement s'explique

Après l'éviction d'Ibrahim Maalouf, on a appris par la presse que la comédienne et réalisatrice Maïwenn a été écartée elle de la présidence du jury du 50e festival de Deauville.
France Télévisions - Rédaction Culture
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L'actrice et réalisatrice française Maiwenn lors de la 76e édition du Festival de Cannes, le 17 mai 2023. (PATRICIA DE MELO MOREIRA / AFP)

Le festival du cinéma américain de Deauville n'a pas encore commencé, mais des controverses autour de son organisation ont déjà pris le pas sur le programme de la 50e édition qui aura lieu du 6 au 15 septembre 2024. Au coeur du débat, la composition du jury, dont la nouvelle directrice du festival, Aude Hesbert, qui succède à Bruno Barde, a fait exclure le musicien Ibrahim Maalouf. Le 28 août, on apprenait dans le magazine Le Point que l'actrice et réalisatrice Maïwenn avait à son tour été écartée, elle de la présidence du jury, à la mi-juin.  

Dès le 5 juin, Bruno Barde, l'ancien directeur du festival, avait demandé à Maïwenn de prendre la tête du jury. Cette décision, validée en interne, a été finalement contestée peu après le départ de Bruno Barde. Le festival lui a préféré Benoît Magimel, nommé le 17 juillet. La directrice Aude Hesbert s'est ensuite exprimée le 28 août auprès du quotidien Ouest France (lien payant). "Je tiens d’abord à préciser que je prends officiellement mes fonctions au 1er septembre. Je n’ai donc pas participé à une décision d’éviction. Ce que je sais, c’est que Maïwenn n’a jamais été nommée officiellement présidente du jury."

"Je n'ai pas participé à une décision d'éviction"

D’après les informations de Ouest France, l'actrice aurait été contactée par Bruno Barde de façon officieuse. "Suite au départ de Bruno Barde, dont je salue ici le remarquable travail cinématographique, l’équipe a choisi de reprendre la composition officielle et définitive du jury", précise Aude Hesbert. 

Dans le journal La Tribune, Aude Hesbert avait expliqué que le trompettiste Ibrahim Maalouf ne faisait également plus partie du jury. Il a été évincé en raison d'un "malaise dans l'équipe" en lien avec la vague #MeToo. "Ce n'est pas à moi de juger, punir ou condamner, mais la présence d'Ibrahim Maalouf devenait de plus en plus problématique pour la bonne tenue, sereine, d'un festival qui fête son 50e anniversaire, qui est aussi ma première édition et que je souhaite porter avec clarté et transparence", explique-t-elle dans un entretien au journal.

"Le festival de Deauville sacrifie un innocent sur l'autel du principe suprême the show must go on pour des intérêts mercantiles", a regretté son avocate, Me Fanny Colin, dans un message transmis à l'AFP. A son tour, la ministre démissionnaire chargée de l'égalité femmes-hommes Aurore Bergé a mis en garde mercredi 28 août contre "le stigmate du soupçon" après la décision du festival du cinéma américain de Deauville d'écarter Ibrahim Maalouf, relaxé en 2020 dans une affaire d'agression sexuelle sur mineure.

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