Décès de Jean-Pierre Mocky : disparition d'une grande gueule
Il était un grand du cinéma français. À 86 ans, Jean-Pierre Mocky s'est éteint avec de nombreux films à son actif. Retour sur une carrière riche en coups de gueule et en sujets de fond.
"J'ai fait des petits films avec les plus grands". Il était facétieux et une grande gueule. Jean-Pierre Mocky s'est éteint à l'âge 86 ans jeudi 8 août. "Quelqu'un qui avait une voix et n'avait pas peur de dire ce qu'il avait à dire"… Les témoignages sont unanimes après l'annonce de son décès. Mocky, le Lucky Luke du cinéma français. Trois ou quatre films réalisés en moins de trois semaines, il ne trainait pas. "Je suis paresseux de nature donc j'aurais tendance à aller lentement. Mais je sens que la vie d'un film est la rapidité. Donc je vais faire vite", aimait-il dire. Né en 1933 à Nice (Alpes-Maritimes), il était pressé et précoce. Après des débuts au cinéma à 9 ans, mécontent de ses rôles, il réalise ses premiers films comme Les dragueurs avec Charles Aznavour.
"Faire bouger les lignes"
Aujourd'hui, sa fille se rappelle d'un homme qui aura fait des comédies grinçantes. "C'était beaucoup de provocation, d'humour, quelqu'un de très intelligent, qui voulait faire bouger les lignes, faire avancer la société. Il voulait parler de sexe, de religion…", précise Olivia Mokiejewski. Comme dans Y a-t-il un Français dans la salle ? (1982), il dénonce la corruption dans le monde politique. Les témoignages se sont succédé jeudi 8 août au soir, de Richard Bohringer à Marc-Olivier Fogiel.
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