Triomphe de "Parasite" aux Oscars : Bong Joon-ho est "un grand cinéaste humaniste et c'est ça qui touche les gens", selon le producteur Manuel Chiche
Le producteur Manuel Chiche, qui a distribué le film en france, réagi à la victoire du film sud-coréen aux Oscars.
Le réalisateur sud-coréen Bong Joon-ho est "un grand cinéaste humaniste" et "c'est ça qui touche les gens et qui continuera à les toucher", estime lundi 10 février sur franceinfo Manuel Chiche, producteur et distributeur à la tête de la société The Jokers qui a distribué "Parasite" en France. Le film a obtenu dimanche quatre récompenses aux Oscars, dont celle du meilleur film. Déjà salué par la critique pour "Snowpiercer", "le Transperceneige" ou "Okja", le réalisateur sud-coréen est "quelqu'un qui a un point de vue sur le monde et qui l'affirme à travers des divertissements de haute volée", explique Manuel Chiche.
franceinfo : Quatre récompenses, dont celle du meilleur film, pour Parasite, c'est une surprise pour vous ?
Manuel Chiche : C'est une très jolie histoire ! Evidemment, c'est une surprise. On a vu que les publics dans le monde entier se sont emparés du film, comme ils se sont emparés, d'une certaine manière, des "Misérables" ou de "Joker". Ce sont trois films que je mettrais dans une même mouvance qui est un cinéma qui prend position. C'est exactement le reflet d'une époque et c'est un cinéma avec un point de vue affirmé, chacun à sa manière, qui dit qu'aujourd'hui la fracture sociale est de plus en plus profonde. Et c'est d'une certaine manière un cri de colère pour dire : quand est-ce qu'on arrête ?
Comment expliquez-vous le succès international de Bong Joon-ho par rapport à d'autres réalisateurs sud-coréens, comme Kim Ki-duk par exemple ?
Je pense que Bong Joon-Ho a un traitement de sujets beaucoup plus universel. La lutte des classes, c'est déjà une évidence dans "Snowpiercer", à travers "Okja" et les manipulations génétiques... C'est quelqu'un qui a un point de vue sur le monde et qui l'affirme à travers des divertissements de haute volée. C'est quelqu'un qui est très fantasque et c'est aussi un grand virtuose, mais c'est surtout un grand cinéaste humaniste. Et je pense que c'est ça qui touche les gens et qui continuera à les toucher.
Le succès de "Parasites" est tel qu'il va ressortir en salles la semaine prochaine en France. On pourra le voir dans une version en noir et blanc. A quoi ça sert?
C'est un autre point de vue sur le film créé par son réalisateur. Et on verra que le noir et blanc accentue le côté tragique du film. En tout cas, Bong Joon-ho voulait en faire l'expérience. C'est quelqu'un qui est comme ça, très fantasque.
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