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Les nominations aux César mercredi : une seconde chance pour les films sortis pendant la pandémie

Au total, 133 films français ont été recensés par l'Académie des César, profondément remaniée après une crise historique l'an dernier. Les nominations sont attendues mercredi.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 5min
Détail de la statuette des César (2013) (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

Difficilement visibles sur les écrans, en mal de public, les films de 2020 s'offrent une nouvelle chance d'être dans la lumière, avec les nominations aux César mercredi 10 février, pour ceux qui sont sortis malgré la pandémie. 133 films français ont été sélectionnés par l'Académie des César, profondément remaniée après une crise historique l'an dernier. Ils sont passés entre les gouttes, pendant les quelques mois d'ouverture des salles (de janvier à début mars, puis entre les deux confinements, de fin juin à octobre).

Les incontournables

Qui pour succéder aux Misérables de Ladj Ly ? Après une année catastrophe pour le 7e art, les César mettront peut-être sur les rangs des valeurs sûres de la comédie absurde, comme Albert Dupontel pour Adieu les Cons ou le duo Benoît Delépine/Gustave Kervern pour Effacer l'historique. Deux films qui ont réussi à faire rire sous les masques chirurgicaux. 

D'autres postulants sont sur les rangs, comme François Ozon (Eté 85), habitué des nominations mais éternel déçu à l'heure des récompenses, ou l'actrice deux fois couronnée Isabelle Huppert, mi-flic mi-dealeuse dans la comédie La Daronne, pour lequel elle a dû apprendre à prononcer la langue arabe...

On citera également Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait, d'Emmanuel Mouret sur les vicissitudes de l'amour, qui a remporté les "Lumières" de la presse internationale, un prix donnant souvent le ton pour les César. Ou encore deux films à la carrière brisée par un confinement: le biopic De Gaulle avec Lambert Wilson, ADN de l'actrice et réalisatrice Maïwenn. Ce drame mêle la petite et la grande histoire, la famille et les relations franco-algériennes.

Une année riche en surprises

Dans la catégorie "personne ne les avait vus venir", l'acteur et réalisateur Jean-Pascal Zadi a été le succès public de l'été, avec plus de 700 000 entrées avec Tout simplement noir. Une nomination serait une suite logique pour cette comédie à sketchs, politique mais pleine de dérision, qui s'attaque aux clichés sur les Noirs, par un artiste qui ne vient pas du sérail. Jusqu'ici peu connue du grand public, Caroline Vignal s'est elle aussi imposée, avec plus de 700 000 entrées pour sa comédie Antoinette dans les Cévennes, portée par Laure Calamy... et l'âne Patrick. Le film devrait logiquement se tailler une place dans les nominations.

Côté documentaire, Un pays qui se tient sage de David Dufresne, procès en règle des violences policières en France, devrait retenir l'attention, tout comme Adolescentes de Sébastien Lifshitz, qui pourrait poursuivre sa carrière, après avoir remporté fin janvier le prix Louis-Delluc.

Dans un tout autre genre, l'acteur Nicolas Maury a su émouvoir en passant à la réalisation avec Garçon chiffon tandis que la cinéaste Maïmouna Doucouré a frappé fort avec Mignonnes et ses bluffantes actrices adolescentes, dénonçant à la fois l'hypersexualisation des enfants et le poids des traditions. Enfin, sa présélection aux Oscars pourrait donner envie aux Académiciens de se repencher sur Deux, premier long-métrage de l'Italien Filippo Meneghetti, un drame resté confidentiel sur une thématique peu explorée: la vieillesse et l'amour entre femmes âgées.

La nouvelle ère des César

Très attendues par la profession, ces nominations, à l'issue du premier tour de vote des 4.300 membres issus de la profession, sont aussi les premières d'une nouvelle ère pour l'Académie des César, qui doit donner des gages de son profond renouvellement. Fondée il y a 45 ans, sa direction a explosé en vol à l'approche de la remise des prix 2020, minée par l'entre soi et l'opacité. Avant le coup de grâce lors de la cérémonie - le César du meilleur réalisateur décerné à Roman Polanski, accusé de viol, pour J'accuse - provoquant la fureur et le départ de l'actrice Adèle Haenel.

La nouvelle direction, sous l'égide de Véronique Cayla, a tout revu : Polanski ne fait plus partie des membres, les Césars se veulent démocratiques et paritaires. La cérémonie, prévue le 12 mars, aura valeur de test, sous la présidence de Roschdy Zem, avec Marina Foïs en maîtresse de cérémonie, Laurent Lafitte et Blanche Gardin à l'écriture des sketchs.

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