"Le premier jour, le prof nous a dit 'Blanc et Jugnot, plus jamais ensemble !'" : ce moment où Michel Blanc a su qu'il voulait devenir acteur

L'acteur de 72 ans, inoubliable dans le rôle de Jean-Claude Dusse des "Bronzés", est mort des suites d'un malaise cardiaque survenu jeudi. Sur franceinfo, en 2023, il revenait sur sa "chance".
Article rédigé par Xavier Allain, Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Michel Blanc, Thierry Lhermitte et Gérard Jugnot posent sur les marche de l'Olympia avec leur César d'honneur, en 2021. (THOMAS SAMSON / POOL)

Michel Blanc est mort : l'acteur de 72 ans a succombé à un malaise cardiaque, dans la nuit du 3 au 4 octobre, à Paris. L'acteur a débuté sa carrière dans les années 1970 avec la troupe du Splendid. Il s'est fait notamment remarquer avec son rôle de Jean-Claude Dusse dans la comédie Les Bronzés. Il a également joué dans plusieurs comédies à succès, comme Viens chez moi, j'habite chez une copine, Ma femme s'appelle reviens ou encore Papy fait de la résistance. En 2012, il reçoit le César du meilleur acteur dans un second rôle pour L'Exercice de l'État. Pourtant, derrière ce CV pour le moins impressionnant, se cache un Michel Blanc plus intime, presque timide maladif au tout début. 

Dans un entretien avec Elodie Suigo sur franceinfo, en janvier 2023, il était revenu sur "ce jour" où il a su qu'il voulait devenir acteur. Pour cela, il faut remonter dans le temps : Michel Blanc se confie alors sur son enfance et surtout le rôle-clé de sa mère dans sa vie. L'acteur grandit en région parisienne, dans une famille modeste, entre Puteaux, Colombes et Neuilly-sur-Seine.

"Je me rappelle très bien de la première fois"

"J'ai dit très vite à mes parents : je veux être acteur. Et donc ma mère m'a dit tout de suite : "Mais on n'a pas de relation. Pour faire acteur, il faut en avoir", racontait Michel Blanc en janvier 2023. J'ai dit : bon, eh bien, je serai ingénieur-électronicien. Alors, j'ai fait des études. Le départ, c'est quand je suis rentré au lycée Pasteur (à Neuilly) en section maths, il y avait un professeur de Lettres qui nous faisait jouer des pièces de Molière. Et je me rappelle très bien la première fois, en début d'année. C'étaient Les Précieuses ridicules et il a demandé qui voudrait jouer."

"J'étais maladivement timide et j'ai senti ma main s'élever presque à l'insu de mon plein gré, comme on dit. Et donc je suis monté, il m'a donné le texte, je tremblais et j'ai commencé à le jouer en lisant."

Michel Blanc

à franceinfo

L'acteur se souvenait alors : "Et d'un seul coup, moi, étant timide et très inhibé par rapport aux autres, j'ai réalisé qu'il n'y avait que là que j'étais bien donc qu'il fallait que je fasse ça".

"J'ai eu beaucoup de chance"

Au micro d'Elodie Suigo, il avoue alors avoir eu une sorte de révélation : "Cette espèce de constatation en étant sur scène devant un public, que là, j'étais bien, m'a sorti de mes névroses initiales. Pas toutes, rassurez-vous ! Il y en a encore quelques-unes et un bon paquet que j'utilise pour jouer." 

A ses côtés, pour l'accompagner à ce moment-là, à l'orée des années 1970, un certain Gérard Jugnot : "J'ai rencontré Gérard en premier. On était en classe ensemble. Et puis Jugnot connaissait Thierry Lhermitte et Christian Clavier qui étaient dans la même classe. Eux, connaissaient Marie-Anne Chazel. Et donc on a fait très tôt des petits spectacles ensemble au lycée... J'ai eu beaucoup de chance. Le fait de rencontrer Jugnot en classe, avec qui, le premier jour, on a commencé à faire marrer la salle. Et où le prof à la fin de cours, nous a dit "Blanc et Jugnot, plus jamais ensemble !". C'est le premier jour où on se rencontrait. C'est quand même un peu un coup de chance."

Sur Instagram, depuis l'annonce de la mort de Michel Blanc, les membres du Splendid décrivent leur choc. "Putain, Michel... Qu'est-ce que tu nous a fait...", a ainsi réagi Gérard Jugnot.

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