Mort de Niels Arestrup : "C'était un homme d'une complexité et à la fois d'une générosité absolument incroyable", réagit le réalisateur Éric Lartigau

L'acteur Niels Arestrup, récompensé d'un César pour "Un prophète", "Quai d'Orsay" et "De battre mon cœur s'est arrêté", est mort, dimanche, à 75 ans.
Article rédigé par franceinfo
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Éric Lartigau, le 9 septembre 2017, lors du festival du film américain de Deauville.  (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

"C'était un homme très vivant, curieux de tout, d'une complexité et à la fois d'une générosité absolument incroyable", a déclaré Éric Lartigau sur franceinfo, dimanche 1er décembre, quelques heures après le décès du comédien Niels Arestrup, à l'âge de 75 ans. Le réalisateur avait recruté l'acteur pour son film L’Homme qui voulait vivre sa vie, sorti en 2010.

Ce "côté animal", c'est ce qui "avait frappé" Éric Lartigau la première fois que les deux hommes se sont rencontrés. Niels Arestrup a aussi été un homme rempli "d'énormes doutes en permanence", en particulier sur son jeu d'acteur. "Il était à la fois ours, avec un regard de tigre et très paradoxalement, il avait une douceur extrême", se souvient le réalisateur.

Un "solitaire"

L'acteur était tout de même un "solitaire", décrit Éric Lartigau, qui "était très simple et timide", qui "n'était pas du tout" mondain. L'homme préférait avoir d'autres sujets de discussion que le cinéma, qu'il voyait "comme un métier secondaire".

Niels Arestrup est aussi connu pour avoir commis des violences contre des comédiennes. En 1983, Isabelle Adjani renonce à son rôle dans "Mademoiselle Julie", à la suite d'une gifle du comédien. En 1996, c'est Myriam Boyer qui est licenciée de la pièce "Qui a peur de Virginia Woolf ?" à la suite d'un échange de coups. Il n'y a jamais eu de plainte contre l'acteur. "D'ailleurs, si elles n'ont pas porté plainte, je pense qu'ils ont dû parler, ils ont dû échanger", interprète Éric Lartigau, qui, "heureusement", n'a "pas du tout connu cet homme violent".

Le réalisateur reconnaît avoir décelé tout de même une "violence intérieure", avec des scènes parfois remarquables en fonction des gens que fréquentait Niels Arestrup. "Il y avait un cercle qu'il ne fallait pas dépasser. Il y avait des gens, il tournait la tête vers eux… À dix mètres, ils faisaient demi-tour", raconte Éric Lartigau avec un demi-sourire. "Il ne fallait pas dépasser son cercle si on n'était pas bienveillant", répète-t-il. "Il se protégeait beaucoup (...) c'était un grand homme".

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