"Largo Winch : Le prix de l'argent" : le James Bond de la finance reste fidèle à lui-même dans un film bien ficelé

Blockbuster à la française, la franchise "Largo Winch", après deux opus réalisés par Jérôme Salle, revient à Olivier Masset-Depasse, jusqu'ici cantonné dans des films plus confidentiels. Il opère une reconversion réussie.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Tomer Sisley dans "Largo Winch : Le Prix de l'argent" d'Olivier Masset-Depasse (2024). (2023 PAN DISTRIBUTION / GUILLAUME VAN LAETHEM)

Si treize ans séparent Largo Winch II de Largo Winch : Le prix de l'argent, c'est que son interprète Tomer Sisley ne voulait pas être trop identifié au héros de romans puis de bande dessinée, crée par Jean Van Hamme. Sean Connery avec James Bond avait le même souci.

La surprise de ce troisième film est d'autant meilleure qu'elle tombe à pic pour l'été, comme refuge dans les salles obscures en ces temps de canicule, Largo Winch : Le prix de l'argent étant dans les salles depuis le mercredi 31 juillet 2024.

Une franchise bankable

À la tête du septième empire économique de la planète, Largo Winch est la cible d'une organisation criminelle internationale qui cherche à le rayer de la carte. Son dernier plan : l'enlèvement de son fils adolescent, Noom, sur fond d'assassinat de son associé, dont il est accusé. Le faux coupable va battre campagne aux quatre coins du monde pour retrouver son fils et prouver son innocence. Mais l'épreuve va aussi voir remonter à la surface un passé douloureux.

Largo Winch possède une belle carrure de héros des années 1980, né en 1977, d'abord dans six romans, puis exporté en bande dessinée en 1990, avec le dessinateur Philippe Francq. Ignoré en littérature, Largo Winch casse la baraque en BD, partout dans le monde, avec 11 millions d'albums vendus. Le box-office cinéma suit, avec plus de trois millions d'entrées en 2008, ramenés à plus d'un million en 2011 avec le deuxième film. Ce troisième tome mérite le déplacement.

Les chiens ne font pas des chats

Le thriller économique ou financier a connu son âge d'or avec Wall Street d'Oliver Stone en 1987, entraînant une flopée de films dont les remarquables Marging Call (J. C. Chandor, 2012) et Le Loup de Wall Street (Martin Scorsese, 2013). La trame scénaristique de Largo Winch se prêtait naturellement au cinéma. D'autant que son créateur Jean Van Hamme vient de ce monde professionnel : les chiens ne font pas des chats. L'idée est de faire glisser l'espionnage étatique à la James Bond, à l'espionnage industriel. Pari réussi.

Et renouvelé dans Largo Winch : Le prix de l'argent, où, de l'Amérique du Sud à Bangkok, le héros millionnaire paye de sa personne sa réussite d'homme d'affaires, avec l'enlèvement de son fils. Le film tient le mystère de l'origine de cette vengeance assez longtemps pour retenir en haleine. Mieux, il parvient à être relancé après sa divulgation. Dans les clous, ce troisième opus remplit toutes les cases d'un bon film d'action, en évitant même l'incontournable bluette sexy de circonstance. Question argent, le prix d'une place de cinéma est cette fois rentabilisé.

La fiche

Genre : Action
Réalisateur : Olivier Masset-Depasse
Acteurs : Tomer Sisley, James Franco, Clotilde Hesme, Elise Tilloloy, Denis O'Hare, Koen De Bouw
Pays : Belgique/France
Durée :
1h40
Sortie : 31 juillet 2024
Distributeur :
Pan Distribution
Synopsis : Depuis l'enlèvement brutal de son fils Noom, Largo Winch fait l'objet d'une impitoyable machination cherchant à l'anéantir et à détruire le groupe W. Pour faire éclater la vérité et retrouver son fils, Largo se lance dans une traque sans relâche. Des forêts canadiennes, en passant par Bangkok, jusque dans les profondeurs des mines birmanes, il ne sait pas encore qu'il devra faire face aux démons du passé.

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